nouveau président, nouveau cycle et politique économique en mouvement… a la fois rupture et continuité ou nécessaire évolution…le cycle précédent au fond n’a t il pas montré les limites de l’avantage comparatif que pouvait trouvé et la Chine et les Usa a la poursuite d’une mondialisation par le jeu des délocalisations , l’épargne des uns faisant le bonheur des dépenses des autres…et effectivement pour des raisons politiques et d’agitation sociale montante et la Chine et les Usa sont obligés aujourd’hui de s’inventer de nouveaux relais de croissance…Est ce pour autant la fin de leur couple infernal je ne le crois pas, plus jamais au contraire leurs destins sont liés… Mais rappelons nous aussi que Chine et Us ne sont pas au même stade de développement : révolution industrielle pour les uns économie des services et de la connaissance pour les autres… L’enjeu étant la mise en forme du développement du marché intérieur chinois et de son prodigieux bassin de nouveaux consommateurs…. Cela va donc passer par des réajustements qui se feront certainement dans la douleur puisque dans le cadre d’une dévaluation complétive entre les Usa et la Chine : il est très clair que pour des raisons d’ordre social et en attendant d’autres relais les chinois ne laisseront pas tomber leurs entreprises exportatrices… Il est aussi très clair que le candidat et président Obama a décidé de mettre fin aux délocalisations non pas pour réindustrialiser les Us (chose impossible) mais pour mettre fin a une hémorragie d’emplois tant que le marché de l’immobilier et du crédit ne sont pas stabilisés… le réajustement de la mondialisation se fera donc au travers du réajustement monétaire (guerre monétaire) l’axe dollar/yuan devenant l’axe pivot de tous les enjeux…entre les 2 aucun arbitre puisque en l’absence de la manne pétrolière les pétrorussomonarchies compteront pour du beurre quant a l’Europe et l’inde leurs déficits publics massifs et non résolus les condamnent a jouer les seconds rôles…
Si on reprend les 2 points importants évoqués précédemment on a :
1)A la question de la désindustrialisation, Obama répond par des mesures protectionnistes comme pénaliser les entreprises qui délocalisent en leur supprimant les avantages fiscaux. Néanmoins La conduite d’une politique protectionniste pour sauvegarder des industries non viables à moyen terme aurait plutôt tendance à desservir les US… Le protectionnisme se révèlerait catastrophique pour l’économie américaine en raison des caractéristiques structurelles des importations des Etats-Unis. Ces importations viennent de délocalisations et donc la substituabilité de la production domestique aux importations est très faible. Le fait que les importations viennent de transferts irréversibles de productions à l’étranger peut aussi être illustré par la part des entreprises étrangères dans le commerce extérieur de la Chine…
2)La nouvelle politique de change de la Chine Une seconde évolution importante de la période récente est la décision par les autorités chinoises de stabiliser, sans doute durablement (quelques années ?) le taux de change du RMB par rapport au dollar , après l’avoir laissé s’apprécier de l’été 2005 au printemps 2008. Les raisons de cette décision sont connues : soutien des industries bas de gamme exportatrices, soutien des profits des entreprises qui étaient érodés par la réduction des marges à l’exportation.
A cet égard, et cela sera la ma conclusion provisoire ,Patrick Artus de chez Natixis dans une note récente (janv 2009) apporte un éclairage intéressant sur les conséquences de la nouvelle politique chinoise de change…..
“Les conséquences de la stabilisation du RMB par rapport au dollar sont importantes : la Chine doit absorber tout l’excès d’offre d’actifs en dollars pour éviter qu’il ne conduise à une dépréciation du dollar. A court terme, ceci n’a peut-être pas d’effets car les rapatriements de capitaux des pays émergents vers les Etats-Unis soutiennent seuls le dollar Mais, ultérieurement, ce choix de politique de change condamne la Chine à refinancer tout déficit extérieur des Etats-Unis que le secteur privé (ou les banques centrales des autres pays) ne refinanceraient pas. Conséquences pour les marchés financiers L’équilibre financier mondial va donc être, encore plus qu’auparavant, dominé par la relation Etats-Unis/Chine, avec la hausse du déficit extérieur des Etats- Unis et la concentration sur la Chine de l’excédent correspondant. Ceci se fait alors que les autorités chinoises ont décidé de stabiliser le taux de change RMB/$ pour soutenir leur industrie. En conséquence : (1) Malgré le déficit public et extérieur des Etats-Unis , les taux d’intérêt sur la dette publique des Etats-Unis vont rester très bas puisque la Chine, pour les raisons vues plus haut, est acheteur automatique de toutes les émissions de dette publique américaine qui ne trouveraient pas preneur, faute de quoi le dollar se déprécierait. (2) Malgré, aux Etats-Unis, la politique de taux d’intérêt à court terme nuls, malgré la croissance extraordinairement rapide de la base monétaire et malgré la hausse du déficit extérieur, il ne pas attendre une forte dépréciation du dollar Cette configuration devrait entraîner la chute du dollar (par rapport à l’euro), mais elle est empêchée par la stabilité de la parité RMB/$, ce qui joue déjà aujourd’hui. (3) Les investisseurs domestiques (américains, européens) ont une incitation accrue à revenir sur les actifs risqués (crédit, actions). Si les taux d’intérêt sur les dettes publiques restent faibles (ceci est vrai aussi dans la zone euro avec la corrélation avec les taux américains, et si les dettes publiques sont élevées, les investisseurs privés trouveront normalement les dettes publiques peu attrayantes. L’équilibre financier mondial devrait donc accélérer le retour des investisseurs domestiques vers les marchés d’actifs risqués, d’abord crédit, la taille des spreads rendant ce marché attrayant, puis actions quand les spreads de crédit se seront resserrés. Les politiques menées en Chine seront peut-être critiquées, mais en réalité sont très favorables, surtout pour les Etats-Unis L’arrêt de l’appréciation du RMB alors que l’excédent commercial de la Chine augmente sera sans doute critiqué par les américains et les européens. Mais, en réalité, cette politique est très favorable, surtout pour les Etats-Unis ”
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