Les banques centrales de l’Occident ont-elles épuisé leurs réserves d’or??? 2e partie Par Eric Sprott et Shree Kargutkar
Les investisseurs aurifères en ont bavé au cours des derniers mois, les pressions de vente exercées sur le marché des contrats à terme standardisés ayant eu des répercussions foncièrement négatives sur le prix du métal jaune. En tant qu’investisseurs axés sur les caractéristiques fondamentales, nous portons toujours une attention particulière à la dynamique de l’offre et de la demande de l’or et avons récemment eu de la difficulté à concilier la faiblesse des prix avec la robustesse soutenue de la demande d’or physique.
Même si l’offre d’or est largement restée stable, nous avons pu constater une augmentation constante de la demande de métal jaune. L’Inde et la Chine se sont démarquées à titre d’importants acheteurs, s’emparant, dans les dernières années, de plus de la moitié de la production minière. De leur côté, les banques centrales sont passées d’organismes vendeurs d’or à des « acheteurs nets », leurs acquisitions de ce métal s’étant accrues de 17 % en 2012, pour s’établir à près de 535 tonnes. Les commanditaires de produits échangés sur les marchés de partout dans le monde ont continué de renflouer leur pécule d’or, tout comme les institutions et les investisseurs privés. De plus, les banques centrales, comme celles de la Corée du Sud et de la Russie, ont elles aussi renchéri sur leurs réserves de lingots au début de 2013, ce qui témoigne de la robustesse soutenue de la demande. Ces faits sont dignes de mention, puisque l’offre annuelle d’or est demeurée la même au cours des dix dernières années, s’établissant à environ 4 000 tonnes.
On a beaucoup parlé des dégagements dont a récemment fait l’objet le métal jaune, ceux-ci ayant forcé les commanditaires de produits échangés sur les marchés à liquider certains de leurs produits, augmentant ainsi par le fait même l’approvisionnement en or au sein du marché. Nos analyses démontrent que les liquidations antérieures de produits échangés sur les marchés (qui sont survenues en janvier 2011, en décembre 2011, en mai 2012 et en juillet 2012) ont coïncidé avec un redressement important du prix de l’or.
Dans notre publication de Coup d’oeil sur les marchés de septembre 2012, intitulée « Les banques centrales de l’Occident ont-elles épuisé leurs réserves d’or??? », nous avons déterminé que la variation de la demande annuelle d’or entre 2000 et 2012 s’est établie à près de 2 300 tonnes. À la lumière de cette énorme fluctuation, nous avons conclu que les banques centrales étaient les seuls fournisseurs suffisamment importants pour combler l’écart entre l’offre et la demande. Or, il semble que nos efforts prolongés pour trouver une preuve irréfutable du bien-fondé de notre hypothèse ont finalement porté leurs fruits.
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Chaque mois, le U.S. Census Bureau publie son document « FT-900 », qui présente des données sur le commerce international des États- Unis (US International Trade Data). En lisant ce document, nous avons été surpris de constater qu’en décembre 2012, les États-Unis ont exporté plus de 4 milliards de dollars d’or, alors qu’ils ont importé un total d’environ 1,5 milliard de dollars de ce métal, ce qui représente une somme nette de 2,5 milliards de dollars, ou près de 50 tonnes1. Ce chiffre étonnant nous a incités à jeter un coup d’oeil sur les publications précédentes concernant les données sur le commerce international des États-Unis, lesquelles remontent jusqu’à 1991, et ce que nous avons appris a été un véritable choc. Non seulement les États-Unis ont exporté, de façon régulière, d’importantes quantités d’or (au net), mais le montant d’or qu’ils ont exporté était nettement supérieur à celui que ce pays devrait être en mesure d’exporter.
