Analyse Technique

Une série de bonnes nouvelles idéale pour alléger son portefeuille

Une série de bonnes nouvelles idéale pour alléger son portefeuille par Serge Laedermann

Nous serons à nouveau confrontés à des réalités économiques peu engageantes après avoir résolu les problèmes libyens et japonais.

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Le tremblement de terre de Kobe (janvier 1995) nous a appris plusieurs choses. Une soudaine baisse de la production, due en partie à l’envol du yen, suivie d’une forte reprise à la fin de l’année. Kobe coûta 10 trillons de yen (env 110 milliards de francs suisses), et même si les dommages se monteront cette fois-ci à un multiple de cette somme, nous assisterons aux mêmes phénomènes. Comme à l’époque, l’aide aux civils est massive et fera bientôt place à un gigantesque chantier de reconstruction, principalement avec l’argent public. Le Japon est certes très endetté, mais avec une monnaie (trop) forte ne dépendant que du gouvernement, ce problème est à qualifier de secondaire. Nous sommes ainsi à la veille d’un « stimulus package « comparable à celui d’Obama, une aide à la reprise qui profitera à tous les secteurs. Quant aux dégâts collatéraux causés par la centrale nucléaire, nul doute que les solutions seront trouvées pour apaiser les populations. De tout drame il faut renaître, si la peine est ineffaçable, le courage est éternel.

Sautons du coq au tyran puisque la crise arabe dure. Il est très clair que les occidentaux ne veulent pas se salir les mains en Libye. Le but est de chasser le persécuteur tout en sauvant la production pétrolière. Il s’agit donc d’une intervention chirurgicale qui a été fort étudiée et dont le but est d’asphyxier les troupes du colonel. Gageons que dans quelques jours les rebelles, forts de leur nombre et certainement armés «en douce», marcheront sur Tripoli.

«A la Saint-Valentin, le Rallye de Noël a vécu», c’est ce qui est écrit chaque année dans ces mêmes colonnes, et force est de constater que c’est toujours vrai. Enfin presque vrai. Le plus haut de l’année a en effet été touché le 18 février à 1344.07 sur l’indice S&P 500 et le même jour à 292.16 sur le DJ Europe 600. Depuis le marché a corrigé assez sévèrement suite aux évènements que nous savons, mais pas seulement. Comme escompté, les sociétés sortent des résultats tout à fait décents, mais les perspectives déçoivent ou le marché attend plus. La sanction est sans appel, les cours baissent 2 fois sur 3 alors que nous n’en sommes qu’au début de la saison des résultats.

Techniquement le DJ Europe 600 trouvera de la Résistance (i.e. une masse de vendeurs) dans la zone 277-282 correspondant au percement de la Neckline (ligne de cou) émanant de la formation Tête & Epaules formée depuis le début de l’année, un signe fort que le marché a atteint un sommet. De plus, une hausse dans cette zone matérialise une récupération de 50%  du terrain perdu entre le 18 février et le bas du 16 mars, une raison de plus pour alléger les positions. Le potentiel haussier à court terme semble donc limité à 3-4%. La situation est moins nette sur le S&P 500, mais là aussi le potentiel haussier à compter de ce jour semble limité. Ces 4 dernières semaines nous avons assisté à une tendance baissière à court terme, qui est suivie actuellement d’un rebond équivalent au moins à la moitié du terrain perdu. Nous sommes dans le très « typique « et il est probable que les bas de la mi-mars soient revisités en avril.

Il est pour l’instant trop tôt pour estimer que nous sommes en présence de la naissance d’une tendance baissière à moyen terme qui devrait durer un trimestre environ, mais force est de constater que les probabilités d’un tel scénario sont en train de grossir.

En termes de psychologie de marché, que restera-t-il de positif après la chute du tyran et le coffrage des réacteurs ? Nous surfons actuellement sur ces 2 évènements positifs qui appartiendront bientôt au passé. Ensuite nous retournerons à la réalité et aux difficultés financières des états, sans parler de la croissance qui s’annonce molle de chez molle, même chez l’Oncle Sam. Certains attendent 4% ou plus au premier trimestre, il faudra se contenter d’un chiffre inférieur à 3%.

Au sujet de la dette des états européens et après avoir lu dans la presse locale qu’après les « stress tests « imposés aux banques celles-ci ne survivraient pas à un défaut de la dette grecque, il convient tout de même de préciser ceci. Bien sûr qu’elles survivraient, pour la simple raison que la dette grecque n’est pas détenue par les banques, mais par leurs clients. Il n’y a pas une banque assez sotte pour confier ses réserves à un tel débiteur, seuls les clients s’imaginent faire une affaire avec ça. En d’autres termes, ce sont les riches qui vont morfler et tout ça sera politiquement assez correct, mais aussi la Banque Centrale Européenne qui n’a pas d’autre alternative que d’acheter ces obligations pourries sous peine de voir le système européen s’effondrer. Quant aux banques, prenons cet établissement « universel « suisse qui vient d’émettre un tas de produits répliquant le cours des matières premières, céréales en tête. Le but est évidemment de fourguer ça aux clients qui ne peuvent acheter des contrats à terme, en contournant ainsi les usances de l’Association Suisse des Banquiers. Chassez le naturel…

Serge Laedermann GFA Geneva Financial Adviser MARS2011

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