Retour sur terre par Yves de Kerdrel
En l’espace d’une semaine, l’indice CAC 40 a perdu plus de 4 %. Pourquoi ce soudain désamour ?
D’abord parce que les indicateurs macroéconomiques sont beaucoup moins bons que tout ce que les experts annonçaient. Ensuite parce que l’aversion au risque reste très forte, comme en témoigne le niveau élevé auquel continue de s’échanger l’or. Comment pouvait-on penser que le CAC 40 puisse continuer à monter durablement, alors que le métal jaune bat tous les jours des records ?
Pourquoi la crise va aller à son terme par Wolfgang Münchau (cliquez sur le lien)
PLUS DE KERDREL EN SUIVANT :
Mais il y a une raison plus profonde que les investisseurs commencent à intégrer : c’est que la zone euro s’apprête à revivre un nouveau psychodrame comme celui du mois de mai, qui avait failli plonger la planète Finance dans une crise systémique. Pendant que les sommités de la planète se réunissent à Toronto au sein du G20, la spéculation contre la dette grecque a repris de plus belle. A tel point qu’Athènes est contrainte de se refinancer à des taux supérieurs à 10 %. Cela signifie que l’apport de 110 milliards d’euros, conclu il y a quelques semaines par l’Union européenne et le FMI pour venir en aide aux Grecs, n’aura fait que repousser de deux mois les problèmes budgétaires de ce pays.
Trappe à Dettes : Le rendement des obligations grecques à 10 ans est repassé mercredi au-dessus de 10% (cliquez sur le lien)
Alors que va-t-il se passer maintenant ?
C’est malheureusement très simple. Comme n’importe quelle entreprise en faillite, la Grèce va déposer son bilan. C’est-à-dire que sa dette va devoir être rééchelonnée, restructurée, étalée dans le temps.
Les banques françaises qui détiennent de la dette grecque vont devoir acter des pertes importantes, de même que les assureurs.
Banques Européennes : en dessous de tout soupçon (cliquez sur le lien)
Et qui sait si les Allemands n’exigeront pas l’expulsion définitive de la Grèce, cette fois. Ce qui serait le premier pas vers une dislocation annoncée de cet espace monétaire. Et, donc, une bonne raison pour l’indice CAC 40 de poursuivre son repli, dans le sillage de la fuite des investisseurs américains ou britanniques.
PAR YVES DE KERDREL | JDF HEBDO | 26.06.2010
BILLET PRECEDENT : Yves de Kerdrel : Tous aux abris ! (cliquez sur le lien)
2 réponses »