Le Retour du LUPUS : Les NEWS de Marché du Jeudi 9 Mai 2024
Les marchés occidentaux les plus prolifiques de 2024 après un peu plus de cinq mois de cotations. Oui, parce qu’une dizaine d’indices européens sont plus performants que le Nasdaq en date du 8 mai. Le podium est occupé par l’OMX danois (+16,4%), l’AEX néerlandais (+14,4%) et le FTSE MIB italien (+12,8%). Les deux premiers profitent des performances époustouflantes de leurs stars respectives. Le roi des traitements anti-obésité et plus grosse capitalisation européenne Novo Nordisk pour Copenhague et l’ogre des machines de fabrication de semiconducteurs et troisième capitalisation européenne ASML pour Amsterdam. L’indice milanais, lui, a profité de l’énorme poussée haussière de son vaste compartiment bancaire, notamment de la hausse de 36% d’Intesa et de 46% d’Unicredit, les deux plus gros établissements du pays, qui sont désormais les 5e et 6e banques les plus valorisées en Europe. Derrière le trio de tête, il faut ajouter que trois indices nationaux progressent de plus de 10% en 2024 : le FTSE ATHEX grec, le WIG polonais et le DAX allemand.
je vous propose de dresser un bilan des résultats du 1er trimestre, maintenant qu’une grande majorité des sociétés influentes a publié ses comptes (hors Nvidia, donc). A ce stade, plus de 80% des sociétés américaines et 65% des sociétés européennes à moyenne et forte capitalisation ont dévoilé leurs performances. Comme d’habitude, il y a l’absolu et le relatif. L’absolu, c’est la variation des ventes et des résultats d’une année sur l’autre (1er trimestre 2024 comparé au 1er trimestre 2023). Le relatif, c’est la position des résultats publiés par rapport aux attentes moyennes des analystes. La différence est importante au 1er trimestre 2024.
Illustration en Europe (mes données proviennent de Bank of America). En absolu, les bénéfices des entreprises européennes sont en moyenne inférieur de 8% à ceux de la même période de 2023. C’est considérable. En termes macroéconomiques, cela signifie que la situation n’est pas folle. En revanche, en relatif, le bilan est un peu meilleur : les analystes redoutaient en moyenne une dégradation plus profonde des résultats (-14%). On peut donc en conclure :
- Que les résultats des entreprises sont moins bons qu’en 2023
- Que les résultats des entreprises ne sont pas aussi mauvais que prévu
En rentrant un peu dans le détail, le tableau n’est pas vraiment flambant. Une partie du « moins mauvais que prévu » repose sur les bénéfices des compagnies pétrolières, qui ont moins baissé qu’anticipé, et dans une moindre mesure de l’industrie. Et ce sont les valeurs défensives qui s’en sortent le mieux, et de loin, face aux cycliques, signe que l’économie patine.
Aux Etats-Unis, le tableau est assez différent, parce que les bénéfices des entreprises sont, en moyenne, en hausse de 5% sur un an (mes données viennent cette fois de FactSet). Cela s’explique par une base de comparaison différente et par la forte proportion de sociétés du secteur technologique, dont les résultats ont continué à croître, faisant plus que compenser les baisses d’un quart des bénéfices des pétrolières ou des valeurs de la santé. Autre différence, les sociétés qui ont dépassé les attentes sont plus nombreuses qu’en Europe. En réalité, ce décalage est permanent depuis des années. Je vous livre trois explications possibles, à mélanger à l’envi : peut-être que les boîtes américaines sont meilleures ? Peut-être que les analystes européens sont meilleurs ? Peut-être que les sociétés américaines sont plus affûtées pour guider le marché un peu plus bas que ce qu’elles s’attendent à réaliser ? Quoi qu’il en soit, aux Etats-Unis, l’absolu (+5% de progression des bénéfices donc) et le relatif (les sociétés ont dépassé en majorité les prévisions) évoluent dans le vert.
A l’avenir, les analystes pensent que les résultats des entreprises américaines vont progresser de 9,6% sur un an au T2 2024, presque deux fois plus vite qu’au T1. Pour l’Europe, un rebond de 1% est attendu au T2 2024 sur un an. C’est maigre mais c’est une embellie importante par rapport à la baisse de 8% constatée au T1.
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- La banque centrale américaine a laissé ses taux inchangés (c’était prévu), a renoncé à brandir la menace d’une politique monétaire plus punitive (c’était un peu moins prévu) et a réduit son programme de QT, ou quantitative tapering (c’était inattendu). Le QT c’est le dispositif qui fait que la Fed allège son bilan après avoir racheté pendant des années des charrettes entières d’obligations pour soutenir l’économie. Le montant du programme a été grosso modo divisé par deux, ce qui signifie que la banque centrale ralentit l’allègement de son bilan, ce qui de facto lui permet de laisser davantage de liquidités dans le système.
