BRI: les actifs émergents les matières premières sont les refuges de demain
Une mégatendance s’amorce, avec la montée en puissance des monnaies des pays exportateurs de matières premières.
L’enquête triennale de la Banque des règlements internationaux (BRI) auprès des institutions financières privées et publiques montrent clairement qu’il faudra compter avec les devises émergentes et/ou celles émises par des pays exportateurs de matières premières autant qu’avec les six principales monnaies
PLUS DEMERGENTS EN SUIVANT :
Dans son rapport publié mercredi, indiquant une croissance de 20% du volume des transactions sur le marché des changes pour atteindre le montant record de 4000 milliards de dollars négociés chaque jour, montre en effet que si la part de l’euro et du yen continuent leur progression structurelle aux dépens du dollar, celles des dollars australiens et canadiens passent, respectivement, de 6,6% à 7,6% et de 4,3% à 5,3% depuis 2007.
A noter au passage que, sur un an, si la Bourse australienne, fortement capitalisée par les minières, a légèrement reflué, le S&P TSX de Toronto a pris 11,6% contre une pratiquement zéro pour le SMI, -4% pour le CAC 40. Le FTSE, lui-même, capitale des cotations pour les compagnies d’extraction, a pris 7%.
«De même, les parts de marché des devises coréenne et turque ont augmenté de manière significative», précise le rapport. De fait, les centres financiers d’Asie jouent désormais d’égal à égal avec la Suisse pour ce qui est des transactions sur devises (5,2% du volume total).
Ces statistiques coïncident avec le poids de plus en plus prépondérant des valeurs mobilières des marchés émergents libellées en monnaie locale dans le portefeuille des investisseurs. «Étant donné le malaise général nourri à l’égard des politiques économique et monétaire, la croissance dans les pays industrialisés est appelée à rester modeste, tandis que la montée en puissance des économies d’Asie et d’Amérique latine s’accentuera encore», affirme le patron des banquiers privés suisses, Konrad Hummler, associé de Wegelin & Co à Saint-Gall. Un écart de croissance qui mérite ajustement. C’est pourquoi Wegelin a fait passer les actions émergentes de la classe d’actifs présentant un profil risque-rendement particulièrement élevé à celle de classe d’actifs plus en ligne avec les titres occidentaux. «On a constaté durant la crise financière que la volatilité des actions émergentes ne différait plus sensiblement de celle des pays développés», précise Konrad Hummler.
Konrad Hummler/Banque Wegelin : Commentaire d’investissement no 272 du 23 aout10 (cliquez sur le lien)
Plutôt bullish sur l’économie américaine, John Paulson, fondateur du fonds Paulson & Co qui a vu ses performances exploser après la chute du subprime, n’en a pas moins alloué un tiers du capital de son portefeuille à des actions étroitement liées à l’or, ce afin de fournir une protection contre l’inflation.
http://weinstein-forcastinvest.net/john-paulson-le-financier-qui-s%e2%80%99enrichit-avec-les-crises/ (blog forcast invest)
De son côté, Jim Rogers, qui ne privilégie pas les actions et qui ne s’attend pas à une crise déflationniste, est encore plus actif sur le marché des matières premières, l’or et l’argent en particulier. Selon lui, deux hypothèses mènent à la même conclusion: si l’économie mondiale accélère, la demande pour les métaux précieux augmentera, ce qui favorisera les actions minières et leurs sous-jacents. Si l’économie doit ralentir au point de poser des risques déflationnistes, les banques centrales imprimeront du papier-monnaie, ce qui constitue un soutien pour le métal jaune et l’argent.
Ce qui fait dire au spécialiste FX chez UBS à Singapour, Mansoor Mohi-uddin, au lendemain du rapport de la BRI, «que les résultats du sondage sont en ligne avec notre opinion selon laquelle la prise en compte des devises de matières premières par les managers des réserves des banques centrales deviendra la méga tendance entre 2010 et 2020». –
source agefi sept10