Behaviorisme et Finance Comportementale

La descente aux enfers de l’immobilier espagnol par The Wolf

La descente aux enfers de l’immobilier espagnol par The Wolf

 

L’effondrement du marché immobilier se poursuit en Espagne. Les prix immobiliers sont tombés de 12,6% au cours du premier trimestre de cette année, après avoir baissé de 7,4% au troisième trimestre 2011, puis de 11,2% au quatrième trimestre 2011. Au total, les prix ont perdu 31% par rapport à leur niveau le plus élevé avant l’éclatement de la bulle immobilière c’est à dire en 2004 !!!

Et selon certains experts, cela n’est pas prêt de s’arrêter : “Les fondamentaux suggèrent que cela va encore baisser de 25%”, a écrit Standard & Poor’s dans un rapport publié jeudi. Le dégonflement de la bulle pourrait encore durer 4 ans. Un million de propriétés n’ont pas encore trouvé preneurs  et l’on estime à 20% la proportion de propriétés vacantes en Espagne. Les loyers à Madrid sont tombés de 14 % de leur sommet de juin 2008. À Barcelone, la deuxième plus grande ville espagnole,ils ont chuté de 20 %, selon les données d’Idealista. Ce phénomène est tout à fait évident sur le graphique élaboré par Markit, la société d’informations financières.

  Malheureusement, cette crise immobilière qui fait les affaires des investisseurs dans le foncier n’arrange pas la situation du pays, ni celle de l’Europe : la vague de créances douteuses qui l’accompagne et qui plombe les bilans des banques qui ont consenti les prêts immobiliers piège l’Espagne dans une spirale descendante.

EN LIEN :  A l’Espagne qui cherche à comprendre la faillite de ses banques Rodrigo Rato, ancien directeur du FMI et président de la quatrième banque espagnole, Bankia répond : «Nous avons agi de manière adéquate… Les coupables ne sont pas les gestionnaires, mais la volatilité des marchés.»

PLUS DE THE WOLF EN SUIVANT :

C’est l’effondrement du marché immobilier qui a provoqué la crise du système bancaire espagnol. Beaucoup de banques qui ont financé ces projets de construction ou les acquisitions de propriétés des particuliers se retrouvent avec des bilans gonflés de prêts dont les remboursements sont devenus très incertains, et dont une proportion encore indéterminée ne sera jamais remboursée. La crise du secteur de la construction explique également en partie le taux de chômage catastrophique de ce pays qui frôle le quart des actifs (24,8% précisément), tandis que plus d’un jeune espagnol sur deux se retrouve sans emploi. Ces taux de chômage impressionnants qui sont susceptibles de précipiter des familles en faillite, renforcent à leur tour le caractère douteux des créances des banques. L’inquiétude que le système bancaire espagnol suscite se transmet des banques à l’Etat espagnol, puis à l’Italie, et plus généralement, aux mécanismes de secours de la zone euro.

L’économie espagnole, au 4e rang de la zone euro, est embourbée dans sa deuxième récession depuis 2009. Les secteurs de la construction et de l’immobilier représentaient 18 % du PIB avant de connaître un effondrement spectaculaire.

Dans ce contexte relancer le secteur immobilier espagnol  à tout prix devient économiquement vital pour l’Espagne

 Le plus grand site immobilier espagnol vient à cet effet de lancer une drôle de campagne publicitaire pour inciter les jeunes dans la vingtaine à quitter le toit familial : « Plutôt que de faire l’amour à l’étroit à l’arrière d’une voiture, louez plutôt un appartement ». C’est le message que fait passer l’agence Idealista.com, rapporte Bloomberg. La publicité, qui passe à la télévision espagnole, dure 20 secondes et est destinée aux Espagnols de 20 à 29 ans. Selon les chiffres, sept jeunes dans cette tranche d’âge sur 10 n’ont toujours pas quitté la maison de « papa et maman », tandis que le taux de chômage du pays s’élève à un niveau record. Le chômage des jeunes en Espagne a bondi à 52,1 % en mai, tandis que le taux global de chômage atteint 24,6 %, le plus élevé de l’Union européenne. « Nous avons réfléchi à ce moment précis où la plupart des personnes pensent “j’ai besoin de mon propre chez moi” et avoir des relations sexuelles dans une voiture est ce qui nous est venu à l’esprit », a déclaré Fernando Encinar, cofondateur d’Idealista. Selon lui, « des millions d’Espagnols sont passés par là. »