- Plusieurs statistiques américaines sont ressorties dégradées sur la semaine. Le PMI manufacturier de Chicago qui a bu la tasse, la confiance des consommateurs qui s’est dégradée et l’ISM des services qui est retourné en zone de contraction. Mais par-dessus tout, c’est la dégradation du rapport mensuel sur l’emploi qui a marqué les esprits, avec une remontée du taux de chômage, moins de créations que prévu et une hausse du salaire horaire peu vigoureuse. Dans les petites lignes du rapport, on pouvait aussi lire que les PME recrutaient nettement moins et que les secteurs cycliques avaient nettement moins de postes ouverts. Bref, la situation a l’air de se dégrader sur le front du marché du travail, qui est l’un des indicateurs les plus suivis par la Fed.
J’écarte l’événement Apple pour me consacrer à tout le reste : la posture de la Fed suggère une certaine inquiétude, corroborée par les statistiques publiées sur la semaine. Jusqu’à mercredi, le marché craignait surtout les signaux de reprise de l’inflation aux Etats-Unis, qui repoussaient aux calendes grecques l’assouplissement monétaire. C’était même la justification principale de la correction des indices au mois d’avril. Mais les événements de la semaine dernière ont semblé retourner l’opinion. Ils ont aussi, manifestement, changé la perception de la Fed, en tout cas suffisamment pour que la banque centrale mette la pédale sur le frein du quantitative tapering. En réaction, le marché voit à nouveau deux baisses de taux cette année, dont la première en septembre (contre une baisse de taux, possiblement en décembre dernièrement).
Mais surtout, le comportement de la Réserve fédérale suggère que le concept de Fed put est peut-être de retour. Craignant une dégradation de la situation économique, Powell et son équipe adoptent une attitude plus souple pour maintenir la confiance du marché. « n’ayez pas peur, nous réduirons les taux si les choses se gâtent« , en quelque sorte. Ce genre de posture installe de facto un filet de sécurité sous les actifs à risque. C’était même un véritable mode de vie pendant une grosse partie de la décennie précédente. De bons connaisseurs du marché en sont arrivés à cette conclusion en additionnant le discours étonnement colombe (dovish) de Powell, la décision sur le QT (la Fed va finalement prendre davantage de place sur le marché de la dette publique, libérant les investisseurs institutionnels qui pourront acheter à la place des actifs à risque, donc des actions) et la dégradation de plusieurs indicateurs économiques américains.
Pour résumer tout ça de façon plus limpide : la Fed est à nouveau davantage préoccupée par un coup de frein économique que par la remontée de l’inflation, donc elle a adapté ses outils et sa communication. Les marchés actions ont réagi positivement à ce qui pourrait être un changement de paradigme. Mais le scénario reste à valider parce qu’il ne faut pas trop s’emballer quand même : le rebond de l’inflation est réel aux Etats-Unis.
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- Les actionnaires de Berkshire Hathaway rejettent les propositions relatives au climat, à la diversité et à la Chine.
- Warren Buffett déclare que Berkshire Hathaway a vendu à perte la totalité de ses actions Paramount.
Alors que les inscriptions en premier cycle dans les universités américaines sont en baisse depuis une dizaine d’années (3 millions d’étudiants en moins depuis 2011), les écoles qui forment aux métiers manuels enregistrent en revanche un fort regain d’intérêt. Surtout depuis la pandémie.
Au cours des deux dernières années, les inscriptions dans ce type de cursus ont grimpé de 16 %. Le nombre d’élèves qui se forment aux métiers de la construction a même augmenté de 23 % en deux ans.
L’apprentissage a également le vent en poupe. La demande pour combiner expérience professionnelle et programme d’études, souvent payé par les employeurs, a explosé. Dans une enquête réalisée l’année dernière auprès de lycéens et d’étudiants par la société de logiciels Jobber, “75 % se sont déclarés intéressés par des écoles proposant une formation rémunérée sur le terrain”, rapporte le Wall Street Journal.
Le coût des études supérieures aux États-Unis – qui ne cesse d’augmenter – n’y est pas pour rien. “De nombreux jeunes de la génération Z affirment qu’ils n’ont d’autre choix que de renoncer à l’université”, explique NPR. Pour beaucoup, vivre chez leurs parents jusqu’à ce qu’ils commencent à rembourser leurs prêts étudiants n’est pas une option.
Or les États-Unis manquent cruellement de soudeurs, de mécaniciens, de chauffagistes et d’électriciens. Et dans tous ces métiers la pénurie persistante d’ouvriers spécialisés et d’artisans a fait nettement grimper les salaires.
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Six mois après le début de la guerre, la puissance de feu du Hamas est restée presque identique…
- Au cours du mois d’avril, 113 roquettes ont été lancées sur Israël depuis Gaza
- Durant le mois de mars, 104 roquettes ont été lancées.
- Durant le mois de février, 165 roquettes ont été lancées.
