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BP en faillite? Les paris sont ouverts!

BP en faillite? Les paris sont ouverts!

Comme vous le savez certainement les choses ne vont pas mieux dans le golfe du Mexique – et c’est peu dire- où une tempête tropicale en formation pourrait ralentir les opérations destinées à stopper les fuites une bonne fois pour toutes.

Pendant ce temps, l’action British Petroleum boit la tasse en Bourse. Et une société a mème ouvert les paris sur une faillite prochaine du groupe

PLUS DE BP EN SUIVANT :

Paramètres vitaux

–>Nouveau coup de tabac pour le titre BP qui a perdu près de 9% en cours de séance ce vendredi à 296 pence, son plus bas niveau depuis 13 ans. Depuis l’explosion, il y a un peu plus de deux mois, la valeur boursière de la compagnie pétrolière a été divisée par deux.

  –>La pression se fait aussi sensiblement sentir au niveau des CDS (« credit default swaps »), des instruments de couverture contre les mauvais payeurs. Les CDS à 5 ans sur la dette de BP ont dépassé pour la première fois les 600 points de base ce vendredi (100 points de base= 1%), alors qu’ils tournaient autour de 42 points de base, le 20 avril. Un investisseur doit désormais allonger 600.000 dollars par an pour couvrir une obligation de 10 millions de dollars. 

  

La situation dans le golfe du Mexique

Les opérations de pompage qui consistent à capter le pétrole à la sortie de la fuite et de l’acheminer dans un navire en surface ont repris. Elles avaient été interrompues pendant une dizaine d’heures mercredi suite à une collision avec un robot téléguidé.

Autour de BP

–>Quand les équipes sur place parviendront-elles à arrêter cette marée noire? L’ancien patron de Shell, n’est guère optimiste. « Provoquer une explosion comporte de gros risques, faire échouer un tanker géant sur la fuite l’arrêtera un temps seulement, il y a l’option d’un petit engin nucléaire à glisser dans le puits mais personne ne sera très enthousiaste pour cette solution », explique-t-il en substance. « Sans compter que le réseau de tuyaux se détériore avec un risque de geyser. »

Le voici interviewé par un télé américaine:
 

–>On se doute que dans une situation où la visibilité sur la durée de cette catastrophe et ses impacts financiers est plus qu’opaque, on n’entend guère plus de rumeurs d’OPA dans les salles de marché. Par contre, il est question d’une éventuelle levée de fonds pour améliorer la liquidité du groupe.

–>Jusqu’à présent, les dépenses liées à la marée noire ont atteint 2,35 milliards de dollars. BP qui a décidé de suspendre ses dividendes pour 2010 va constituer un fonds de 20 milliards de dollars pour faire face à ses obligations.

>Il est désormais possible de « parier » sur la faillite de BP. La société Intrade, qui crée des actions sur l’occurence d’événements potentiels, a en effet ouvert un contrat sur la probabilité de la mise sous chapitre 11 de BP avant le 31 décembre 2010. Il vaut actuellement 1,2 dollar. Soit, selon les parieurs, une probabilité de 12% pour cet événement se réalise.

  BP Intrade 

Un contrat a également été ouvert, début juin, sur le départ potentiel de Tony Hayward à la de BP avant le 31 décembre 2010. L’ « action » vaut actuellement 7,24 dollars. Cela signifie que les clients d’Intrade estiment à 72,4% la probabilité de départ du CEO.

Stéphane Wuille echo juin10

 EN COMPLEMENTS :  WSJ : La marée noire aura un impact limité sur le PIBUS

Près de deux mois après l’explosion de la plateforme offshore Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, les économistes s’efforcent toujours d’évaluer les retombées de la marée noire sur l’économie américaine.

L’impact sur la croissance devrait être limité et l’inquiétude porte plutôt sur le moratoire imposé depuis la fin mai sur le forage en eaux profondes.

La marée noire a certes pénalisé les économies du pourtour du golfe du Mexique. Mais malgré des pertes d’emplois et de revenus dévastatrices pour la région, cette crise reste bien trop circonscrite géographiquement pour menacer le produit intérieur brut des Etats-Unis.

Michael Feroli, économiste chez JPMorgan Chase, note que la pêche commerciale dans le golfe du Mexique ne représente que 0,005% du PIB américain, qui s’élève à 14.000 milliards de dollars, et que 68% des eaux du golfe restent ouvertes à la pêche.

