Indicateur de Marché : Consensus Isag Septembre 2010
Par Association des stratégistes d’investissement de Genève (ISAG)
Les stratèges d’investissement genevois tablent sur une croissance de 2,4% de l’économie américaine en 2011 soit un léger tassement par rapport à 2010.. Sur les risques d’inflation ou de déflation, le «ni-ni» prévaut
La majorité des membres de l’ISAG, réunis il y a une semaine, ne s’attend pas à une rechute en récession de l’économie américaine. A leurs yeux, la probabilité d’un tel scénario de «double dip» n’est que de 35%.
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Cette menace d’une nouvelle récession va néanmoins rester en toile de fond, car tous les ingrédients sont là:
risque élevé d’erreur de politique économique, absence de coopération sur le marché des changes, plus grande volatilité du cycle économique.
Le consensus masque ainsi toujours des voix dissonantes plus pessimistes sur l’attente d’une rechute de l’activité aux Etats-Unis avant la fin de l’année. En revanche, la continuité prévaut dans la hiérarchie des taux de croissance, avec le maintien du découplage entre le monde émergent et le monde développé. Dès lors, si la problématique des entreprises reste «où trouver la croissance?», celle des investisseurs serait davantage «la croissance à quel prix?».
Du côté de l’inflation, c’est toujours le «ni-ni» qui prévaut: ni crainte inflationniste, ni déflation. Les banques centrales maintiendront durablement des taux bas, à en croire les membres de l’ISAG. A leurs yeux, la problématique des finances publiques reste entière, avec des risques sur la capacité des Etats à financer la dette et la relance.
Concernant les prévisions financières, une rupture en pointillé du consensus est observée. La légère décélération des perspectives de croissance va entraîner un mouvement de révisions à la baisse des bénéfices attendus des sociétés. Mais le marché actions reste soutenu par des valorisations peu excessives, tandis que la dynamique macro et micro s’essouffle.
Les taux d’intérêt sont désormais trop bas aux yeux des membres du consensus, tant au vu de la détérioration des finances publiques que du risque inflationniste implicite. Le risque de duration dans les portefeuilles devient donc aigu, avec une asymétrie qui ne fait que se renforcer. Toutefois, la nouvelle vague de mesures non conventionnelles mises en place par la Réserve fédérale retardera la normalisation des taux et faussera le contenu prédictif des marchés obligataires. Sur le marché du crédit, les «spreads» [écart de rendement] sont encore attractifs, mais le risque de duration tempère l’enthousiasme.
Il n’y a plus de consensus sur les monnaies: entre le dollar et l’euro, il s’agit surtout de choisir la moins mauvaise. En revanche, l’intérêt reste fort pour les devises émergentes (possibilité de «carry trade», qualité des fondamentaux, flux).
Les attentes sont positives sur les matières premières: la pondération moyenne dans les portefeuilles est de 7%, mais avec de fortes disparités. L’or reste une thématique forte, mais certains évoquent le risque de correction.
Qu’en est-il de l’allocation d’actifs et thèmes d’investissement?
Sur les actions, les deux axes thématiques demeurent la croissance (marchés émergents, luxe) et le rendement (Pharmaceutiques, Télécoms). Sur la partie dette, le segment de la dette émergente en monnaie locale monte en puissance, aux dépens de la dette publique des pays du G7.
source le temps oct10
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