Encourager la location plutot que la propriété

Le gouvernement espagnol tente d’encourager davantage de personnes à louer alors que les banques octroient aujourd’hui moins de prêts hypothécaires. La situation serait ainsi plus attrayante pour les fonds étrangers qui pourraient investir dans les 1,5 million de logements invendus.

La colocation connaît donc un succès important. Les annonces sur Idealista.compour les chambres en colocation dans les appartements locatifs ont bondi de plus de 120 % au cours des 12 derniers mois.

En mai dernier, la ministre des Travaux publics, Ana Pastora annoncé qu’elle allait adopter des mesures pour stimuler l’investissement dans le marché de la location. Des changements devraient avoir lieu pour protéger les propriétaires en accélérant les expulsions de locataires qui ne paient pas, pour permettre aux propriétaires d’augmenter les loyers au-dessus du taux d’inflation annuel et de réduire la durée des baux.

L’idée derrière ces mesures est bel et bien d’encourager les fonds étrangers qui cherchent à investir en Espagne en achetant des blocs d’appartements et d’absorber une partie du parc de logements, aujourd’hui vides.

Synthèse réalisée par The WOLF Le 15 Aout 2012 /Source Bloomberg/F&I/AFP

EN BANDE SON :

3 réponses »

  1. Il y a 5 ans, en Espagne, c’était : “Tous propriétaires !”
    Aujourd’hui, c’est : “Tous locataires…”
    50% de chute du prix au m² entre le point haut et le point bas (dans 2 à 3 ans).

    Ceci ne peut (malheureusement) pas arriver en France, du fait de :
    – Rareté entretenue du foncier,
    – Rareté entretenue du crédit,
    – Rareté entretenue de la construction,
    – Fondamentaux économiques moins mauvais qu’en Espagne.
    En France, les produits de qualité en grand centres urbains stagneront, quand les plus fortes baisses, ailleurs, ne dépasseront pas 25%.

    Il faudrait que la monétisation ne se fasse pas pour que la purge nécessaire arrive…
    Verdict dans un mois, suite à la décision des magistrats allemands concernant le M.E.S.

    @ suivre…

    • Vous me faites rire…

      – Rareté entretenue du foncier: cela ne marche que dans les phases ascendantes des cycles economiques, afin de speculer à la hausse. En phase descendante c’est sauve qui peut – les annonces sur les sites immobilier sont en augmentation constante depuis des mois ;

      – Rareté entretenue du credit: ??? comme le boom a été financé à crédit, si rareté -> effet inverse

      – Rareté entretenue de la construction: c’est entre les mains du gouvernement, effectivement ; apparement il ont déjà 1) liberé les surfaces constructibles ; 2) libéré des terrains pour la construction (mais faudra avoir des projets evidemment)

      – Fondamentaux economiques moins mauvais qu’en Espagne: vous rigolez j’espère? 1/4 de la population vit au credit des aides sociales financées par l’etat <- marchés ; ils essayent d'inflater mais si cela ne marche pas ils tourneront leur veste, et il me semble qu'ils ont un mal fou à faire marche avant…

      Devant la recession ; l'augmentation du chomage et des taxes, la rarefaction du credit, la rarefaction des primos (rappel: les taux sont bas mais les prix s'ajustent à la hausse, nous sommes en fin de cycle <- les primos ne peuvent pas acheter quand meme), il va falloir de l'argent frais, et d'argent frais il n'y aura pas…

      Rappel, la part de l'immobilier dans le PIB francais financé par nos cheres banques insolvable est aux dernieres nouvelles de 14.6% <- Espagne etait de 18%…

      vous croyez qu'un pays peut indefiniment etre tiré par les vieux, la speculation immo, les rentiers et les assistés?

Laisser un commentaire