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La Chine étend les possibilités de règlements en yuan à l’international

Toutes les entreprises chinoises pourront désormais  payer leurs transactions dans la devise. Une étape pour accroître le rôle du yuan dans les échanges….
 
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La banque centrale de Chine vient de prendre une décision qui devrait accroître la place du yuan dans les échanges internationaux. Elle vient d’autoriser toutes les sociétés chinoises, exportatrices ou importatrices, à réaliser leurs règlements en yuan avec leurs partenaires commerciaux dans onze pays asiatiques.
 
Il s’agit de la deuxième étape d’un processus qui devrait permettre aux sociétés chinoises de moins souffrir des variations du dollar et d’asseoir la place du yuan à l’international. En juillet dernier, la banque centrale avait déjà permis à 365 entreprises basées à Shanghai ou dans la province du Guangdong de traiter en yuan, plutôt qu’en dollar ou dans une autre devise internationale.

Cette annonce avait ouvert de nouvelles perspectives aux économistes. En août dernier, Qu Hongbin, chef économiste de HSBC pour la Chine estimait ainsi que, dans les trois à cinq prochaines années, environ la moitié des échanges transfrontaliers seraient réglés en renminbi plutôt qu’en dollars américains. « Le volume des échanges de la Chine est tellement important que, même si la moitié des flux sont réglés en renminbi, cela en fera l’une des trois premières devises internationales dans le monde », avait-il ajouté.

Mais, pour le moment, la pratique est lente à se diffuser. A fin septembre, les transactions utilisant le yuan n’ont représenté que 100 millions de yuans soit 102 millions d’euros. Un résultat qui ne remet pas en cause les ambitions de la Chine pour sa devise. Mardi dernier, Joseph Yam, conseiller auprès de la Banque de Chine et ancien patron de la banque centrale de Hong Kong estimait que le yuan pourrait devenir le « troisième pilier » du système monétaire mondial dans un contexte où la détérioration des finances publiques affaiblissait la confiance des marchés vis-à-vis du dollar et de l’euro. Il a par ailleurs estimé que les restrictions sur le yuan devraient être allégées au sein de la zone administrative spéciale de Hong Kong, qui serait « un territoire de test idéal » pour promouvoir l’usage du yuan.

Pour devenir une devise internationale, le yuan aurait aussi besoin de s’appuyer sur un marché financier local, où des produits dérivés basés sur la devise seraient proposés. Mais ces contrats à terme n’existent pas encore sur la place financière de Shanghai.

Par Violaine Le Gall – 24/12/2009 agefi

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