Europe

Espagne: une caisse d’épargne régionale en difficulté mise sous tutelle

Cajasur, une caisse d’épargne régionale en difficulté financière, a été mise sous tutelle après l’échec d’un projet de fusion avec un autre établissement, Unicaja, a annoncé samedi la Banque d’Espagne.

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 La Banque d’Espagne a décidé « de se substituer aux administrateurs de Cajasur », un établissement du sud jusqu’à présent contrôlé par l’Eglise catholique, par des représentants du « Fonds de restructuration ordonnée bancaire » (Frob), dépendant de ses services. 

Cette mesure a été adoptée « en raison des problèmes de viabilité de l’entité et face à l’impossibilité de concrétiser l’accord d’intégration avec Unicaja », a expliqué la Banque d’Espagne dans un communiqué. 

La Banque d’Espagne avait fixé à vendredi minuit la date limite pour sceller la fusion entre Unicaja et Cajasur, et fait part de son exaspération face à la lenteur de négociations qui avaient débuté en décembre. 

La mise sous tutelle « assure à Cajasur la poursuite normale de son activité et le respect de toutes ses obligations vis-à-vis des tiers », a souligné samedi la Banque d’Espagne, ajoutant que les clients et créanciers de Cajasur « pouvaient être totalement tranquilles ». 

Cet établissement, qui est essentiellement implanté en Andalousie (sud), ne représente que 0,6% des actifs bancaires espagnols, a précisé dans son communiqué l’organisme de tutelle espagnol. 

D’après le journal El Pais, Cajasur, qui a affiché une perte de 596 millions d’euros en 2009 et de 114 millions au premier trimestre, « est au bord de la banqueroute ». 

La direction de Cajasur avait annoncé vendredi soir le rejet final du projet de fusion avec Unicaja en invoquant l’absence d’accord avec les syndicats sur le plan de réduction du personnel. 

Mais d’après plusieurs journaux dont El Pais, un « accord verbal » avec quatre syndicats sur cinq avait pourtant été conclu. 

Malgré tout, le président de Cajasur, le prêtre Santiago Gomez Sierra, a préféré la mise sous tutelle, en invoquant aussi le manque de confiance dans le président d’Unicaja, Braulio Medel, d’après plusieurs journaux. 

Selon El Pais, la principale difficulté résidait dans le fait que les salaires de Cajasur, en particulier ceux des dirigeants, étaient plus élevés que ceux d’Unicaja. 

Les grandes banques commerciales espagnoles ont dans l’ensemble plutôt bien résisté à la crise que traverse l’Espagne depuis 2008. 

Mais les caisses d’épargnes régionales, plus petites et généralement contrôlées par des municipalités, autorités régionales ou encore par l’Eglise, ont été fragilisées par l’effondrement du marché immobilier espagnol et ont vu leur créances douteuses fortement augmenter. 

Le gouverneur de la Banque d’Espagne, Miguel Fernandez Ordonez, avait estimé en novembre qu’au moins 15 caisses d’épargne « devraient fusionner » pour survivre

MADRID, 22 mai 2010 (AFP)

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