Commentaire de Marché

WSJ : Marchés / L’appétit pour le risque oui mais avec discernement

L’appétit pour le risque est de retour.

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 Après la correction de février provoquée par les craintes entourant la dette grecque, la régulation bancaire aux Etats-Unis et le resserrement monétaire en Chine, les marchés d’actions et du crédit ont rebondi. 

Mais leur appétit retrouvé pour le risque ne se fait plus sans discernement, compte tenu du tableau contrasté de l’économie mondiale. Les actifs à risque européens semblent condamnés à rester à la traîne. 

Les craintes d’une crise systémique se sont clairement apaisées.

 L’indice de volatilité VIX, généralement considéré comme une mesure de la peur des marchés, est revenu à ses plus bas de janvier

 Les spreads ou écarts de crédit ont recommencé à se resserrer tandis que les émissions obligataires des entreprises, y compris celles de la catégorie spéculative, ont augmenté.

 Le coût demandé pour s’assurer contre d’éventuels défauts de paiement de la dette des Etats européens a nettement reculé. Les cours des matières premières ont rebondi. 

Mais tous les actifs ne participent pas à ce rebond, contrairement à l’année dernière, quand les marchés avaient rebondi comme un seul homme à partir de leurs plus bas de mars. 

L’euro continue de marquer le pas face au dollar. Les marchés d’actions français et allemands sous-performent – le Xetra Dax et le CAC 40 restent en légère baisse alors que le S&P 500 progresse désormais de 2,5% depuis le début de l’année.

La tendance est nette sur les marchés de taux : le rendement des bons du trésor américain à 10 ans a regagné un demi-point de pourcentage depuis octobre 2009 pour atteindre 3,75%, mais celui des Bunds allemands à 10 ans reste bloqué à environ 3,2%, ce qui reflète une certaine aversion au risque. D’une manière plus générale, le rebond des marchés du crédit européens est plus lent. 

Cela suggère que les investisseurs sont désormais plus sélectifs en matière de croissance et de profits. Par exemple, JPMorgan prévoit que la croissance américaine atteindra 3,4% en 2010, alors qu’elle ne devrait guère être que de 1,6% dans la zone euro

Les marchés conservent encore une petite marge de progression – si l’appétit du risque se maintient – ce qui n’est pas acquis tant le sentiment est encore fragile. Bien qu’elles ne soient plus bon marché, les actions ne sont pas encore chères sur la base des bénéfices attendus l’année prochaine, et les spreads de crédit sont alignés sur leur moyenne de long terme, ce qui signifie qu’ils offrent une certaine protection compte tenu de la baisse des taux de défaut. 

Mais contrairement à l’année dernière, ces gains ne seront pas généralisés, et l’Europe est bien partie pour être la perdante.

Richard Barley The Wall Street Journal  mars10

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