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Démographie : Le graphique qui inquiète vraiment l’Europe…

Démographie : Le graphique qui inquiète vraiment l’Europe…

Dans sa présentation récente, Jeffrey Gundlach, le CEO de DoubleLine Capital, une société de gestion américaine, ne manque pas de rappeler les différents défis de l’Europe. La crise de la dette, le chômage, la crise bancaire… L’Europe a beaucoup de raisons de s’inquiéter, estime-t-il. Mais l’un de ses graphiques est vraiment menaçant pour l’Europe : il présente l’évolution du nombre d’actifs par retraité, c’est à dire combien de personnes travailleront pour payer les retraites d’une seule personne. La France, l’Allemagne, mais surtout l’Italie, avec moins de deux actifs par retraité en 2025, se trouveront dans une situation presque intenable

source Business Insiders/Express.be dec11

6 réponses »

  1. Ce n’est pas intenable, ça veut simplement dire que les retraités toucheront des retraites dérisoires et que ces générations finiront leurs vies dans la pauvreté.

    • Le bassin d’emplois n’est pas un gateau fini qu’il suffirait de partager : les jeunes ne remplacent pas tjrs les vieux, une baisse du temps de travail n’est pas créateur d’emplois…Pour Charles Gave les emplois de type manufacturier sont en phase d’ètre totalement emplacés par machines et robots et seront remplacés par emplois liés à l’éco de la connaissance d’ou la necessité d’investir massivement dans éducation car cette éco necessite bon niveau de formation…quant à l’élément démographique il est vital car la jeunesse est souvent synonyme de vitalité-créativité , d’ouverture à de nouvelles idées et process, d’adaptabilité performante et d’innovation….

      • OK, il ne faut pas basculer dans le malthusianisme à la 35h.

        En fait, pour être plus précis, je ne sais pas s’il s’agit de la fin du boulot, mais il s’agit avant tout d’une redistribution du boulot (i.e. une potentielle redistribution des cartes) qui va dépendre de 2 facteurs :
        – est-ce que la robotisation est bien la nouvelle révolution industrielle qui vient ?
        – à quelle vitesse cette robotisaton va-t-elle se faire ?

        Et mon point de vue, c’est que face à cette révolution, si révolution il y a, les vieilles règles (pour simplifier = « une forte démographie, c’est bon ») n’ont pas forcément la même solidité. Et du reste, il y a tellement d’autres règles qui jouent qu’avoir une forte démographie n’est pas une fin en soi, par ex, pour la créativité. Par ex, les USA ont une démographie encore solide et jouissent d’une bonne créativité ; par contre, nombre de pays africains ont aussi une démograhie solide, mais la créativité y est moindre… bref, la démographie n’est pas le seul facteur car la rigidité de la société et les possibilités de financement sont par ex d’autres facteurs d’importance.

        Mais examinons cette histoire de robotisation…

        Bon, imaginons que cette robotisation se fasse rapidement (ce qui semble être le cas car on parle actuellement d’une usine Panasonic à Osaka qui fabrique 10 % du volume mondial des écrans plats pour TV de 42 pouces; Chiffre d’affaires $ 2 milliards / mois, plusieurs dizaines d’hectares et… 15 employés en tout et pour tout), alors on peut imaginer les impacts ci-dessous.

        * La Chine
        à moyen-terme, la Chine me semble mal :
        – pas assez d’enfant et il y aura un gros pb de financement des retraites en Chine (parait que cela a déjà commencé) et trop d’enfant et il y a de gros pb pour donner un boulot à tout le monde (j’ai lu récemment que le taux de chomage est déjà autour de 20% en Chine).
        – avec l’arrivée des robots, la Chine va souffrir aussi, car comment donner du boulot à tout le monde si le secteur industriel chinois se ratatine, alors que ce secteur fait travailler nombre de petites mains ? La Chine devrait faire sa mue à marche forcée vers le secteur des services pour arriver à échapper aux pbs à venir engendrés par l’arrivée des robots en masse (encore une fois, s’ils arrivent rapidement).
        Bref, la Chine n’en a pas fini avec ses questions démographiques.

        * L’Allemagne
        dans l’UE, l’Allemagne devrait s’en tirer pas trop mal : sa population est décroissante, l’afflux de robots ne devrait pas (trop) l’impacter ; au contraire, elle pourrait s’en servir pour (continuer à) donner le « la ».

        * Les USA
        Ils sont dans une situation privilégiée comme l’indique Charles Gave. Ils maitrisent les nouvelles technos, leur démographie est bonne, ils attirent les talents du monde entier, et ils ont, avec la robotisation, la possibilité de ré-industrialiser, en s’appuyant sur la créativité dont ils font très souvent preuve.

        * La France
        Nous, par contre, on risque de trinquer.
        On n’a pas de robotisation, peu de créativité, on parle de l’économie du savoir pour cacher la misère industrielle, et même en matière d’économie du savoir, cela nous arrive de délocaliser des centres de recherche… Bref, on est dans le déni de réalité, et à la ramasse à peu près tous les niveaux.

        Prenons un exemple bien concret. Lors de sa visite d’Etat en Tunisie en 2008, le président français a déclaré : “Vous avez une main d’oeuvre qui ne demande qu’à être formée, nous avons beaucoup d’intelligence et beaucoup de formation (…), ce n’est pas les uns contre les autres, c’est les uns avec les autres”. Il a été très applaudi.

        Cela ne m’a pas étonné que les patrons applaudissent. J’y vois 2 raisons :
        (1) la possibilité d’une main-d’oeuvre peu chère et qui revendique peu, contrairement aux ouvriers européens,
        (2) et aussi (!), cela permet aux entreprises d’éviter d’investir !