Du point de vue de l’offre et de la demande, le marché de l’or est assez facile à comprendre. Comme cette marchandise ne pousse pas dans les arbres, l’offre provient de nouvelles productions minières, du recyclage de débris d’or et des investisseurs, qui vendent leurs lingots. Pour sa part, la demande provient de plusieurs sources, dont celle à des fins de placement et pour des applications dans les industries électronique, dentaire et industrielle, pour n’en nommer que quelques-unes. Que ce soit parce que le marché est saturé ou en raison du fait que la demande dépasse l’offre, il est possible de se retrouver avec des aberrations à court terme entre l’offre et la demande, mais, à long terme, l’offre devrait égaler la demande puisque le prix sert d’équilibreur. Compte tenu de cette hypothèse, le montant d’or que les États-Unis exportent devrait correspondre à celui que ce pays ne consomme pas pendant une période de temps suffisamment longue.
Le Tableau 1 présente notre cadre d’analyse de l’offre et de la demande d’or aux États-Unis.
TABLEAU 1
Pour effectuer notre analyse de l’offre et de la demande, nous avons de très bonnes statistiques concernant la production minière, les importations et exportations, les ventes de pièces de monnaie et la demande provenant des produits échangés sur les marchés qui proviennent de GFMS2, du US Census Bureau3, de la Monnaie américaine4 et de Bloomberg5, respectivement. Nous avons également de bonnes données concernant l’or recyclé, les ventes de bijoux et l’utilisation de l’or dans des applications électroniques et industrielles du CPM Group6.
Le Tableau 2 présente notre analyse de 2012 en fonction du cadre de l’offre et de la demande.
TABLEAU 2
Nous avons utilisé ce cadre pour analyser l’offre et la demande aux États-Unis, et ce, depuis 1991, puisqu’il s’agissait de la première année que les documents « FT900 » couvraient. Sur une période de 22 ans, les États-Unis ont exporté un total de près de 4 500 tonnes, ce qui est nettement supérieur à la capacité d’approvisionnement de ce pays. Une statistique véritablement impressionnante! (se reporter au Tableau 3).
TABLE 3: US GOLD MARKET, CUMULATIVE SUPPLY DEMAND 1991-2012 (IN TONNES)
Certes, notre analyse comporte certains facteurs inconnus, soit les achats et les ventes de lingots d’or par les investisseurs privés. Toutefois, la demande robuste provenant de commanditaires de produits échangés sur les marchés, comme le SPDR Gold Shares (GLD) et la Fiducie d’or physique Sprott (PHYS), de même que la demande de pièces de monnaie d’or fournissent des preuves convaincantes que les investisseurs privés ont été des acheteurs nets au fil des ans. L’inclusion des investisseurs privés du côté de la demande porterait en fait « l’écart d’exportation » de 4 500 tonnes à un chiffre se situant plutôt entre 4 500 tonnes et 11 200 tonnes, qui représente les exportations brutes hors des États-Unis.
Aux États Unis, le seul vendeur susceptible d’offrir une quantité aussi remarquable d’or est le gouvernement américain, qui signale détenir 8 300 tonnes. Les stocks d’or détenus par le gouvernement américain n’ont pas été audités ou vérifiés en plus de quarante ans. Les statistiques à l’égard du commerce américain définissent les exportations d’or non monétaire comme étant la vente d’or d’un investisseur privé à une agence officielle des États-Unis. En septembre 2012, nous affirmions que les banques centrales de l’Occident vendaient et louaient clandestinement leur or par l’intermédiaire de canaux privés dans le but d’accroître l’approvisionnement disponible en or de façon à comprimer les prix. Cette nouvelle analyse, qui a recours aux statistiques d’agences officielles américaines, semble être jusqu’à présent la plus importante validation de notre hypothèse. Il est important de noter que nos données ne couvrent qu’une période de vingt ans et que « l’écart d’exportation » calculé pourrait être considérablement plus vaste si les données relatives aux années antérieures étaient prises en considération ou si les données réelles concernant la demande d’or des investisseurs privés étaient connues.
