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La BCE envisage des opérations de liquidité à 2 ou 3 ans

La BCE envisage des opérations de liquidité à 2 ou 3 ans

 La Banque centrale européenne ( BCE) examine la possibilité d’étendre la maturité de ses prêts aux banques à deux, ou même trois ans, voulant éviter que la crise de la zone euro ne provoque un «credit crunch» qui menace d’étouffer son économie, annonce l’agence Reuters. La BCE examine cette possibilité sans précédent, alors que les craintes croissantes d’une explosion de la zone euro affectent le marché interbancaire, les banques tendent à ne plus prêter qu’à un faible nombre de leurs homologues.

Les opérations de refinancement à treize mois ne suffiraient plus aux établissements qui peinent à lever de l’argent sur les marchés

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La Banque centrale européenne pourrait envisager des opérations de refinancement à deux ou trois ans. Selon Reuters, qui cite plusieurs sources, cette éventualité a été étudiée la semaine dernière lors d’une réunion à la Banque de Francfort. Plusieurs banques auraient planché sur le sujet dont Goldman Sachs, Barclays Capital et Morgan Stanley. Une des sources à laquelle se réfère l’agence de presse explique qu’une option, parmi d’autres, consisterait à ce que la BCE s’engage pour une longue période à répéter des opérations de refinancement à plus court terme.

Alors que la prochaine réunion de la BCE est prévue le 8 décembre, le débat sur les nouveaux outils qui pourraient servir aux banques s’enrichit encore. La semaine dernière déjà, le patron d’ UniCredit plaidait pour que la banque centrale élargisse la liste des actifs acceptés en collatéral.

«L’idée n’est pas totalement nouvelle», estime Jean-Luc Proutat, économiste chez BNP Paribas, à propos du financement à deux ou trois ans. Cependant, «on s’éloigne de plus en plus du cadre d’une institution faite pour régler la politique monétaire».

Aujourd’hui, l’horizon maximum des opérations de refinancement à long terme (LTRO) de la BCE est treize mois. La banque a lancé pour la première fois les opérations à un an en 2009. Devant l’ampleur de la crise, elle a décidé de rouvrir cette ligne de crédit en octobre.

Mais l’opération à douze mois menée le mois dernier n’a rencontré qu’un succès mitigé. Quelque 181 banques européennes sont venues à son guichet pour emprunter 57 milliards d’euros. En juin 2009, 1.121 établissements avaient demandé 442 milliards d’euros. La LTRO, à treize mois, prévue pour le 21 décembre devrait être davantage plébiscitée par les banques car elles pourront ainsi sécuriser leurs financements pour toute l’année 2012. Ces opérations supposent d’immobiliser du collatéral à la BCE pour une longue période.

Pour Sylvain Broyer, économiste chez Natixis, «le vrai problème est celui du refinancement à cinq et dix ans». Preuve de tensions à cet horizon, l’indice iTraxx sur la dette des entreprises financières à cinq ans, ne cesse de se tendre, il était à 344 points de base hier soir, soit une hausse de 67 points de base environ en un mois. «Je pense que ce serait plus utile que la BCE renforce son programme d’achat de covered bonds qui sert à financer les banques à long terme», conclut Sylvain Broyer

Nouvelle hausse des Euribor

Le principal taux régissant les prêts entre banques a de nouveau augmenté vendredi, l’amplification de la crise de la dette de la zone euro provoquant à la fois une tension sur le marché monétaire et une réticence des banques à se prêter entre elles. Le taux Euribor à trois mois a poursuivi sa hausse entamée il y a plus d’une semaine, s’établissant à 1,475% contre 1,474% la veille. Le taux Euribor à six mois est passé de 1,702% à 1,705% et celui à 12 mois de 2,038% à 2,042%. L’Euribor à une semaine, celui qui subit le plus l’influence d’un excès de liquidités, est passé de 0,909% à 0,911%, se rapprochant du niveau du taux directeur de la BCE, actuellement de 1,25%.

Par Solenn Poullennec/agefi le 25/11/2011

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