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Chine: la statistique qui jette un nouveau froid

Chine: la statistique qui jette un nouveau froid 

EN LIEN: Inquiétudes et incertitudes autour de la dette chinoise

En Chine, la dégradation économique devient de plus en plus palpable. Ce matin, la publication de l’indicateur préliminaire de l’activité manufacturière, établi par HSBC, a jeté un froid. Celui-ci s’est situé à 49,6 points en mai, sa plus mauvaise performance en sept mois, mais surtout un chiffre à nouveau situé sous la barre des 50, qui symbolise une stagnation économique. Autrement dit, il y a toutes les chances que le chiffre définitif, publié dans une semaine, traduise une contraction de l’activité manufacturière. 

L’économiste de la banque HSBC Qu Hongbin a estimé, ce matin que «le ralentissement de l’activité manufacturière en mai traduit une demande interne moindre et la persistance de conditions externes difficiles». Concrètement, cette statistique rend de plus en plus crédible le scénario d’un ralentissement plus net de l’économie au deuxième trimestre, alors que nombre d’économistes espéraient, jusqu’à présent, un rebond après un premier trimestre décevant (à 7,7% de croissance).

 

Elle complique un peu plus l’équation pour le pouvoir chinois, qui ne dispose que de peu de marge de manœuvre pour stimuler l’activité, au moment où l’endettement de l’économie devient problématique et où ses rentrées fiscales augmentent moins vite du fait de la baisse de la croissance des résultats des entreprises. L’idée d’un nouveau plan de relance semble donc exclue. Li Keqiang, le Premier ministre, a récemment déclaré qu’il fallait donc, d’abord, «compter sur les mécanismes de marché» pour sortir l’économie chinoise de l’ornière.

Sous pression, Pékin tente de mettre de l’ordre dans son marché obligataire 

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Comment redonner confiance dans la machine financière chinoise au moment où celle-ci montre d’inquiétants signaux? En mettant de l’ordre sur le marché obligataire, répondent les autorités chinoises. La NDRC, principale instance de planification et de pilotage économique chinoise, a annoncé sur son site internet qu’elle allait «contrôler de façon appropriée la taille et le rythme» des émissions obligataires ne répondant pas à certains critères de qualité.

Il s’agit, par ce moyen, de limiter la capacité d’emprunt des «véhicules de financements» les moins solides. Ceux-ci avaient été mis en place par les gouvernements locaux pour contourner l’interdiction qui leur était faite d’emprunter mais concentrent aujourd’hui les inquiétudes du fait qu’ils ont probablement impulsé nombre de projets non solvables. Ceux dont le ratio actifs/passifs est supérieur à 65% et dont la notation est située sous AA + feront l’objet d’un suivi particulier.

De la même manière, les entreprises dont le taux d’endettement dépasse 75% et dont la notation financière est également située en dessous de AA + risquent de se voir refuser l’accès au marché, même si la NDRC, fidèle à ses formulations sobres, ne le dit pas aussi clairement. En revanche, Pékin assure qu’il donnera la priorité aux projets structurants d’infrastructures dans le secteur des énergies nouvelles et de l’environnement ainsi que dans les logements sociaux.

 Source Les Echos Mai 2013

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