Supputations autour de la réunion au sommet entre Poutine et Trump
reseauinternational.net juin 30, 2018
John Bolton ayant été réveillé en sursaut par un cauchemar terrifiant, la paix dans le monde, Trump l’a envoyé à Moscou pour organiser le programme, la date et le lieu de la réunion.
Beaucoup, en particulier Matthew Rojansky et Andrey Kortunov, voient des avantages dans la réunion entre Poutine et Trump.
Tout comme Trump, Poutine lui-même voit des avantages dans cette réunion. Poutine voit l’espoir d’améliorer les relations entre les deux gouvernements. La ‘tension dans les relations’ est bien entendu entièrement due à Washington, qui diabolise la Russie et Poutine avec de fausses accusations et des mesures hostiles, comme des sanctions illégales. C’était une erreur de calcul de Washington de s’attendre à ce que son coup d’État en Ukraine oblige la Russie à abandonner sa base navale sur la mer Noire.
Sur quoi pourrait reposer quelque accord ? La position de Bolton a été de s’opposer à tout rapprochement ou coopération avec la Russie. Du point de vue des néocons, la Russie fait obstacle à la suprématie des États-Unis sur le monde. Comme l’indique la doctrine de politique étrangère néocons, l’objectif des États-Unis est d’étouffer l’émergence de tout pays capable de se mettre en travers de leur unilatéralisme. Parce que la Russie fait obstacle au monde unipolaire, la Russie est un défi à l’ordre mondial étasunien.
La réussite du sommet exigera que Trump rejette la doctrine néocons. Si Trump peut s’en sortir avec Bolton assis à ses côtés, les censeurs de Trump feront figure d’andouilles. Bolton et l’État profond ont-ils les moyens de concocter le fiasco du sommet pour assurer la continuation du statut d’ennemi de la Russie et maintenir ainsi l’énorme budget et le pouvoir du complexe militaro-sécuritaire des États-Unis ? Trump est-il le surhomme capable de venir à bout de ces puissants intérêts, dont le président Eisenhower avait mis en garde en 1961 ? Depuis plus d’un demi-siècle, après avoir été alimenté par des décennies de guerre froide et de guerre à la terreur, dans quelle mesure ce complexe est-il devenu plus fort ?
Assad et sans doute l’Iran sont convaincus que c’est perdre son temps que de négocier avec Washington. Assad a conclu que :
« le problème avec les présidents étasuniens, c’est qu’ils sont otages des lobbies. Ils peuvent vous dire ce que vous voulez entendre, mais ils font le contraire. C’est le problème et ça devient de pire en pire. Trump en est l’exemple frappant. C’est pourquoi, quand vous parlez aux Étasuniens, discuter de quelque chose avec eux ne règle rien. Il n’en sort rien. Ce n’est que perte de temps. »
Le point de vue d’Assad exprime ce qu’il constate de son côté. L’une des premières actions de Trump a été de se retirer unilatéralement de l’accord multinational sur le nucléaire iranien. Il n’y a aucune signe qui aille dans le sens des espoirs russes.
Un exercice intéressant consisterait à passer en revue tous les accords conclus par Washington au cours de l’histoire des États-Unis, et de calculer le pourcentage de ceux qu’il a maintenus. Si Poutine ne veut pas être mené en bateau, il devrait réfléchir aux paroles de Joseph, le chef des indiens Nez-Percés, faisant le bilan de ses négociations avec Washington :
« J’ai entendu parler et parler, mais rien n’a été fait. Je suis fatigué des discussions qui ne servent à rien. J’ai mal au cœur en me souvenant de toutes les bonnes paroles et des promesses non tenues. »
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Rédigé par Ron Paul via l’Institut Ron Paul pour la paix et la prospérité,
Le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, John Bolton, était à Moscou la semaine dernière pour organiser ce qui promet d’être un sommet historique entre son patron et le président russe Vladimir Poutine. Bolton, qui depuis des années a exigé que les Etats-Unis infligent “de la douleur” à la Russie et à Poutine en particulier, a été chargé par Trump de changer son fusil d’épaule. Il a été forcé de perdre une partie de sa peau néoconservatrice et de s’impliquer dans l’établissement de la paix. Trump mérite certainement un crédit pour ça!
