Aristote contre Platon

Obamacare versus Ryancare : Trump déconstruit le Parti républicain… Par André Archimbaud

Ainsi, le Speaker Ryan a dû retirer son projet de loi sur l’abrogation de la loi sur la santé « à bon marché » passée par Obama en 2007. Ryan, l’arrogant faux jeton qui snobait le candidat Trump, doit déjà affronter des appels à la démission en provenance des républicains révolutionnaires. Ryan, technocrate « à la Juppé », s’est pris les pieds dans le tapis en lançant un projet concocté en secret, qui respirait bon le marécage des donateurs électoraux. Un Obamacare light, moins cher, mais toujours inscrit dans une vision subventionnaire…

Les démocrates pavoisent… mais point trop. Car « leur bébé », va exploser. Un bébé agressif, qui déshabillait Pierre pour habiller Paul, en vue de s’attacher une clientèle électorale à vie. Mais les sociétés d’assurance quittent le système. Intenable…

Dans un monde normal, le retrait du « Ryancare » serait une mauvaise nouvelle.

Car les mille milliards de dollars économisés par le plan (première étape : « 100 % républicaine ») étaient destinés à financer les baisses d’impôts (deuxième étape : adjonction des démocrates modérés), lesquelles devaient faciliter en sus le rapatriement de plusieurs milliers de milliards de fonds parqués à l’étranger. Ce qui (troisième étape : création d’une vaste coalition bipartisane) financerait un vaste plan d’infrastructures et de prospérité.Mais rien n’est normal dans un monde en voie de disparition qui résiste au renversement des idoles. Trump, multidimensionnel, doit non seulement présenter des réformes, mais aussi déjouer la contre-révolution qui vise à le déposer avant qu’il ne réussisse. Il lui faut donc urgemment détruire et reconstruire le Parti républicain. À la tête d’un appareil administratif qu’il ne dirige pas encore, ne pouvant compter sur les services de renseignement qui jouent contre lui, ni sur le ministère de la Justice qui contrôle le FBI sans lui (puisque son ministre Jeff Sessions s’est récusé sur le dossier russe du fait de ses propres liens avec l’ambassadeur), il ne peut se reposer, outre sa garde prétorienne présidentielle, que sur un parti dont seuls les élus de la base lui sont fidèles. Il lui faut donc ramasser cette base et satelliser une partie des démocrates traditionnels (patriotiques), afin de se libérer des caciques bellicistes (Graham, McCain…) appuyés par le clan Pelosi/Clinton.

Les caciques républicains ont donc perdu de leur arrogance, chaque faction ayant compris sa « dépendance à l’égard du père ». Trump, gaullien, les a ainsi sacrifiés sur un sujet politiquement risqué, révélant leurs insuffisances. Il vient d’informer les démocrates qu’il était à leur disposition pour sortir « leur création » de la catastrophe… quand ils seront prêts.

Et il passe au sujet suivant, payant : les baisses d’impôts. Affaiblis, les républicains ne pourront le contester, lorsque des coupes seront exigées (pour compenser le manque à gagner fiscal). Une stratégie de déconstruction de l’État administratif, avec une chirurgie drastique dans les budgets « de type Soros », autant que ceux des dix-sept entités du renseignement qui roulent sur l’or… pour quel service rendu ? Mais aussi une stratégie de péage international, forçant les « alliés » de l’OTAN ou les membres des Nations unies à débourser en échange du service escompté.

Et la tentative en cours d’impeachment ? Trump a enfin un plan, grâce au député californien Nunes…

http://www.bvoltaire.fr/obamacare-trump-deconstruit-parti-republicain/?mc_cid=5ae8a7c420&mc_eid=b338f8bb5e

Dans ces joutes, un homme eut une influence prépondérante: Paul Ryan, le chef de la majorité républicaine dans les chambres. Seuls quelques médias nommèrent le projet “Ryancare”, bien que cette appellation soit rigoureusement exacte. La réforme de l’Obamacare est largement son œuvre.

