Mister Market and Doctor Conjoncture du Samedi 13 Septembre 2014: La communauté financière est plus complaisante que le Fed Par Bruno Bertez
L’évolution des taux d’intérêt courts constitue certainement un déterminant majeur de l’évolution des marchés, d’une part, et de l’économie réelle, d’autre part. Encore récemment, à Jackson Hole, Yellen s’est exprimée sur ce sujet.
Par ailleurs, les gouverneurs de la Fed émettent maintenant leurs propres prévisions et la synthèse est rendue publique dans le Summary of Economic Projections (SEP). Pourquoi ? Tout simplement parce que la Réserve Fédérale ne veut pas surprendre les marchés, elle veut faire en sorte « que les anticipations des participants soient alignées sur les anticipations de la Fed elle-même ». Ceci se comprend aisément. Si les anticipations des opérateurs sur les marchés étaient très différentes de celles des gouverneurs de la Réserve Fédérale, il y aurait un risque de choc, c’est-à-dire, pour reprendre leur terminologie, un risque de volatilité.
Yellen vient de déclarer : « la volatilité de certains segments de marché est tombée à des niveaux très bas, ce qui suggère que certains investisseurs ont une appréciation insuffisante du potentiel de perte et de volatilité pour l’avenir ». Traduit à peu près simplement, cela signifie que Yellen craint que les marchés soient trop optimistes sur l’évolution des taux et qu’ils ne prennent pas assez en compte les possibilités de hausse future des taux des fonds fédéraux.
Deux chercheurs de la FRBSF, la Fed de San Francisco, viennent de publier une étude sur cette question. Ils ont cherché à quantifier les anticipations de taux faites par les participants aux marchés et les prévisions de taux émises par la Réserve Fédérale dans le SEP. En quelque sorte, ils ont cherché à mesurer l’écart qu’il y avait entre ce que pense la communauté financière et ce que pensent les gouverneurs de la Fed.
Voici les conclusions :
- Il est incontestable que les participants des marchés sont en général plus optimistes que la Fed elle-même
- Ces mêmes participants s’attendent à ce que la politique monétaire soit plus accommodante que ne le pensent les gouverneurs eux-mêmes
- Leur degré de certitude est plus élevé que celui des participants du FOMC
- Les prévisions de taux des Fed Funds de la communauté financière sont systématiquement inférieures à celles des gouverneurs de la Fed
La Fed s’attend à ce que les taux soient remontés progressivement à partir du début de l’année 2015. Sur ce point, les participants des marchés sont à peu près sur la même ligne, même si certains d’entre eux retardent un peu la décision de hausse des taux jusqu’à la moitié de l’année.
A fin 2016, les participants des marchés anticipent en général un taux des Fed Funds de 0,75% alors que la Fed est plutôt autour de 1%.
A fin 2016, les participants des marchés estiment plutôt un taux des Fed Funds à 2,1% alors que le consensus au sein de la Fed est plutôt autour de 2,5%.
Pour les années à venir, l’écart va plutôt grandissant, la Fed se situant autour des 3% tandis que les participants des marchés s’inscrivent plutôt autour des 2,5%.
Les chercheurs de la Fed de San Francisco relèvent un autre point qui leur paraît important. Les marchés sont non seulement moins incertains que la Fed sur l’évolution des taux, mais, en plus, ils sous-estiment l’impact que pourraient avoir les données économiques qui seront publiées dans le futur. La Réserve Fédérale répète régulièrement que sa politique sera modifiée au fur et à mesure que les indicateurs économiques seront publiés, ce qui est une incertitude majeure, tandis que les participants des marchés ont plutôt tendance à négliger l’impact que pourrait avoir l’ évolution économique à venir.
BRUNO BERTEZ Le Samedi 13 Septembre 2014
illustrations et mise en page by THE WOLF
EN BANDE SON :
NI PUB, NI SPONSOR, NI SUBVENTION, SEULEMENT VOUS ET NOUS….SOUTENEZ CE BLOG FAITES UN DON
Le drame est qu’on a cette impression nauséabonde que la vie et l’économie ont repris leur court normal en cette rentrée, avec ses millions de chômeurs et de miséreux mais définitivement condamnés à l’oubli …. Après tout, qui se soucie des trains de misérables depuis l’effondrement de 2008 ? pourvu que le sport et les tele-realiéts à la télé nous divertissent tous et à gogo.
J'aimeJ'aime
Quatre ans après le référendum sur le traité de Maastricht, un débat télévisé oppose deux camps :
dans le camp de ceux qui avaient voté « non » à Maastricht : Jean-Pierre Chevènement, Marie-France Garaud ;
dans le camp de ceux qui avaient voté « oui » à Maastricht : Jacques Attali, Simone Veil.
Quand on regarde ce débat 18 ans après, on se rend compte que l’Histoire a tranché.
18 ans après ce débat télévisé, on se rend compte que Jacques Attali, Simone Veil, et tous les neuneus qui ont voté « oui » au référendum sur le traité de Maastricht avaient tout faux.
Les partisans du « oui » à Maastricht avaient tout faux, et nous en payons aujourd’hui les conséquences.
Jacques Attali, Simone Veil, et tous les neuneus qui ont voté « oui » au référendum sur le traité de Maastricht sont les responsables du désastre actuel.
L’Histoire les jugera.
L’Histoire sera très sévère avec tous ces irresponsables.
Lors de ce débat, Jacques Attali prononce ces phrases hilarantes : « Quand on dit que l’Europe de Maastricht créera des emplois, ça reste vrai. Il se trouve que le traité de Maastricht n’est pas encore appliqué. Lorsqu’il le sera, il est évident qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera, car nous aurons un grand espace économique avec une monnaie unique. »
C’est à environ 5 minutes 20 :
http://www.les-crises.fr/debat-attali-veil-garaud-chevenement-sur-leuro-en-1996/
J'aimeJ'aime