Comme on pouvait s’y attendre compte tenu du climat politique actuel aux États-Unis, les néoconservateurs se sont joints aux forces anti-Trump de gauche – et aux États atlantistes – pour s’opposer vigoureusement à tout mouvement de paix avec la Russie. Comme on pouvait s’y attendre, les médias dominants amplifient toute objection à l’idée de s’éloigner d’une confrontation avec la Russie.
Bolton avait à peine quitté Moscou que les médias ont commencé leurs attaques. Les alliés américains sont ” nerveux ” sur le sommet prévu, a rapporté Reuters. Ils n’ont cité aucun allié américain prétendant être nerveux, mais ils ont spéculé que le Royaume-Uni et l’Ukraine ne seraient pas heureux si les Etats-Unis et la Russie amélioraient leurs relations. Mais pourquoi est-ce? Le gouvernement ukrainien actuel est seulement au pouvoir parce que l’administration Obama a lancé un coup d’État contre son président démocratiquement élu pour mettre les marionnettes américaines en fonction. Ils ont raison d’être nerveux. Et le gouvernement britannique a également raison d’être inquiet. Ils ont juré que la Russie était derrière “l’empoisonnement” des Skripal sans fournir aucune preuve pour étayer leurs revendications. Des centaines de diplomates russes ont été expulsés des pays occidentaux sur leur seule parole. Et au cours des deux derniers mois, chacune de leurs revendications a échoué.
À l’ extrême de la réaction au voyage de Bolton en Russie, il y avait le groupe de réflexion financé par les États-Unis, l’Atlantic Council, qui se croit encore dans les années 1950 au bon vieux temps de la Guerre Froide. Son expert russe, Anders Åslund, a tweeté que le faucon russe de longue date Bolton avait été “retourné par le Kremlin” et devait maintenant être considéré comme un agent russe pour avoir aidé à organiser une rencontre entre Trump et Poutine.
Préfèrent-ils vraiment la guerre nucléaire?
Les «experts» ont généralement tort quand il s’agit de faire la paix.
Ils comptent sur des «ennemis officiels» pour leur gagne-pain. En 1985, l’expert en sécurité nationale Zbigniew Brzezinski a attaqué l’idée d’un sommet entre le président Reagan et le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Il était «humiliant» et «tactiquement imprudent», a-t-il dit, comme l’avait rapporté à l’époque le Washington Times. Une telle réunion ne ferait qu’ “élever” Gorbatchev et faire de lui “premier parmi ses pairs”, a-t-il dit. Heureusement, Reagan a rencontré Gorbatchev dans plusieurs sommets et le reste appartient à l’histoire. Brzezinski avait tort et les artisans de la paix avaient raison.
Le président Trump devrait comprendre que tout mouvement vers de meilleures relations avec la Russie a déjà été pré-approuvé par le peuple américain. Sa position sur la Russie était bien connue. Il a fait campagne très clairement sur l’idée que les Etats-Unis devraient mettre fin à l’hostilité envers la Russie qui caractérisait l’administration Obama et trouver un moyen de travailler ensemble. Les électeurs connaissaient sa position et ils l’ont choisi contre Hillary Clinton, qui était également très claire sur la Russie : plus de confrontation et plus d’agression.
Le président Trump serait sage d’ignorer les chefs de file néo-cons et les «experts» des groupes de réflexion payés par les entrepreneurs de la défense US . Il devrait ignorer les “never Trumpers” qui n’ont pas encore fait un argumentaire de politique cohérente à opposer au président. L’ampleur de leur opposition à Trump semble être réduit à «il est méchant et grossier».
Espérons qu’une rencontre entre Trump et Poutine amorce une véritable réconciliation et éloigne la menace d’une guerre nucléaire.
https://www.zerohedge.com/news/2018-07-02/ron-paul-whos-afraid-trump-putin-summit