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Europe : Le stress bancaire !!!!

Europe : Le stress bancaire

Le récent rappel à l’ordre du FMI envers les banques européennes n’a rien d’hasardeux. Selon un article du Financial Times du 29 août 2011. Une étude de l’Institut international des normes comptables (IASB) laisserait apparaître que certains établissements financiers auraient dû enregistrer des pertes plus importantes sur leurs obligations souveraines grecques lors de la publication de leurs derniers résultats. Ces établissements n’auraient donc pas fait assez de provisions pour compenser les pertes de valeur de leurs obligations grecques, et «cela nous inquiète beaucoup», écrit le président de l’IASB, Hans Hoogervorst, dans une lettre à l’Autorité européenne des marchés financiers, citée par le quotidien britannique.

source Financial times

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L’IASB a critiqué, entre autres, les incohérences des banques et des assurances dans leur façon de déprécier la valeur de leurs actifs grecs. Aucun établissement ou pays en particulier ne sont visés, mais le journal rappelle que la lettre exprimait des inquiétudes sur l’approche comptable employée par BNP Paribas et CNP Assurance. En fait, il n’y a pas d’incohérences. Il y a seulement une volonté déterminée de sous estimer dans le bilan la position des actifs/passifs grecs!

Pour mémoire, la banque et l’assureur français avaient tous deux annoncé des décotes de 21% sur leurs actifs grecs, comme convenu lors du dernier plan d’aide à Athènes, ayant jugé que la dette grecque ne pouvait être évaluée au prix du marché en raison de son manque de liquidité.

Le cri d’alarme de l’IASB oblige à se rappeler la manière dont la Grèce a fait son entrée dans la zone euro: avec une dette déjà insoutenable, une corruption avérée et une aide officieuse de la part de banques comme Goldman Sachs, à travers la mise en place de swaps de devise et de produits dérivés. L’Italie avait, elle aussi, eu recours, en 1996, à des swaps avec l’aide de JP Morgan pour réduire artificiellement son déficit.

De fait, il est avéré et reconnu que les bases de la construction de la zone euro ne sont pas saines. Il convient donc d’en prendre acte, car cela a, entre autre, une influence sur l’évolution des banques.

Le secteur bancaire devrait donc rester sous pression avant un éventuel retour de la confiance dans les marchés financiers. Cette confiance devrait logiquement revenir avant la nouvelle réglementation internationale de Bâle III, imposant qu’en 2019 au plus tard, les fonds propres des banques doivent représenter au moins 7% de leurs engagements en fonds propres durs. Contre un plancher équivalent à 2% avant la crise.

Au-delà d’un terme assez lointain, nous assistons, officiellement à une course au capital, puisque entre 2008 et 2010 la Commission Européenne a recapitalisé certains établissements bancaires d’environs 340 milliards d’euros sous forme d’aide d’Etat.

Durant le 1er trimestre 2011, les banques auront augmenté leurs capitaux propres d’environs 50 milliards d’euro en plus. Si l’on considère que la Grèce, l’Italie, l’Espagne ou le Portugal ont une pression extrêmement forte de la part de leurs gouvernements, le secteur bancaire de ces pays a encore du chemin à faire.

La question à laquelle personne ne veut répondre est évidemment de savoir à quel point la dégradation de la conjoncture va contrarier la montée en puissance des ratios des grandes banques européennes en réduisant leurs profits. Auquel cas, ces banques devront soit réduire leurs engagements soit lever, encore une fois, du capital.

Le terrain est bel et bien miné! La crise de confiance actuelle, européenne et américaine, pourrait se résoudre progressivement par la croissance économique. Sauf que celle-ci n’existe pas!

Le nihilisme financier qui a marqué ces dix dernières années nécessitera donc une remise en question de l’appareil bancaire dans son ensemble. Ainsi qu’un strict contrôle des politiques budgétaires nationales et européennes.

John-f. Plassard Louis Capital Markets Genève AOUT11

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EN COMPLEMENT : La zone euro engluée dans la crise

Dette grecque : Un rapport de contrôle budgétaire révèle que la dette grecque est hors de contrôle Elle menace le second plan d’aide au pays.

Inquiétudes au sujet de l’économie grecque, difficultés à boucler le deuxième plan d’aide à ce pays et mise en garde du FMI sur les banques européennes: la rentrée s’effectue sous des auspices toujours aussi sombres pour la zone euro, engluée dans la crise de la dette.

Après un été chaotique sur les marchés financiers, septembre devait apporter du répit à la zone euro et à la Grèce en particulier, avec le versement d’une sixième tranche d’aide au pays et l’approbation par les Parlements nationaux du second sauvetage financier d’Athènes décidé le 21 juillet, de près de 160 milliards d’euros au total, dont 109 milliards de prêts publics.

Mais des incertitudes pèsent sur ce scénario.

Un rapport de contrôle budgétaire grec, révélé mercredi, affirme que la dette du pays est «hors de contrôle», ce qui menace le second plan d’aide au pays.

