Le rétablissement de l’économie américaine prendrait trois ou quatre ans, selon la majorité des économistes interrogés pour l’enquête de conjoncture mensuelle du Wall Street Journal publiée jeudi.
SONDAGE EN DETAILS EN SUIVANT :
Pour 48% des prévisionnistes sondés par le quotidien des affaires, il faudra tout ce temps pour que la première économie mondiale retrouve son niveau d’activité d’avant la récession commencée en décembre 2007.
Il ne sont que 14% à prévoir un retour au niveau de décembre 2007 sous un ou deux ans, tandis que 28% estiment que la convalescence durera cinq ou six ans, ajoute le journal sur son site internet.
“En moyenne, les 52 économistes ayant participé à l’enquête estiment que la récession s’achèvera en août”, soit un mois plus tôt que ce qu’ils prévoyaient en avril.
Le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke a estimé au début du mois que l’activité économique devrait toucher le fond et se reprendre avant la fin de l’année. Mais il a aussi prédit que la reprise serait lente et ne “[gagnerait] en intensité que graduellement”.
Les économistes interrogés par le WSJ estiment en moyenne que le produit intérieur brut américain devrait encore reculer de 1,4% (en rythme annuel) au deuxième trimestre, après une chute de 6,1% pendant l’hiver et de 6,3% à l’automne. Il progresserait ensuite de 0,6% au troisième et de 1,8% au quatrième.
Ils tablent que l’activité reculera ainsi de 1,4% en 2009 avant de croître de 2,6% en 2010.
A titre de comparaison, le projet de budget fédéral américain a été mis au point sur la base de l’hypothèse d’un recul du PIB de 1,2% en 2009, suivie par une reprise de 3,2% en 2010.
Comme M. Bernanke, les économistes de l’enquête estiment que le chômage va continuer de monter même avec le retour de la croissance. Selon eux, le taux de chômage, actuellement à 8,9%, son plus haut niveau depuis septembre 1983, devrait atteindre 9,7% fin décembre, du jamais vu depuis juin 1983.
Le Wall Street Journal précise que l’enquête a été réalisée avant l’officialisation des chiffres des ventes de détail aux Etats-Unis, qui ont reculé en avril pour le deuxième mois consécutif, contrairement aux attentes.
Cette statistique laisse penser que la stabilisation des dépenses de consommation des ménages, essentielles pour la croissance américaine, risque de prendre encore plusieurs trimestres, alors que les ménages réapprennent à mettre de l’argent de côté, en attendant des jours meilleurs.
Pour 71% des économistes interrogés par le WSJ, la remontée du taux d’épargne des ménage est “le début d’un changement de comportement capital des consommateurs américains”.
D’autre part, 51% d’entre eux estiment que la relance budgétaire et monétaire “a posé les bases d’une reprise viable”, mais 40% d’entre eux estiment que le gouvernement et la Fed ne pourront pas abandonner leur stratégie de soutien à l’économie sans “affecter fondamentalement” la compétitivité du secteur privé. 44% pensent qu’un désengagement des pouvoirs publics est possible, mais qu’il demandera “des années”.
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