Nous sommes actuellement dans un environnement où les décisionnaires veulent déprécier leur monnaie dans le but de stimuler la croissance. Les taux d’intérêt réels demeurent négatifs dans la plupart des pays développés. Chaque tranche additionnelle d’un dollar de dette qui est créée se traduit par une baisse graduelle de la croissance. Dans un monde qui croule sous des montagnes de dettes et où la croissance économique est, au mieux, terne, les métaux précieux et les actifs tangibles peuvent agir à titre de police d’assurance contre la stupidité des décisionnaires. Les preuves démontrant la compression sur les prix de l’or sont de plus en plus évidentes. Ne soyez pas la dernière personne à y voir clair! Les dégagements actuels de l’or ne devraient pas être considérés avec trépidation, mais plutôt comme une occasion incroyable d’acheter ce métal moyennant une valeur artificiellement basse.
1 | Statistiques concernant les importations et les exportations – US Census Foreign trade : http://www.census.gov/foreign-trade/index.html |
2 | GFMS – http://www.gfms.co.uk/ |
3 | Statistiques concernant les importations et les exportations – US Census Foreign trade: http://www.census.gov/foreign-trade/index.html |
4 | Ventes de pièces de monnaie de la Monnaie américaine : http://www.usmint.gov/ |
5 | Bloomberg |
6 | Bijoux, recyclage et applications dentaires, électroniques et industrielles du Gold Yearbook de CPM |
je ne suis pas capable d analyser de manière aussi professionnelle ces données, mais cet article m’a rappelée une période plutôt étonnante et jubilatoire qui , pour une première fois m’a fait douter de la capacité intellectuelle des “experts”
(il y en a eu d’autres depuis – beaucoup- surtout ici!)
il s’est agit de la période Reagan où il a réussi magistralement à entrainer les russes dirigés par des abrutis séniles congénitaux, malfaisants et gangsters -Brejnev et Cie- dans les dépenses pharamineuses de “la guerre des étoiles” montée de toutes pièces pour les ruiner
je me souviens de l’affolement des “experts” notamment en Suisse et en France qui anticipant que devant cette masse de dépenses, les russes allaient être obligés de vendre leur stock d’or ont prévenu leurs clients que les cours allaient fortement baisser!
lorsqu’ils se sont aperçu que les russes ruinés depuis longtemps dont le régime communiste ne tenait que par l intimidation, les menaces et les manœuvres de déstabilisation de l’occident par les réseaux du KGB, avaient déjà vendu la totalité de leur or depuis plus d’un décennie, il y a eu un grand silence ..qui dure encore!
et c’est bien entendu la raison majeure de l’écroulement de ce régime criminel et des réactions de Gorbatchev qui n’avait plus un rotin pour maintenir “l’empire” soviétique”!
une autre info sur l’or, qui n’apparait pas dans cet article -ou bien j’ai mal lu-
C’est au sujet des emprunts par les États de fonds pour payer leurs dépenses (la dette publique)
bien entendu, s’agissant des fonds étrangers -surtout arabes- ils ont une confiance limitée dans la parole de nos dirigeants “new look” -on ne peut que les comprendre- et pour prêter, ils demandent des garanties plus solides que des bouts de papier , notamment les fameux stock d’or des États
et comme ils n’ont aucune confiance dans nos dirigeants -ils sont manifestement plus clairvoyants que nous, les désinformés – il s’est crée une société privée qui prend en dépôt cet or nanti pour le compte des États
ce qui a un avantage, c’est que cet or reste toujours la propriété des États et apparait toujours dans les comptes publics ! mais il disparaitrait au premier impayé comme pour le vulgaire client dont les biens seraient saisis par sa banque
mais cela explique également aux USA la rumeur qu’il n’y a plus d’or physique dans les réserves fédérales de Fort Knox -ce qui est plus que sûr- l’insistance des Républicains pour effectuer un audit de cet or et le refus d’Obama!
même pas la peine de parler de l’Or Français!!!
Et on comprend mieux alors l’installation dans les Émirats Arabes de succursales du Musée du LOUVRE où sont envoyées des œuvres d’art majeures qui ne sont en fait là bas, non pas pour éduquer à l’art les chameaux ou les bédouins -comme on essaie de nous le faire croire avec des tremolos dans la voix en continuant à nous prendre pour des débiles- – mais bel et bien pour servir de garantie aux prêts arabes à la France