        (1) => les patrons se placent dans une politique d’affrontement avec leurs employés
        (2) => les patrons se tirent une balle dans le pied à +/- long-terme, voire bien plus tôt.

        Sympa.

        La raison (2) est peu mise en avant, je ne l’ai jamais rencontré dans les médias, mais elle est tout aussi importante. En voici un exemple.

        Quand il faut refaire une canalisation, la méthode francaise est de défoncer les trottoirs, de refaire la canalisation et de reboucher plus ou moins proprement la tranchée. Cela engrendre des dérangements, du bruit, voire des pbs de circulation et c’est long. Mais tout le monde s’en fout ! D’un coté, les pouvoirs publics n’ont pas bcq d’imagination et ne poussent pas à une amélioration. De l’autre coté, les entreprises du batiment ont une main d’oeuvre pas chère, des pauvres bougres payés au lance-pierres, n’investissent pas, et ont tout intérêt à faire durer les travaux. Bref, tout ce petit monde s’y retrouve sur le dos des contribuables et des travailleurs.

        Au Japon, d’après ce que j’ai entendu, ils ont développé depuis plus longtemps que nous, des micro-tunneliers capables d’opérer des opérations de pose ou de rénovation sans tranchées ou à tranchées limitées. De fait, par ex, dans la catégorie des grands tunneliers du tunnel sous la Manche, on trouve pour les constructeurs : Kawasaki (JP), Mitsubishi (JP), et aussi Robbins (US). Bref, la technique des tunneliers, micro ou macro, et plus largement des robots, elle est pas chez nous ! Je dirais : faute d’incitation des pouvoirs publics et faute d’investissement des entrepreneurs.

        Chez nous, faute de réalisations, on a plutôt une association loi 1901 : la FSTT
        et la proposition d’une alternative “citoyenne” à l’aménagement de nos villes : les travaux sans tranchée
        Je cite : “On recense désormais plus de 40 techniques sans tranchée”.
        Apparemment, en France, on n’en connait pas une seule…

        En d’autres termes, le schéma français est de tirer vers le bas (les salaires par ex).

        Quand j’ai exprimé cela sur un forum, il m’a été rétorqué : “Un robot et deux opérateurs pour remplacer six ou huit gus et leur minipelle, c’est efficient. Qu’est-ce qu’on raconte aux gars qui restent chez eux ?”

        OK, les robots ne règlent pas tout et on aura toujours besoin de main d’oeuvre.
        Reste qu’en France, on fait trop souvent l’autruche. On se dit que l’on a une solution qui marche, à bas cout (car on peut faire venir des pauvres bougres de l’étranger, payés au lance-pierre, pour réduire les couts) et on se dit trop souvent que cela n’est pas la peine d’investir, de faire mieux. Résultat = on se fait doubler ou pire (on s’entête, ex: le pb de l’amiante).

        Parce que si l’on n’investit pas petit à petit dans la robotisation, on se préservera un peu de temps en jouant à l’autruche, mais on recevra au bout du compte un gros coup de bambou (dont on se plaindra (sic) que cela n’est pas notre faute) : comment est-ce que l’on fera quand la techno sera uniquement aux mains des japonais qui la maitriseront plus ou moins tout seuls et que la techno sera à un coût tellement faible que les ouvriers en France resteront sur le carreau (idem l’électronique) ? Ce jour-là, pour n’avoir pas voulu s’adapter petit à petit, on perdra gros, d’un coup.

        Il ne faut pas se leurrer : si les l’investissement de l’Etat dans la recherche publique est honorable, les entreprises ne jouent, de leur coté, pas beaucoup le jeu ; elles investissent peu.
        Et le gouvernement les aide en ce sens en multipliant les emplois à bas cout, et ces mêmes gouvernements français se gargarisent de l’émergence d’une société postindustrielle, i.e. d’une nouvelle économie du savoir (sic).
        Mais ces gouvernements français ont tout faux : si l’on désindustrialise à tout va en Europe en délocalisant en croyant y trouver notre salut, on va se faire couillonner. Certains se disent qu’il leur restera la partie noble des services et des productions immatérielles chère à moults minisres comme Thierry Breton. Jusqu’au jour où, après avoir délocalisé toute notre industrie, on va enfin comprendre, en ouvrant enfin les yeux, que les productions immatérielles passent encore plus vite (!) la frontière, hé oui, car immatérielles, et que, compter sur cela, c’est un peu comme batir un chateau de sable lorsque la marée monte.

        La robotisation émergente des usines pourrait être un atout de l’Europe, et plus particulièrement la France, face à la Chine, à l’instar des USA. Cela pourrait permettre d’être plus compétitif, tout ne souffrant pas d’une démographie peu favorable au niveau européen (pour en revenir au sujet du billet).
        Mais pour différentes raisons, en France, on a de bonnes chances de passer à coté de cette opportunité…

  2. Salut the wolf,

    Ce même graphique sous forme de pyramide des ages est très parlant aussi. Les gouvernants et responsables de tous bords savent depuis plus de 20 ans le pb de cette évolution de la pyramide des ages et rien n’a été prévu par les politiques qui connaissaient très bien ce dossier. En attendant, dorénavant, le résultat final est que les jeunes générations payent pendant que les retraités encaissent.
    C’est intenable, ça veut simplement dire que les jeunes « toucheront des retraites dérisoires et que ces générations finiront leur vie dans la pauvreté. »

    Et il n’est pas envisageable de se rassurer en imaginant qu’avoir « une démographique élevée est un pb pour un gouvernement pour donner un emploi à tout le monde ».

    Enfin et surtout, si on ne jouait pas avec des milliards et que l’on permettait à l’industrie de revenir avec ses robots pour que les jeunes occidentaux les contrôlent, nous pourrions enfin retrouver la croissance et notre Etat Providence.

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