La croissance américaine ralentit plus que prévu au 2ème trimestre
Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut américain a progressé de 1,0% en rythme annuel par rapport aux trois mois précédents, a indiqué le département du Commerce, revoyant ainsi en baisse de 0,3 point sa première estimation de la croissance du printemps publiée fin juillet. Les analystes tablaient sur une révision du taux moins forte, à 1,1%, selon leur prévision médiane.
Le rapport du ministère précise que la nouvelle estimation reflète une révision à la hausse du ralentissement des stocks, et à la baisse des exportations. Ces deux éléments négatifs n’ont été compensés qu’en partie par des révisions à la hausse de l’investissement privé hors logement et de la consommation des ménages.
Par rapport au premier trimestre, où elle était tombée à 0,4%, la croissance américaine s’est accélérée, mais elle reste poussive et témoigne d’un manque de dynamisme patent. Selon les estimations de la Fed, le pays a en effet besoin d’une croissance supérieure à 2,5%, voire 2,8%, pour pouvoir voir le taux de chômage (9,1% en juillet) baisser.
Les chiffres du ministère montrent que la consommation des ménages n’a progressé au printemps que de 0,4%, ce qui est sa progression la plus faible depuis la fin de la récession aux États-Unis, en juin 2009. Elle a représenté moins du tiers de la croissance économique du deuxième trimestre alors que, en temps normal, elle en assure les deux tiers ou plus.
Malgré un net ralentissement des importations, le commerce extérieur a eu un effet minime sur la croissance (+0,1 point), les exportations du pays ayant elles aussi fortement décéléré. Le PIB a été pénalisé par des exportations moins élevées qu’annoncé, avec une progression de 3,1 % contre 6,0 % en première estimation. Les importations ont grimpé de 1,9 % (révisé de 1,3 %), ce qui a quasiment effacé la contribution du commerce extérieur à la croissance, auparavant chiffré à 0,58 point de pourcentage.
La dépense publique a fait perdre 0,2 point de croissance au pays. La contribution de l’État fédéral ayant été totalement effacée par la baisse des dépenses des États fédérés et des collectivités locales, qui rencontrent de grosses difficultés budgétaires.
Seul point véritablement encourageant, l’investissement privé, notamment celui des entreprises dans leur outil de production, a vu sa hausse s’accélérer au deuxième trimestre. Il a apporté 1,0 point de croissance. Le ralentissement de la hausse des stocks l’a amputé de 0,2 point.
Ce chiffre de PIB revu en baisse s’explique aussi notamment par l’accumulation de stocks moindres par les entreprises qu’estimé initialement. Les sociétés ont vu leurs stocks progressé de 40,6 milliards de dollars, contre 49,6 milliards selon les chiffres préliminaires, retranchant 0,23 point de pourcentage au taux de croissance
source reteurs/afp aout11