L’INVESTISSEMENT THÉMATIQUE CONSISTE À SAISIR DES OPPORTUNITÉS DANS DES TENDANCES OBSERVÉES SUR LE LONG TERME DANS NOS ÉCONOMIES ET NOS SOCIÉTÉS.
L’investissement transversal peut être un complément intéressant et améliorer le rendement du portefeuille s’il est défini et utilisé à bon escient.
Quelques règles essentielles cependant à respecter.
PLUS DINVESTISSEMENT THEMATIQUE EN SUIVANT :
Bon nombre d’investisseurs raisonnent encore en termes de régions lorsqu’il s’agit d’allocation d’actifs. L’investissement thématique peut être un complément intéressant et améliorer le rendement du portefeuille s’il est défini et utilisé à bon escient. Il permet aux investisseurs de se concentrer sur des thèmes spécifiques qui offrent, en principe, de la croissance et un potentiel de rendement supérieur à la moyenne. Finalement, c’est la qualité de la performance qui détermine les thèmes porteurs.
Ces derniers correspondent la plupart du temps à des thématiques globales, qui ne se limitent pas aux frontières d’une région ou d’un pays. Il est à souligner que l’investissement thématique consiste à saisir des opportunités dans des tendances observées sur le long terme dans nos économies et nos sociétés, et non dans des variations cycliques de courte durée à l’intérieur d’un cycle économique (NDLR: on parle alors dans ce cadre là de rotation sectorielle)
Bon nombre des grands thèmes d’aujourd’hui sont connus et bien couverts par le secteur des investissements.
Il en va ainsi de l’énergie, de la création de richesse, de la santé, des matières premières, de l’immobilier et de l’investissement durable. La réussite de l’investissement thématique dépendra avant tout de la définition correcte du thème, du choix de thèmes rentables (et non «d’actualité») et enfin, de la mise en oeuvre professionnelle d’une stratégie d’investissement.
Définition d’un thème.
Prenons l’exemple du thème énergétique. Comment investir dans l’énergie ?
Une bonne partie du MSCI Energy Index comprend des sociétés traditionnelles telles que Exxon, Shell, BP, etc. En raison de leur base d’actifs arrivée à maturité et de la nécessité d’investir dans le renouvellement de leurs ressources, ces sociétés ne tirent pas vraiment profit du «supercycle » énergétique. Par ailleurs, même si certains producteurs de gaz et de pétrole opérant dans des régions parmi les plus prolifiques ainsi que des spécialistes de l’énergie renouvelable ou de l’efficience énergétique offrent des rendements substantiels à leurs actionnaires, ces sociétés ne figurent pas dans le MSCI World Energy Index.
Un placement traditionnel dans des secteurs et des industries sur la base d’univers et d’indices de référence courants ne correspond donc souvent pas à l’intention initiale. Dans le contexte d’un thème «transition énergétique», on définira par conséquent les marchés de croissance suivants :
énergie solaire, énergie éolienne, énergie géothermique, ressources en gaz et en pétrole, services pétroliers, charbon propre, énergie hydraulique, réseaux électriques, nucléaire, mobilité intelligente, bâtiments verts et GNL.
D’où vient la réussite d’un thème d’investissement? Retour aux bases.
Il est erroné de penser qu’un sujet d’actualité ou une tendance de croissance à long terme générera forcément des rendements supérieurs.
La bulle Internet est un bon exemple de thème qui ne s’est pas avéré rentable pour la plupart des entreprises concernées, bien que l’utilisation d’Internet ait connu un véritable boom. Le potentiel de rentabilité est donc plus important ici que la simple croissance.
Prenons l’exemple des articles de luxe. Ce secteur offre à la fois croissance et rentabilité. Un placement dans les actions de l’industrie du luxe expose les investisseurs à la croissance rapide et à long terme du niveau de vie du consommateur de grands marchés tels que la Chine, la Russie et l’Inde. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises de ce secteur doivent plus des deux tiers de leur croissance aux marchés émergents.
L’engouement de consommateurs soucieux de leur «statut» pour des marques de prestige telles que Hermès, Cartier ou Omega n’est pas près de disparaître.
La rentabilité est également acquise.
Grâce notamment à leur pouvoir de fixation des prix, de nombreuses sociétés dans le luxe connaissent de solides marges à deux chiffres. Les consommateurs sont tout disposés à payer le prix fort pour des produits et des marques qu’ils apprécient.
Savoir choisir le thème et les titres.
Une mise en oeuvre pertinente des stratégies d’investissement thématiques est essentielle à la réalisation du potentiel de rendement.
Même dans les thèmes les plus prometteurs, il y a des gagnants et des perdants, et ceux-ci varient très fréquemment, en particulier dans les thèmes émergents.
L’investissement thématique doit donc adopter une approche active. La réussite de l’investissement est directement liée à la qualité de la sélection des titres effectuée par le gestionnaire du portefeuille, qui devrait donc avoir une longue expérience du thème en question. A noter que l’investissement thématique peut rassembler et exploiter ces connaissances et ce savoir-faire de manière beaucoup plus ciblée. Un des avantages concurrentiels du gestionnaire de portefeuille thématique est indéniablement cette expertise, ainsi que sa parfaite compréhension des marchés dans lesquels il investit.
SCILLA HUANG SUN Swiss & Global Asset Management, gérante du fonds Julius Baer Luxury Brands Fund avril10
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