Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

Dieu et le Père Noel par Charles Gave

Dieu et le Père Noel  par Charles Gave

Tous les trimestres, dans toutes les grandes Démocraties, nous assistons à la publication des résultats du « PNB » local  (produit national brut) . Des centaines, voir des milliers d’économistes attendent ces publications avec anxiété, tant les résultats risquent d’avoir de l’influence sur leurs carrières selon qu’ils les auront prévu convenablement ou pas (remarquons au passage que si  quiconque pouvait prévoir quoi que ce soit, le socialisme fonctionnerait et l’Union Soviétique serait le pays le plus développé du monde).

 Ces résultats sont immédiatement intégrés dans des modèles « économétriques multi variables », remplis d’équations mathématiques compliquées,  censés encore une fois prédire l’avenir. 

Avant même de commenter plus avant, remarquons que les meilleurs de ces modèles ont rarement une erreur d’estimation inferieure à la variation moyenne d’un trimestre sur l’autre du PNB officiel, ce qui fait irrésistiblement  penser a la fameuse blague : « Les économistes ont été inventé pour que les astrologues aient l’air sérieux» 

Mais le pire, c’est que tous ces braves gens passent leur temps à essayer de prévoir l’évolution de quelque chose qui en bonne théorie économique ne veut strictement rien dire et que cela entraine des graves erreurs de politique économique. 

Je m’explique

PLUS DE GAVE EN SUIVANT :  

 En theorie le PNB est censé être la somme des valeurs ajoutées créées dans un pays pendant la période sous étude. 

Calculer la valeur ajoutée dans le secteur privé est très facile et s’apparente quelque peu  au calcul des bénéfices pour une société industrielle ou commerciale. Si on agrège toutes ces valeurs ajoutées, il est également aisé de calculer ce que l’on pourrait appeler le PNB du secteur privé, que l’Insee en son temps appelait le PNB  «marchand». Ce PNB marchand est établi en fonction de règles comptables simples et compréhensibles qui sont parfaitement compatibles avec la théorie de la valeur subjective des Autrichiens (la seule valable), dans la mesure où toutes  les transactions qui sont à l’ origine de ces calculs sont volontaires, faites dans un marché concurrentiel et à partir de prix libres.

Ce n’est pas du tout le cas dans le secteur public. 

La, il n’y a pas de prix de marché, la concurrence n’existant pas dans les «services  publics”  dont nul ne sait comment calculer la rentabilité. Comment calculer la valeur ajoutée créée par l’arme atomique, la police, la Sécurité Sociale ou l’ANPE ? 

Devant cette difficulté conceptuelle une solution toute simple a été trouvée : la valeur ajoutée créée par le secteur non marchand sera égale à la somme des salaires versées par l’Etat à tous ces employés. Le PNB Français va donc monter prochainement de la somme des salaires versés  par Monsieur  Hollande aux 60.000 nouveaux professeurs qui vont être embauchés, ce qui sera salue avec enthousiasme par les supporters du nouvel élu. 

Peut être ces 60.000 nouveaux professeurs vont-ils créer de la valeur ajoutée, peut être ne vont-ils rien créer du tout si ce n’est des déficits budgétaires accrus, personne ne peut le dire ni le calculer. Ce qui veut dire en termes clairs que la part « étatique »  du PNB est calculé selon les principes de la valeur travail, chers à ce bon vieux  Marx. 

Le PNB est donc le résultat de l’addition de deux agrégats, l’un calculé selon la théorie de la  valeur autrichienne  et l’autre selon la théorie de la valeur marxiste dont chacun a pu constater les mérites en URSS, au Cambodge ou dans la Chine Maoïste. 

Or ces deux théories sont complètement incompatibles l’une avec l’autre. On additionne  donc  gravement des pommes et des oranges selon la plus vieille méthode qui date des origines de l’humanité celle dite (en Anglais) « GIGO ou  ”garbage in, garbage out » (ordures en input=ordures en output), ce qui est tout simplement hilarant

 Prenons l’exemple de la France.

 Depuis 1992 (vingt ans), c’est à dire depuis la politique d’abord du franc fort et ensuite de l’Euro, en termes nominaux, l’économie « marxiste » a cru  de 4 % par an et l’économie libérale de 1. 5% alors qu’auparavant, les deux économies  avaient des taux de croissance similaires.De ce fait, le poids de l’Etat dans l’économie a considérablement augmenté, et comme nous n’avons jamais présenté un budget en équilibre depuis 1973, la dette a explosé puisque l’Etat ne se finance pas en réinvestissant des profits, mais en émettant de la dette pour régler ses factures.

 Cette hausse structurelle du poids de l’Etat a entraîné une baisse tout aussi structurelle du taux de croissance de notre pays et bien  sur un sous emploi et donc un chômage en constante progression. La France a le record mondial du chômage de longue durée. On a les records mondiaux que l’on peut.  (Pour plus d’explications voir « l’Etat est mort vive l’état, chez  Francois Bourin, éditeur ») 

Et tout cela s’est fait alors même que la population était persuadée par les media  que tous ses malheurs venaient d’un Libéralisme débridé. Parler des excès du Libéralisme alors même que le poids de l’Etat dans l’économie ne cesse d’augmenter constitue en fait la vraie, la seule «exception culturelle Française»

Pour être honnête, pendant ces vingt ou ces trente dernières années, la gauche et la droite ont alterné au pouvoir sans que l’on puisse remarquer la moindre différence 

En dehors de l’erreur de politique monétaire (Franc fort, Euro, largement supporté par les deux camps) qui explique largement les désastres actuels (merci monsieur Trichet), remarquons quand même que toutes les élites Françaises communient sur les autels de l’Eglise Keynésienne et que c’est sans doute là que se trouve l’explication. 

L’application de recettes Keynésiennes nous a conduit à  la faillite, comme on pouvait s’y attendre.Mais cela a permis à cette soi-disant élite de rester au pouvoir.Economiquement, elle a piteusement échoué. Politiquement, elle a magnifiquement réussi, grâce a Keynes. 

Il faut donc la féliciter et souhaiter bonne chance à son dernier représentant qui vient d’être élu, tout en souhaitant qu’une fois au pouvoir Saul se transforme en Paul de Tarse. 

Une petite remarque en terminant. 

Quand nous avons été chassé du Paradis, Dieu ne nous a pas dit « consommez, empruntez, la croissance suivra » mais bien «Tu gagneras ton pain à  la sueur de ton front” Ce qui veut dire, si je comprends bien : Tu bosses et après tu consommes, si tu as bien bossé. Autrement tu la sautes »   A mon humble avis, Dieu n’est pas Keynésien Comme le disait Reagan : « Les économistes sérieux croient en Dieu, les Keynésiens croient au Père Noel. L’embêtant c’est que le Père Noel n’existe pas» 

Nous sommes le 25 Décembre  au matin et les Français vont se rendre compte qu’il n’y a rien dans leurs chaussures. Le monde est injuste.

SOURCE ET REMERCIEMENTS : INSTITUT DES LIBERTES

http://institutdeslibertes.org/2012/05/14/dieu-et-le-pere-noel/

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