No stress Bancaire : Bâle III devrait coûter beaucoup moins cher aux grandes banques que prévu
Selon les estimations de JP Morgan, l’impact des nouvelles règles de Bâle III devrait être réduit de près de moitié pour les grandes banques, compte tenu des aménagements apportés fin juillet.
No stress Bancaire : Le Comité de Bâle assouplit ses exigences de solidité bancaire (cliquez sur le lien)
Une réduction qui bénéficierait notamment aux établissements français et britanniques. La réforme Obama devrait avoir un effet sur la rentabilité des banques américaines.
PLUS/MOINS DE RISQUE SYSTEMIQUE EN SUIVANT :
L’horizon semble s’éclaircir pour les grandes banques mondiales. Selon les analystes de JP Morgan, la rentabilité des fonds propres des 18 grandes banques étudiées devrait baisser d’environ un quart en 2011 – pour revenir de 13,3 % à 9,7 % en moyenne -, alors qu’ils prévoyaient une chute de 60 % en février dernier sur la base du projet initial du Comité de Bâle.
De fait, l’impact total des nouvelles réglementations, celles liées à Bâle III révisé le mois dernier et celles découlant de la réforme financière américaine promulguée également en juillet, devrait s’élever à 51 milliards de dollars sur les résultats, contre 110 milliards estimés en février dernier par JP Morgan.
Secteur bancaire : La régulation coûterait très cher aux banques (cliquez sur le lien)
En outre, l’ensemble des nouvelles mesures réglementaires devrait finalement coûter beaucoup moins de capital aux banques, autour de 208 milliards de dollars, contre 377 milliards annoncés en février. Une réduction de près de moitié qui bénéficierait notamment aux banques françaises et britanniques.
Régulés sur deux fronts, les établissements américains vont évoluer dans un environnement désormais plus difficile que celui de leurs concurents européens. C’est la conséquence directe de l’adoption de la grande réforme financière promulguée par le président Obama le 26 juillet dernier. Selon JP Morgan, au total, les banques américaines pourraient voir la rentabilité de leurs fonds propres (RoE) descendre sous la barre des 10 % du fait des nouvelles mesures concernant notamment la séparation de leurs activités pour compte propre, la restructuration de leurs activités de marché (dérivés, etc.) et la protection du consommateur. Ainsi, le RoE 2011 estimé de Bank of America passerait de 10,4 % à 5,7 %, celui de Citi de 9,7 % à 5,5 %, celui de Goldman Sachs de 12,6 % à 9,3 %.
Pour les banques européennes, l’impact de l’évolution réglementaire sur leur rentabilité serait globalement moins douloureux. Les banques britanniques RBS (7,5 %), Lloyds (7,8 %) et Barclays (7,5 %) ainsi que Deutsche Bank (8,1 %), UniCredit (9,2 %) et la Société Générale (9,7 %) n’atteindraient cependant pas les 10 %. BNP Paribas pourrait perdre 3,7 points, à 10,4 %, d’autres comme Credit Suisse ou Santander resteraient à des niveaux de RoE très élevés (plus de 18 %).
A cela deux raisons. D’abord, elles sont moins touchées par la réforme financière américaine. Ensuite, les aménagements du projet Bâle III, annoncés fin juillet, en matière notamment de déduction des intérêts minoritaires et de prise en compte des participations financières ou bien encore de liquidité, les concernaient en premier lieu : le seul impact de Bâle III sur leurs fonds propres serait divisé quasiment par trois, selon JP Morgan, revenant de 263 milliards de dollars à 95 milliards.
Un passage en douceur
Il n’en reste pas moins que certaines banques européennes vont se retrouver face à des besoins en fonds propres, estimés au total à 49 milliards de dollars, toutes choses étant égales par ailleurs. C’est le cas de Deutsche Bank (19,3 milliards de dollars), des britanniques RBS, Barclays et Lloyds (respectivement 10,9 milliards, 8,1 milliards et 5,6 milliards) et de la Société Générale (5,3 milliards). « Nous pensons que d’ici à 2015 la plupart des banques auront pu se mettre en conformité avec les nouvelles règles », soulignent cependant les analystes de JP Morgan.
Quant aux banques américaines, « nous ne prévoyons pas de déficit en capital et nous estimons que moins de deux ans de résultat seront nécessaires pour compenser l’impact des changements réglementaires sur les fonds propres », estiment-ils. Les délais accordés par les régulateurs devraient aussi faciliter un passage plus en douceur.
source les échos aout10
EN COMPLEMENTs : Coûts abaissés pour les banques
Les grandes institutions internationales devront trouver moins de fonds propres que prévu suite à la révision à la baisse des futures exigences du Comité de Bâle
L’impact des futures réglementations bancaires sera bien moindre que prévu sur les grandes institutions internationales. Alors qu’elles auraient dû lever 263 milliards de dollars pour élever leurs fonds propres aux niveaux souhaités l’hiver dernier par le Comité de Bâle, elles ne devraient plus devoir qu’en trouver 95 milliards, souligne une estimation faite récemment par la banque d’affaires américaine JP Morgan Chase.
