Les principaux détenteurs d’actifs dans le monde ? Les Japonais, les Chinois et les Allemands
Parts dans des entreprises, titres, immobilier… Fin 2012, les Japonais détenaient 2.253 milliards d’euros d’actifs étrangers. Les Chinois, 1.143 milliards d’euros.
Les Japonais sont restés de loin les principaux détenteurs d’actifs étrangers dans le monde en 2012 devant les Chinois et les Allemands, d’après des données publiées mardi par le ministère nippon des Finances . A la fin de l’année dernière, les Japonais (institutions publiques, entreprises privées et individus confondus) possédaient au total 296.300 milliards de yens d’actifs nets à l’étranger (2.253 milliards d’euros au taux de change de mardi).
Ces actifs nets correspondent aux biens possédés par les Japonais à l’étranger (parts de sociétés industrielles ou immobilières, obligations, titres financiers divers, etc.) moins les actifs possédés par des étrangers au Japon. Le Japon a occupé la première place de ce classement pour la 22e année consécutive en 2012.
D’après les statistiques diffusées par le ministère , la Chine continentale disposait de la deuxième place, avec 150.300 milliards de yens (1.143 milliards d’euros) et l’Allemagne de la troisième avec 121.900 milliards de yens (927 milliards d’euros). Venaient ensuite la Suisse – 84.700 milliards de yens (644 milliards d’euros) – et Hong Kong – 63.400 milliards (482 milliards d’euros).
« Le Japon mange son pain blanc »
La position du Japon pourrait néanmoins être menacée à terme par l’important déficit commercial qu’il subit depuis l’arrêt de la quasi totalité de ses réacteurs nucléaires après l’accident de Fukushima en mars 2011. L’arrêt de cette production d’électricité, par mesure de précaution avant des examens de sûreté des sites, force les compagnies japonaises à importer beaucoup plus d’hydrocarbures pour faire tourner plus vite leurs centrales thermiques. Cette facture énergétique plus lourde pèse sur la balance des transactions courantes, dont le surplus s’est réduit comme jamais en 2012.
« Le maintien du Japon comme grande nation créancière dépendra de sa compétitivité économique et de son mode de consommation énergétique », a expliqué Tsuyoshi Nakazawa, analyste en investissement chez la banque Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities. « Le Japon mange son pain blanc », a-t-il ajouté, cité par Dow Jones Newswires.
Cette position créditrice vis-à-vis du reste du monde constitue l’une des raisons pour lesquelles la dette de l’Etat japonais reste plutôt bien considérée par les agences de notations financières, alors que cet endettement public est de loin le plus élevé parmi ceux des pays développés (245% du produit intérieur brut du Japon en 2013 d’après le FMI). Cette dette publique est de surcroît possédée à plus de 90% par des investisseurs japonais.
Source AFP/ Les Echos 28/5/13
EN COMPLEMENT: Pékin cherche à diversifier la gestion de ses réserves de change
D’après le Wall Street Journal, la Chine est en train d’accélérer sa stratégie de diversification en matière de réserves de change. A la tête de 3400 milliards d’actifs, Pékin disposerait, en particulier, de 1250 milliards de dollars de bons du Trésor américains. C’est vis-à-vis de cette classe d’actifs que la Chine cherche à prendre ses distances. Car la possible fin de la politique d’assouplissement quantitatif risque de déprécier ces obligations d’Etat.
Dans ce but, l’administration chinoise des changes, baptisée SAFE (State administration of foreign exchange) aurait ouvert, à New York, un nouveau bureau d’une douzaine de personnes, dont la mission serait de sélectionner des investissements sur le sol américain dans le «Private Equity», l’immobilier et d’autres classes d’actifs. Cette entité ne disposerait pas d’un budget particulier, mais se verrait allouer par la SAFE des liquidités au cas par cas. La même agence a d’ailleurs opté pour une stratégie équivalente au Royaume-Uni, où elle aurait investi plus de 1,6 milliard de dollars dans au moins quatre investissements, notamment dans les infrastructures et l’immobilier.
Habituée à confier ses réserves à des gestionnaires d’actifs, la SAFE semble donc de plus en plus tentée de les investir elle-même. Une stratégie qui rappelle ce que fait le fonds souverain chinois CIC, qui diversifie également ses investissements et prend des parts notamment dans des projets industriels, comme il l’a fait avec GDF-Suez.