Athènes a cherché jeudi à minimiser, tandis que la Commission européenne a renvoyé aux travaux de la Troïka (UE-BCE-FMI), actuellement dans le pays pour effectuer sa traditionnelle revue des comptes publics grecques, nécessaire à l’obtention d’une nouvelle tranche d’aide.

Mais, ces informations surviennent alors que les derniers chiffres grecs ont préoccupants. La croissance devrait se contracter de plus de 4,5% en 2011, contre 3,5% initialement tandis que la dette grecque a atteint 350 milliards d’euros.

«Alors que les Etats européens n’ont pas encore validé le nouveau plan de soutien à la Grèce à travers le renforcement du Fonds de soutien (FESF), il va falloir plancher dans l’urgence sur un nouveau projet qui tiendra compte des dernières évolutions économiques», estiment les analystes du CM-CIC Securities.

«Le second plan d’aide devrait suffire pour laisser la Grèce hors des marchés plus longtemps que prévu», estime, moins pessimiste, Frédérik Ducrozet, spécialiste de la zone euro pour Crédit Agricole CIB.

A condition de surmonter les nombreux obstacles pour le boucler, avec notamment la question de garanties exigées en contrepartie de ses prêts par la Finlande et le niveau réel de participation prévue – pour la toute première fois – des banques créancières du pays.

La révélation mi-août d’un accord trouvé entre Helsinki et Athènes, dans le cadre du second plan d’aide au pays, a ravivé les dissensions au sein de la zone euro, de nombreux pays s’indignant de ce type d’arrangement bilatéral. Quelques Etats ont eux demandé le même traitement de faveur.

Ce couac a ralenti les discussions sur la finalisation du second plan d’aide à la Grèce, qui devait s’achever à l’origine fin août-début septembre.

Une solution semble être proche. L’idée serait de trouver une formule qui satisfasse la Finlande, qui soit en théorie disponible pour tous les pays de la zone euro afin d’éviter l’inéquité, mais en même temps suffisamment peu attractive pour éviter des demandes du même type, selon des sources diplomatiques européennes.

Autre écueil: la participation des banques pourrait ne pas être assez importante, alors que le FMI a jeté une ombre sur leur santé financière.

Selon des informations de presse, l’instance dirigée par la Française Christine Lagarde estime que si les banques du Vieux continent inscrivaient à leur bilan les obligations des Etats de la zone euro à la valeur de marché, leur fonds propres chuteraient de 10 à 12%, d’où un besoin urgent de recapitalisation.

Des propos qui ont suscité l’ire en Europe, les responsables se réfugiant derrière les résultats des tests de résistance rendus public en juillet dernier.

En attendant, le deuxième plan d’aide à la Grèce ne sera viable qu’avec une participation de 90% des établissements créanciers du pays. Ils ont jusqu’à la semaine prochaine pour faire connaître leurs intentions.

La Buba prône l’union budgétaire

Pour éviter que ne se reproduise une crise de la dette en zone euro comme celle en cours, le président de la Banque centrale allemande Jens Weidmann prône «une vrai union budgétaire», dans un discours jeudi à Hanovre.

«Une option est de faire un pas en direction d’une vrai union budgétaire et d’un abandon de souveraineté dans le domaine des politiques budgétaires nationales», a-t-il déclaré, selon le texte du discours diffusé par la Bundesbank.

Mais «si on ne veut ou ne peut pas aller dans ce sens, il faut renforcer la discipline des politiques budgétaires nationales au lieu de la détricoter», a-t-il ajouté.

M. Weidmann a une nouvelle fois critiqué les résultats du sommet européen du 21 juillet qui a accru les prérogatives du fonds de secours européen (FESF) et lui permet notamment de racheter de la dette des pays de la zone euro sur le marché secondaire. Selon lui, cela aboutit à «une mutualisation des risques» au sein de l’Union monétaire «sans renforcement sensible du contrôle ni de la possibilité d’influer sur les politiques financières nationales». Ce qui aboutit à «menacer de plus en plus de perte de consistance le cadre institutionnel de l’Union monétaire».

Dans ce même discours, M. Weidmann, qui en tant que président de la Buba est membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), s’est une nouvelle fois inquiété du transfert pendant cette crise de responsabilité sur l’institution monétaire. Celle-ci s’est vue contrainte de reprendre début août ses rachats d’obligations publiques sur le marché secondaire pour mettre un frein aux spéculations contre l’Espagne et l’Italie, une mesure à laquelle M. Weidmann se serait opposé selon la presse.

«Les frontières entre la responsabilité de la politique monétaire d’un côté et la politique budgétaire de l’autre s’estompent. Sur le long terme, cela pèse sur la confiance portée aux banques centrales et il s’agit pour la politique monétaire de rapatrier les risques supplémentaires pris», a-t-il ajouté, pointant en direction des gouvernements et parlements nationaux

source agences aout11

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