En outre, les ports de la Nouvelle-Orléans et de Corpus Christi restent accessibles, donc les échanges commerciaux – y compris les livraisons de pétrole, de céréales, d’acier et de charbon – n’ont pas été affectés.

Les touristes évitent certes la région – même les zones épargnées par la marée noire – mais une majorité de vacanciers devrait opter pour une destination dans une autre région des Etats-Unis. Par conséquent, leurs dépenses profiteront tout de même au PIB du pays.

La région n’est pas entièrement désertée non plus: selon le Livre beige de la Fed du mois de juin, les annulations de réservations d’hébergements ont dans certains cas été compensées par l’arrivée d’équipes de nettoyage, d’ouvriers et de membres de la Garde nationale américaine dépêchés pour lutter contre la marée noire.

Les efforts de nettoyage de BP stimuleront en effet l’activité économique. Le géant pétrolier a accepté de monter un fonds de 20 milliards de dollars pour couvrir les coûts de nettoyage, et a mis en place une procédure pour couvrir des demandes d’indemnisation, qui se traduiront par un transfert de fonds au profit des ménages américains.

Ces dépenses compenseront la baisse d’activité économique liée au moratoire. Près de 50.000 emplois liés au forage dans le golfe du Mexique pourraient être détruits cette année ou l’an prochain, et la production américaine de pétrole pourrait diminuer de 3% en 2011.

Selon des statistiques parues la semaine dernière, les opérations de forage gazier et pétrolier sont restées stables en mai, alors que le secteur avait enregistré une croissance moyenne de 6% sur les quatre premiers mois de l’année.

Les analystes de Barclays Capital s’attendent pourtant à ce que les dépenses d’exploration dans le pétrole et le gaz naturel aux Etats-Unis augmentent de 18% pour ressortir à 85 milliards de dollars cette année.

Mais tant que la fuite de pétrole ne sera pas contenue, il sera difficile d’en évaluer les conséquences avec certitude.

-Kathleen Madigan, Wall Street Journal juin10

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Un monde plein de risques pour les majors juin10 Wall Street Journal

Après sa visite aux Etats-Unis, où il a subi les foudres de la Maison-Blanche, Tony Hayward considérera peut-être le voyage qu’il doit faire en Russie comme une agréable escapade. La destination du patron de BP PLC devrait cependant rappeler aux investisseurs polarisés sur les déboires du groupe dans le golfe du Mexique que le reste du monde est également plein de dangers.

Les groupes pétroliers sont constitués d’une accumulation d’actifs qu’ils exploitent selon le bon vouloir de leurs pays hôtes. La logique qui a sous-tendu la concentration du secteur a en partie été qu’un géant pétrolier est mieux à même de résister aux pressions politiques.

A grande échelle, cependant, le remplacement des réserves est difficile. Dans le cas de BP, cela a amené le groupe à de nouveaux confins avec l’exploration en eaux profondes et dans des pays politiquement risqués. Tandis que BP se bat pour préserver sa position aux Etats-Unis, où il réalise 27% de sa production pétrolière et gazière, il ne doit pas pour autant délaisser la Russie, qui représente 24% de sa production, et où des signes de faiblesse risqueraient rapidement d’être exploités.

Le désastre du Golfe du Mexique pourrait également conduire l’ensemble du secteur à changer de tactique. Au cours de la décennie passée, la hausse du prix de l’or noir a renforcé les pays producteurs de pétrole et leurs compagnies pétrolières nationales, qui se disputent les réserves énergétiques et les profits avec les majors pétrolières.

De nombreux géants pétroliers ont réagi en investissant dans des projets techniquement difficiles mais situés dans des pays politiquement sûrs, comme les sables bitumineux du Canada. Le désastre de BP a cependant réussi à la fois à détériorer le climat politique aux Etats-Unis et à susciter le doute quant au prétendu savoir-faire technique des grands acteurs du secteur.

La façon la plus simple de faire face aux risques politiques et techniques est d’être plus diversifié. Le fait que les Etats-Unis et la Russie représentant environ la moitié de la production et des réserves de BP rend en effet le groupe vulnérable. Pour les majors pétrolières, la diversification géographique est tout aussi

BILLET PRECEDENT : Deepwater/BP : La marée noire est bien pire qu’annoncé (cliquez sur le lien)

Energie : Le golfe du Mexique, Far West pétrolier (cliquez sur le lien)

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