Le 26 juillet, le Comité de Bâle pour la supervision bancaire, qui rassemble les gouverneurs de banques centrales et les responsables des autorités de surveillance de 27 pays dont la Suisse, assouplissait les projets de durcissement de la réglementation financière. Ce projet, dénommé communément «Bâle III» en référence aux deux précédents cadres réglementaires, entend mettre les banques à l’abri des incidences d’une nouvelle crise en les contraignant à accroître leurs réserves. La révision de la fin juillet leur permet d’inclure dans leurs réserves notamment les prévisions de remboursement futur d’impôts et les participations non consolidées au capital d’autres institutions financières, ce qu’excluait la version de la fin de2009.
Rentabilité élevée
Credit Suisse et UBS se distinguent parmi les banques qui bénéficient le plus de cet assouplissement, selon JP Morgan. Le ratio de fonds propres de première catégorie de Credit Suisse devrait être impacté pour moins de 2% avec la version révisée au lieu de 5% selon le projet initial. UBS est moins avantagée, mais l’impact sera réduit, passant de 6% selon le premier projet à moins de 4% après la révision.
Une position avantageuse
Les deux grandes banques suisses devront ainsi lever moins de capitaux frais que plusieurs de leurs concurrentes étrangères. Les besoins totaux, rien que pour les banques européennes, sont estimés à 49 milliards de dollars.
Cette position avantageuse leur permet aussi de conserver une rentabilité des capitaux investis plus élevée que la concurrence. JP Morgan prévoit en effet que Credit Suisse pourra maintenir la sienne en dessus de 18%, performance que seule l’espagnole Santander sera en mesure d’égaler. Les autres grandes banques verront une rentabilité des fonds propres abaissée entre 5,7% (pour Bank of America) et 10,4% (BNP Paribas).
Les grandes banques suisses sont avantagées, comme leurs consœurs européennes, par le fait qu’elles échappent en grande partie à la réforme de Wall Street. Cette dernière interdit pratiquement aux banques d’investir leurs fonds propres dans des placements alternatifs ou de capital-investissement.
UBS et Credit Suisse sont par ailleurs déjà contraintes par la Finma d’accroître leurs réserves à un ratio de fonds propres de première catégorie de 13% alors que la norme internationale, actuellement de 8,6%, ne devrait être connue que vers la fin de l’année, lorsque le Comité de Bâle publiera les calibrages précis de ses projets de relèvement des réserves minimales
source le temps aout10
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Bâle 3 : une fourchette de 4 à 6% se dessine pour le «core tier one»
L’agence Reuters évoque un doublement, voire un triplement, du poids des fonds propres les plus solides dans le bilan des banques
Le ratio plancher de fonds propres «core tier one» sera sans doute fixé entre 4 et 6%, contre 2% actuellement, selon des sources européennes et asiatiques qui ont requis l’anonymat. Elles ont ajouté que les discussions se poursuivaient et que les conclusions pouvaient encore évoluer. De manière générale, les différents Etats s’accordent sur la nécessité d’un durcissement des règles mais diffèrent sur l’ampleur des nouvelles contraintes à imposer aux institutions financières. La Grande-Bretagne et les Etats-Unis plaident ainsi pour un ratio «core tier one» plus élevé, contrairement au Japon, à la France et à l’Allemagne, favorables à des règles moins contraignantes.
«Il est réaliste de penser que le débat va probablement se centrer sur une fourchette de 4 à 6%», a déclaré l’une des sources. Les discussions devraient probablement aussi aboutir à une règle imposant un «matelas de capitaux de réserve» supplémentaire d’environ 2%, susceptible d’être utilisé en période économique difficile, qui devrait être composé d’actions ordinaires et de profits mis en réserve, à l’instar du «core tier one».
Les régulateurs envisagent également la possibilité d’un «matelas contracyclique» pouvant atteindre jusqu’à 2%, qui serait amassé lors des périodes fastes. Les nouvelles règles devraient autoriser une certaine flexibilité en ce qui concerne la qualité des fonds propres composant ce deuxième «matelas», ont ajouté les sources. Si les banques les plus importantes affichent déjà des fonds propres solides de qualité maximale de plus de 6% ou 8%, certaines banques asiatiques s’y tiennent tout juste ou se situent en dessous de ce seuil.
source agefi aout10
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