Républicain réputé centriste, Paul Ryan fait partie avec John McCain et de nombreux autres de l’aile gauche du Parti républicain – une proportion non négligeable de politiciens qui s’opposèrent à la candidature de Donald Trump et travaillèrent même à la faire échouer. La réforme traduit fidèlement leur état d’esprit: une légère retouche de l’Obamacare, presque cosmétique, qui fit dire à Steve Bannon, conseiller du Président, que le nouveau texte avait “l’air d’avoir été dicté par les compagnies d’assurance”.

Respectant scrupuleusement la séparation des pouvoirs, Donald Trump se garda bien de toute immixtion dans le processus législatif. Celui-ci mit au jour les divisions au sein du Parti Républicain: d’un côté les collectivistes qui aimaient bien Obamacare et voulaient la sauver, notamment pour préserver la manne de subventions fédérales arrivant dans leurs États, de l’autre les Républicains orthodoxes tendance Tea Party qui souhaitaient tout laisser tomber. Au milieu les Républicains indécis naviguaient à vue.

La bataille fut rude sur les réseaux sociaux. Dans les cercles républicains, nombreux furent les Internautes à exprimer leur dégoût face à une réforme n’allant pas assez loin et laissant en place les aspects les plus liberticides d’Obamacare. D’autres reprochèrent au Président de soutenir un résultat aussi peu ambitieux. Tous firent part de leur déception face à des élus républicains chantant le refrain de la “fin de l’Obamacare” depuis 2009 pour assurer leur élection, et livrant un si piètre résultat au pied du mur.

Sans surprise, le texte finit par mourir de sa belle mort avant de passer au vote. Les divergences étaient trop irréconciliables au sein du Parti Républicain. Et c’est une victoire pour Trump.

À Malin, Malin et demi

Trump n’est pas né de la dernière pluie et, comme George W. Bush en son temps, s’avère bien plus intelligent que la plupart de ceux qui le critiquent. La réforme de l’Obamacare était la première étape de ses grandes réformes et, en cas d’échec, l’occasion en or de diminuer l’influence des socialistes au sein du Parti Républicain.

La réforme prévue par les Républicains était tellement faible que c’est un soulagement qu’elle ait été repoussée. Si elle était passée, les Américains auraient eu à subir un Obamacare 2.0 décevant, voté par la majorité républicaine et quasiment intouchable. La déception aurait été immense et le découragement tout aussi grand.

Mieux valait pas de réforme qu’un texte à moitié cuit. Mais Paul Ryan est sérieusement affaibli. Pour lui, c’est un échec personnel. Des voies appellent à sa démission du poste de porte-parole de la majorité. On peut imaginer que Trump ne se battra pas beaucoup pour le retenir.

Des batailles difficiles devront être menées, notamment pour la réforme fiscale sachant que les coûts d’Obamacare sont toujours inscrits au budget. Il y aura encore des parties à jouer finement, l’essentiel était qu’Obamacare s’effondre sans qu’on puisse en faire porter le chapeau à Trump, ce à quoi toutes les rédactions travaillent déjà.

Pour Trump, il s’agit d’avancer, de laisser Obamacare s’écrouler et de repartir sur des bases saines. Il ne cache rien et s’en est exprimé sur son compte Twitter. Fait inhabituel, il prit même la peine de transmettre le même message par le biais du compte Twitter officiel de la Présidence des États-Unis:

“Obamacare va exploser et nous construirons et nous aurons ensemble un superbe plan d’assurance-santé pour LE PEUPLE. Ne vous inquiétez pas!”

La prochaine étape sera donc l’explosion de l’Obamacare. Elle sera spectaculaire et donnera sans doute lieu à de nouveaux débordements de fake news par les médias officiels.

http://stephanemontabert.blog.24heures.ch/archive/2017/03/26/la-bataille-de-l-obamacare.html

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