Asie hors émergents

Risque Nucléaire/Japon : Les 18 centrales nucléaires japonaises

 Risque Nucléaire/Japon : Les 18 centrales nucléaires japonaises
 
Le tremblement de terre et le tsunami qui l’a suivi, le 11 mars 2011, ont dévasté les régions côtières du nord-est du Japon. La vague géante a provoqué une série d’accidents nucléaires aux conséquences encore incertaines dans la centrale de Fukushima.
 
Les 18 centrales nucléaires japonaises.

Latifa Mouaoued/RFI

EN RAPPEL :

Copyright Reuters

Au fil du Temps à Fokushima  

 Le plus gros avantage d’avoir six réacteurs dans une centrale nucléaire, c’est qu’en cas de pépin on ne s’ennuie jamais. Après avoir rencontré des soucis avec les réacteurs 1 et 4 durant le week-end dernier, ce mardi, c’est au tour du réacteur 3 de se rappeler aux bons souvenirs des ingénieurs.

PLUS DE RISQUE EN SUIVANT :

En effet, le niveau de radioactivité de l’eau est en train de monter dans le sous-sol du réacteur 3 et dans la piscine du réacteur 4. Dans le sous-sol du réacteur 3, la quantité d’eau n’est plus qu’à 99 centimètres de la limite (+10 centimètres en 3 jours). Tepco va devoir transvaser cette eau, mais l’opérateur n’a pas de lieu de stockage pour l’instant.

Dans la piscine du réacteur 4, les taux de césium 134 et 137 et du iode 131 ont également pris l’ascenseur.

Dans les bonnes nouvelles, Tepco refait actuellement les circuits électriques. Les six réacteurs de la centrale nucléaire sont maintenant reliés par paires à des sources d’alimentation extérieures.

Cela faisait déjà un moment que nous n’avions plus de nouvelle du réacteur 2; c’est donc à cet instant qu’il nous fait des signes: l’eau qui se trouve dans ses galeries est beaucoup plus radioactive que prévu. Tepco est en train d’essayer d’évacuer une partie de cette eau. Pour résumer, les taux de radioactivité sont en train de monter dans les réacteurs 1, 2 et 3 ainsi que dans la piscine du réacteur 4. Tout va bien du côté des réacteurs 5 et 6.

Mardi  à titre expérimental, Tepco a augmenter la quantité d’eau déversée dans le réacteur 1 passant de 6 à 14 tonnes par heure. Après avoir vérifié qu’il n’y avait pas de fuite à l’intérieur du réacteur 1, cette opération devrait aider à couvrir les crayons de combustible qui sont à l’air libre. Il s’agit d’immerger les barres de combustible pour assurer un refroidissement continu. Le concept a l’air bon, mais il va à l’encontre de ce que Tepco avait annoncé il y a 3 jours: diminuer la quantité d’eau car le réacteur 1 est soumis à une trop forte érosion aquatique.

Dans les bonnes nouvelles,  mardi, des robots télécommandés ont été envoyés à l’intérieur du bâtiment du réacteur 1 pour en vérifier l’état, notamment la présence de fuites éventuelles. Aucun dégât majeur n’a été constaté.

Après avoir injecté 10 tonnes d’eau par heure dans le réacteur 1 de manière expérimentale, deux conclusions peuvent être tirées: A) le réacteur a tenu le coup, B) la température est passée de 107 degrés à 84 degrés Celsius et la pression diminue. Par contre, Tepco ne sait pas combien d’eau se trouve à l’intérieur du réacteur 1.

 Tepco a révisé ses estimations des dégâts, mises en doute par l’Agence de sûreté nucléaire japonaise. Pour le réacteur 1, l’opérateur a fait passer de 55 à 70% le taux de dégâts du combustible nucléaire, reconnaissant que les niveaux de radiation n’étaient pas corrects et devaient être revus à la hausse. Pour les réacteurs 2 et 3, Tepco est passé de 5% de dégâts à respectivement 35% et 30%.

Finalement, une employée de Tepco, qui travaillait dans l’un des bâtiments hautement radioactifs, a été très fortement irradiée. Tepco s’excuse du fait qu’elle n’avait pas reçu un masque de protection et un équipement adéquat pour ce type d’opération. Deux autres collègues, qui se trouvaient avec elle, ont également été irradiées sans que Tepco révèle la gravité de leur irradiation

Après avoir déversé des tonnes d’eau qui ont mélangé et dilué l’eau hautement radioactive, c’est en toute logique que Tepco a annoncé que les taux d’Iode et de Césium ont diminué dans la piscine du réacteur 4 et le bâtiment du réacteur 1. L’eau hautement radioactive a été stockée en vue d’un «éventuel traitement». Mais au rythme ou l’eau s’accumule, il semble que l’océan Pacifique soit la solution alternative.

Dans les galeries du réacteur 2, l’eau continue de descendre à un rythme de 1 cm par jour. Une bonne nouvelle en chasse l’autre. les taux de radioactivité de l’eau située sous les réacteur 3 et 4 sont à nouveau à la hausse. Il s’agit vraiment d’une histoire sans fin. L’opérateur prévoit qu’il faudra 3 mois pour que le niveau de radiations commence à baisser et 9 mois pour réduire les fuites radioactives à un niveau «très bas».

Nous terminons sur une note positive, la température continue à descendre dans le réacteur 1 et de l’azote est injecté afin de prévenir une explosion d’hydrogène.

Laisser un commentaire