Art de la guerre monétaire et économique

Irak et Deficit US : La guerre à trois billions de dollars

Irak et Deficit US : La guerre à trois billions de dollars

  Quand on parle  de gaspillages outranciers d’argent public :  Ce graphique  montre les coûts exorbitants de la guerre en Irak  

Barry Ritholtz (The Big Picture) : « Chaque fois que j’entends les politocards du Ccngrès américain  discuter de déficit budgétaire, la première chose que je fais c’ est de vérifier leur vote sur la guerre en Irak pour voir si ils sont légitimement préoccupés par les déficits, ou non. »

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source Perceptual Edge,via The Big Picture

PLUS DE DEFICIT EN SUIVANT :

US :L’armée se met elle-même à la diète

Le chef du Pentagone, Robert Gates, prend les devants en ces temps de disette budgétaire. Il annonce des coupes de 78 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. Reste à convaincre les nouveaux élus conservateurs et du Tea Party au Congrès

En ces temps de disette, c’est presque une provocation. Alors que le Congrès, aiguillonné notamment par les nouveaux élus du Tea Party, devrait passer ces prochains mois à traquer les excès budgétaires, les dépenses militaires sont la poutre dans l’œil des Etats-Unis. Un dollar sur deux, dans le budget discrétionnaire américain, s’engouffre dans le budget de l’armée. Plus de 533 milliards de dollars cette année pour les dépenses non liées à la guerre (Afghanistan et Irak ne sont pas compris dans ce total). Le montant a progressé en flèche depuis 2001 et les attentats du 11 septembre. Même au plus fort de la Guerre froide, notait récemment le New York Times dans un éditorial exaspéré, ces dépenses n’avaient jamais connu un tel pic en chiffres réels.

Ces chiffres ont de quoi embarrasser les élus. Une bonne partie de la centaine de nouveaux membres républicains du Congrès doivent leur élection à leur détermination affichée de couper dans le vif le budget de l’Etat. Mais la plupart se sont aussi farouchement prononcés pour une «Amérique forte» sur le plan militaire. Favorables à la guerre en Afghanistan, comme ils l’étaient à celle d’Irak, les républicains mettent un point d’honneur à offrir aux «boys» tout ce dont ils ont besoin pour défendre efficacement leur pays. Ces prochains mois, ils nageront constamment dans cette contradiction.

En bon stratège, le chef du Pentagone Robert Gates a décidé de prendre les devants. Il y a quelques jours, il annonçait des coupes budgétaires de 78 milliards de dollars pour les cinq prochaines années. «Nous devons réaliser que tous les programmes de défense ne sont pas nécessaires et que chaque dollar consacré à la défense n’est pas sacré. Avoir plus de tout n’est simplement pas une mesure durable», expliquait le ministre de la Défense devant des élus pris à contre-pied.

Ces coupes comprennent notamment l’abandon de programmes dont le chef du Pentagone avait déjà contesté l’utilité ces dernières années, comme des véhicules amphibies destinés aux Marines, au coût de plus de 15 milliards de dollars. Elles comprennent aussi la réduction des effectifs même si, comme l’a souligné Robert Gates, leur niveau restera plus haut que lorsqu’il était arrivé à la tête du Pentagone, il y a quatre ans.

En réalité, pour être inhabituelles de la part de responsables de l’armée, ces propositions suffiront à peine à freiner la progression de l’augmentation annuelle des coûts. Obtenues, sans doute, grâce à l’insistance de la Maison-Blanche, elles ne devraient être que le prélude à d’autres réductions qu’exigeront les démocrates. Une commission «bipartisane», mandatée par le président pour chercher des issues à la crise budgétaire, avait récemment recommandé de ne plus faire du Pentagone un cas à part et d’envisager des économies substantielles du côté des forces armées.

Cette semaine, pourtant, les maîtres du Pentagone ont eu fort à faire pour convaincre certains élus de la pertinence de leurs coupes. «Je ne soutiendrai pas des initiatives qui rendront notre armée moins capable et moins apte à se battre», s’emportait le nouveau président de la Commission de la défense de la Chambre des représentants, le Californien Howard McKeon. Cette hargne s’explique aussi par d’autres motifs: parmi les plus récalcitrants figuraient des élus d’autres Etats dans lesquels sont produits des composants des véhicules amphibies qui passeront à la trappe. «Nous allons vider notre armée», s’alarmait l’un d’eux.

Au demeurant, ces cris du cœur semblent d’autant plus surréalistes qu’ils concernent le budget de l’an prochain, et que certaines des coupes prévues ne prendront effet que dans quelques années. Or, dans le même temps, le Congrès n’a pas encore réussi à se mettre d’accord sur le budget militaire de l’année en cours. Comme le rappelait jeudi Robert Gates, le Pentagone se voit ainsi obligé d’aligner ses dépenses sur celles de l’année précédente. «C’est bien joli de montrer sa préoccupation sur l’avenir de notre défense, mais moi j’ai une crise qui m’attend sur le pas de la porte», résumait Robert Gates.

Par Luis Lema, New York/le temps janv11

 

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