Formation a la gestion de portefeuille

Le graphique du Jour : L’évolution du Dow Jones US 1925/2010 déflatée du taux d’inflation

Un autre regard sur le Dow Jones et une remise en cause sur le Cac 40  

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Intéressante perspective.Voir le commentaire en lien de The Pragmatic Capitalist:

 
source :  http://investmentbankerparis.blogspot.com/ (cliquez sur le lien)
 

EN COMPLEMENT : Les actions, meilleur placement à long terme?

La crise remet parfois en cause certaines vérités. La vérité, érigée en quelque sorte en dogme, est de croire que, à long terme, les actions correspondent au meilleur investissement. La longue période actuelle de stabilité, voire de baisse des marchés financiers nous permet d’en douter. Il ne s’agit pas seulement d’évoquer la dernière phase baissière, avec les – 42 % de 2008, dont nous ne sommes toujours pas relevés, a fortiori avec une année 2010 qui repart, pour l’instant, dans le rouge. Il s’agit d’évoquer la première décennie du nouveau millénaire : la performance des détenteurs d’actions est clairement négative. Si on rapproche cette piètre performance absolue, du risque encouru sur la période, on peut légitimement remettre en doute le dogme de la rentabilité à long terme des actions…

 Plus généralement, sur très longue période, des travaux ont été menés par des académiques et par des professionnels de la finance. Dans tous les cas de figure, on ressent le besoin de démontrer que les actions sont effectivement le meilleur investissement sur des périodes de 50 ans et plus. Outres les problématiques méthodologiques, qui sont lourdes, il apparaît que le long terme est vraiment long…

Il existe des cycles longs en Bourse, et la supériorité des actions en matière de performance est douteuse….

Si l’on prend le CAC 40 en fait, les périodes de surperformance des actions sont limitées dans le temps : schématiquement, il y a la période 1950- 1956, la période 1982-1986, et la période 1995-2000.

 D’un point de vue macroéconomique, ces 3 périodes correspondent à des phénomènes de baisses de taux d’intérêt des obligations d’Etat , et / ou de croissance économique forte : la reconstruction de l’après guerre pour les années 50, l’anticipation d’une phase de croissance forte dans les deux autres périodes haussières.

Les phases de « plateau » des actions: on peut identifier le long plateau des années 1962-1982, le plateau de 1989-1995, et le plateau actuel, depuis 1999. Durant ces périodes, l’investissement en actions n’est clairement pas une bonne affaire, a fortiori si on prend en compte l’inflation ou si l’on veut comparer les actions aux autres formes de placement.

Pour expliquer ces périodes décevantes, ont peut évoquer des éléments macroéconomiques, des désordres qui se traduisent soit par l’inflation, ou par la déflation. Mais dans les trois cas de figure, il faut parler d’un phénomène de surévaluation patent des actions. Cette surévaluation parait naturelle au moment où on la vit. Par définition, ce sont les acteurs du marché qui construisent la surévaluation, ils la jugent donc « normale » au moment où elle se produit. Mais 1962, 1989, et 1999 sont connues comme des années à PER élevé (plus de 20 fois le bénéfice normatif), ou à rendement du dividende très affaibli (de l’ordre de 1,5 %).

On peut ainsi comprendre les longues phases baissières, comme une prise de conscience des excès antérieurs, comme, pour reprendre une expression devenue à la mode, le long dégonflement d’une bulle.

L’évaluation reste donc un élément essentiel de la décision d’investissement, tant pour l’allocation d’actifs (le fait d’être investi en action, ou non) que pour le choix de titres (choix d’un portefeuille parmi toutes les actions cotées).

Aujourd’hui, nous vivons une longue période de contreperformance des actions, à partir d’une surévaluation majeure (fin des années 90), et dans le cadre d’une tendance à la désinflation des prix des biens et services. Pour nous redonner du baume au cœur, nous pouvons avancer plusieurs raisons qui nous permettent d’espérer un avenir moins sombre :

1/ La période actuelle de contreperformance dure depuis plus de 10 ans. Elle est intermédiaire entre la longue période de baisse de 20 ans de 1962-1982, et la période de contreperformance de 1989-1995 : la punition est peut être suffisante…

2/ L’évaluation des actions est maintenant raisonnable. On ne peut pas dire aujourd’hui que les actions sont extrêmement surévaluées : c’est indéniablement un argument positif. On le voit aussi dans le niveau du rendement du dividende, supérieur aujourd’hui à 3,5 %, et comparable au taux des emprunts d’Etat…

3/ Au niveau du choix des titres, les « anomalies de marché » sont confirmées : il apparait qu’il est plus performant, à long terme, d’acquérir des actions peu chère (« value ») et plutôt de taille moyenne ou petite (« small »). En gros, si on n’achète pas les actions des mastodontes surévalués, on a toutes les chances d’éviter les déceptions en Bourse,…Et en suivant ces règles de gestion de portefeuille, on pourra effectivement dire que « à long terme, les actions sont le meilleur investissement »…

source challenge fev10

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