Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

Commentaire : Etats -Unis / Les entreprises hésitent à accumuler des stocks

Les économistes comptent sur le phénomène de restockage pour soutenir la croissance économique en 2010.

Le problème est que, comme avec l’embauche, les entreprises hésitent à se jeter à l’eau. Les nouvelles commandes devront progresser plus fortement avant que les entreprises ne se sentent prêtes à constituer des stocks à un rythme susceptible de stimuler sensiblement la croissance du produit intérieur brut.

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 Certes, les niveaux des stocks sont tirés par les ventes, et si les entreprises anticipent une amélioration de la demande, elles vont en toute logique constituer des stocks pour maintenir les chaînes de montage opérationnelles et entreposer davantage de produits disponibles à la vente. 

Mais en cas de baisse des nouvelles commandes ou d’annulation de commandes existantes, les entreprises puiseront dans leurs stocks pour éviter les coûts liés à la conservation des produits et à la fabrication de nouveaux produits. 

L’effondrement de la demande provoqué par le gel des marchés durant la récente crise financière a entrâiné une contraction des stocks pendant sept trimestres consécutifs. 

Selon les calculs du PIB, une réduction plus faible des stocks contribue à un accroissement du PIB. Ainsi, au quatrième trimestre, les entreprises ont diminué leurs stocks de 33,5 milliards de dollars, soit bien moins que la réduction de 139,2 milliards de dollars réalisée au troisième trimestre, ce qui a contribué à faire croître le PIB de 3,4 points de pourcentage sur la période. 

Ces chiffres laissent entrevoir que la tendance au déstockage est en train d’arriver à son terme. Le dernier rapport ISM sur l’activité manufacturière montre d’ailleurs que les réductions de stocks se sont atténuées en janvier. 

Dans son enquête mensuelle de février sur l’activité manufacturière, la Fed de Philadelphie a indiqué que près de 21% des industriels sondés pensaient diminuer de nouveau les stocks, alors que 43,9% d’entre eux prévoyaient de les réduire l’an dernier. 

Mais la plupart des entreprises hésitent encore à augmenter sensiblement leurs stocks, ce qui est une condition préalable à un renforcement de la croissance. Cette tendance se traduit notamment par une stagnation, ces dernières semaines, du marché des titres de créance négociables, généralement utilisés par les entreprises pour financer leurss stocks

En outre, l’enquête de la Fed de Philadelphie montre que 18% des groupes industriels de la région prévoient une hausse de leurs stocks ce trimestre, ce qui est une nette amélioration par rapport aux 9,8% enregistrés il y a un an. Ce chiffre est néanmoins faible en comparaison des précédentes périodes suivant immédiatement une récession. 

La faiblesse du mouvement de constitution des stocks persiste malgré la progression de la demande observée au cours des derniers mois. L’indice des nouvelles commandes de l’enquête de la Fed de Philadelphie a augmenté de 20 points, et les commandes manufacturières et non-manufacturières du rapport ISM ont crû plus vite en janvier qu’en décembre. 

Cependant, la gravité de la récession a rendu les dirigeants extrêmement méfiants en ce qui concerne les décisions stratégiques, qu’il s’agisse de constituer des stocks, d’accroître les capacités ou d’embaucher. Il faudrait sans doute que les nouvelles commandent augmentent à un rythme plus soutenu et de manière plus durable pour que les entreprises se sentent suffisamment en confiance pour constituer davantage de stocks. Si ce n’est pas le cas, les stocks ne vont certainement pas contribuer beaucoup à la croissance du PIB au premier semestre.

source newswire fev10

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