- Au cours du mois de janvier, 357 roquettes ont été lancées
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Alors que l’occupation d’universités et autres « Sciences Po » se multiplient dans différentes parties du monde occidental – France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Italie… – pour protester contre le conflit israélo-palestinien, selon un modèle qui rappelle l’uniformité des manifestations « Black Lives Matter » en 2020, une intéressante information via Newsmax vient nous apprendre que la police américaine témoigne de la présence d’« agitateurs professionnels » sur un campus évacué la semaine dernière à Columbia University, dans l’Etat de New York. L’affaire de Gaza est visiblement mobilisée à des fins politiques et la propagande est de la partie…
Deux responsables de la police de New York city, John Chell et Kaz Daughtry ont affirmé au média que les « agitateurs professionnels », étrangers à l’université, ont été présents sur le campus de Columbia « depuis le premier jour » des manifestations. « Nous n’allons pas donner de noms. Notre bureau du renseignement connaît leurs identités. Et quand nous aurons fait le tri parmi toutes les arrestations, nous établirons une différence entre les étudiants et ceux qui ne le sont pas », a déclaré Daughtry, commissaire délégué aux opérations.
L’occupation de Columbia University a permis d’identifier des « agitateurs professionnels »
Il accuse lesdits intervenants étrangers à l’université d’avoir « radicalisé » les étudiants et assure que la police a trouvé des documents à l’intérieur de leurs tentes sur l’art de la « protestation professionnelle ».
L’intervention policière a eu lieu mardi soir de la semaine dernière, à la suite d’une demande de la direction de Columbia University en vue de l’évacuation de la « Hamilton Hall » occupée par des pro-Palestiniens, responsables de nombreuses dégradations selon la police.
Gaza : la police de New York déloge des manifestants très organisés
Les manifestants avaient reçu le soutien d’un professeur qui s’était dit « fier » de leurs actions, au grand dam de la police. Celle-ci dénonce les « propos haineux et grossiers » et la présence d’« infiltrés » sur le campus, ainsi que les actions comme la « barricade des portes » des locaux occupés, y compris les issues de secours, au mépris du risque pour la vie des étudiants – notamment dans les dortoirs – et des manifestants.
Toutes les caméras de surveillance ayant été endommagées par les manifestants, la police a envoyé des drones en vue d’une « évaluation tactique » avant son intervention. John Chell, chef des patrouilles de la police de New York, commente : « Quel étudiant ferait cela ? Il a bien fallu qu’un professionnel donne la consigne. »
« Les manifestants pro-Hamas gagnent 7800 dollars par tranche de huit heures ».
Le budget des institutions européennes et de leurs dépenses, qui est du ressort du conseil des ministres et du parlement européen, mais dont la commission de Bruxelles a toute l’initiative, ne cesse de croître, de façon très brutale, beaucoup plus vite que la richesse de l’Union européenne et de ses vingt-sept pays. Si on le rapporte au revenu brut de l’Union européenne, il en représentait 0,1 % en 1960, 1 % en 2022 (dix fois plus), et… 1,8 % attendus en 2027, soit un coefficient multiplicateur de X 18 ! Première constatation, l’accroissement s’accélère : de X 10 en 60 ans on est passé à X 1,8 en 5 ans, ce qui donne X 1157 en soixante ans sauf erreur. Deuxième constatation, cette croissance du budget traduit donc clairement la fédéralisation de l’Europe : le budget de l’Union n’est plus négligeable par rapport à ceux des nations. En outre, la hausse des dépenses publiques européennes votées par le parlement élu en 2019 contredit l’intention affichée par l’Union et les Etats frugaux de réduire les déficits publics et la dette. L’UE choisit l’austérité pour les Etats-nations et le laxisme budgétaire pour elle-même.
Ce n’est pas tout. L’accord de Berlin de mars 1999 a institué la programmation pluriannuelle des dépenses communautaires. Ainsi, le budget pour les sept années 2021-2027 a été voté par les élus de 2019. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cela ne favorise pas une décision responsable. On se demande à quoi servent les élections européennes ! C’est d’autant plus grave qu’à côté du budget pluriannuel plafonné à 1.074,3 milliards d’euros a été décidé un plan de relance (NextGeneration EU) de 807 milliards d’euros en prix courants financé par de grands emprunts. A terme, cela ne sera pas tenable et l’union a promis à ses créanciers de créer un impôt pour les financer. Ce qui signifie à la fois plus d’impôt et liquidation du principe de souveraineté nationale en matière fiscale.
« Je suis un irrégulier »
Je suis un minoritaire-né. Trahir ses croyances ou ses idées, y renoncer sous pression, voilà bien la plus sûre façon de trahir la France.
Je suis un irrégulier. Je n’adhère à rien à part entière. Tous les camps me sont tantôt proches, tantôt étrangers.
Romain Gary – Entretien avec Louis Monier et Arlette Merchez (1968)
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