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WSJ : La délicate gestion des excédents de trésorerie par les Entreprises US

Nouvel élément à la rubrique simplement consacrée a la présentation  d’articles TRADUITS en français issus du WALL  STREET JOURNAL….Si comme moi vous appréciez un angle et un point de vue différents  sur les marchés financiers et boursiers mondiaux vous y verrez la l’occasion d’enrichir et vos connaissances, et votre suivi des marchés et je vous le souhaite aussi une manière de booster ou de protéger vos investissements…et de vous assurer une retraite complémentaire, vous en aurez besoin….

Face au resserrement du crédit et à la récession, les entreprises ont adopté une position attentiste en matière d’investissement. Il est à cet égard significatif que les flux de trésorerie nets des entreprises soient bien supérieurs au niveau des dépenses d’investissement, selon les calculs de Deutsche Bank.

Excepté durant une brève période en 2003-2004, les entreprises américaines ont de tout temps dépensé davantage qu’elles ne généraient de trésorerie, d’où le besoin de trouver des financements.

Or, d’après Nigel Coe, analyste actions chez Deutsche Bank, le secteur industriel affiche un endettement net équivalent à seulement 1,2 fois son excédent brut d’exploitation, contre 1,7 fois lors de la dernière récession.

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Et avec la baisse des rendements, les entreprises vont se voir de plus en plus contraintes de gérer judicieusement leur trésorerie. Pour ce faire, elles peuvent agir à trois niveaux: les dépenses en capital, les revenus distribués aux actionnaires, ou les fusions-acquisitions.

Pour les économistes de Deutsche Bank, à terme, un retour en force des investissements est à prévoir, car lorsque les entreprises arrêtent de dépenser mais que les actifs continuent de se déprécier, les capacités industrielles diminuent, ce qui fait rédémarrer l’investissement.

Mais la situation pourrait être différente cette fois-ci. La dernière récession a été la deuxième de la décennie à avoir suivi un pic de l’investissement. Après l’éclatement de la première bulle de l’investissement, dans l’informatique, la bulle du crédit qui a suivi en a alimenté une autre. Or cette fois-ci, cette situation a peu de chances de se produire, les marchés de capitaux restant dépendants des aides d’Etat pour fonctionner normalement.

En outre, l’utilisation des capacités industrielles reste bien en-deçà des précédents points bas connus durant l’après-guerre, ce qui, conjugué à un niveau de stocks résolument élevé par rapport aux ventes, réduit les besoins d’investissement. L’agence de notation Fitch Ratings, après avoir passé en revue 312 sociétés non-financières, s’attend à un statu quo de leurs investissements en 2010, après un recul de 9,9% cette année.

Alors pourquoi ne pas plutôt redistribuer la trésorerie aux actionnaires?

 Cette mesure pourrait ne pas être très populaire, et n’aurait pour effet que de reporter le problème de la gestion des excédents de trésorerie sur les investisseurs, qui supportent déjà des rendements faibles.

Les entreprises ont également montré leur incompétence pour ce qui est du rachat de leurs propres titres. Scott Davis, de Morgan Stanley, qui a étudié les opérations de rachats d’actions réalisées par 26 groupes industriels depuis 2000, a ainsi constaté que plus de la moitié d’entre eux avaient enregistré un rendement nul ou négatif sur leurs opérations.

Reste les fusions-acquisitions, où l’activité reprend actuellement. Les sociétés Danaher, Emerson et United Technologies ont ainsi toutes trois annoncé des opérations supérieures au milliard de dollars ces derniers mois.

Ces opérations font les gros titres, mais servent également de sonnette d’alarme aux investisseurs, qui redoutent la création de conglomérats complexes, destructeurs de valeur.

Mais contrairement aux idées reçus, les conglomérats industriels se sont négociés ces dix dernières années à des multiples de capitalisation semblables à ceux de leurs rivaux centrés sur un seul métier, indique Nigel Coe, de Deutsche Bank, ce qui décrédibilise l’hypothèse d’une décote des conglomérats. Qui plus est, les conglomérats ont l’autre avantage de présenter une volatilité plus faible des bénéfices.

Selon S.Davis de Morgan Stanley, un autre facteur susceptible de soutenir les valorisations de ces entités dans la durée est que les conglomérats en difficulté sont généralement scindés ou absorbés par d’autres groupes, ce qui les écarte du groupe et fait remonter la moyenne des multiples.

Ces éléments plaident en faveur des fusions-acquisitions, l’environnement actuel étant aussi propice à ce type d’opérations.

Acquérir des concurrents peut donner accès à des technologies et offrir la possibilité d’apurer des capacités excédentaires, ce qui constitue un atout par rapport aux dépenses d’investissement organiques. Et l’absence des sociétés de capital-investissement oblige les vendeurs à avoir des attentes plus modestes. Il faut donc s’attendre à un regain des fusions-acquisitions en 2010.

Liam Denning, The Wall Street Journal

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Charles Gave : l’extraordinaire rentabilité des Entreprises américaines (LA SUITE) (cliquez sur le lien)

Jean Pierre Petit : Vers un retour des fusions-acquisitions (II) (cliquez sur le lien)

ERNST & YOUNG: le grand retour des IPO

Après une stagnation des marchés au cours des deux premiers trimestres de 2009, les introductions en bourse ont marqué une reprise au cours du second semestre, avec en tête l’Asie et l’Amérique du Sud. Depuis le début de l’année, ces deux régions sont parvenues à lever USD 68,6 milliards dans le cadre d’inscriptions à la cote, soit 72% de la valeur totale des introductions en bourse, selon le «Year-end Global IPO update» d’Ernst & Young publié hier.

Le nombre total d’opérations pour les 11 premiers mois de l’année 2009 a fortement chuté, avec seulement 459 introductions en bourse (contre 740 sur la même période en 2008). Cependant, l’ensemble des capitaux levés à travers le monde entre le 1er janvier et le 30 novembre 2009 atteignait 94,9 milliards de dollars, à parité avec la valeur totale pour les 11 premiers mois de 2008 (94,6 milliards de dollars). Ernst & Young prévoit que la valeur des introductions en bourse pour l’ensemble de l’année 2009 devrait dépasser les 100 milliards de dollars.

Il n’y a pas eu de nouvelles introductions à la bourse suisse (SIX Swiss Exchange) mais, en revanche, la scission de deux groupes déjà cotés et la cotation (sans placement) de deux entreprises.

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