A Chaud!!!!!

Mister Market and Doctor Conjoncture du Dimanche 16 Décembre 2012: Politique de la Fed, Bernanke prend des risques par Bruno Bertez

Mister Market and Doctor Conjoncture du Dimanche 16 Décembre 2012: Politique de la Fed, Bernanke prend des risques par Bruno Bertez 

Dans l’exposé qui a suivi l’annonce des nouveaux éléments de la politique monétaire américaine, Bernanke a cherché à se donner une caution de crédibilité en évoquant assez longuement la Taylor Rule. La Taylor Rule fait référence en matière de Central Banking. Taylor est aussi célèbre pour avoir démontré de façon convaincante que la seule corrélation sérieuse qui détermine l’emploi est l’investissement productif et non pas la demande.

 

  On sait que la Fed a décidé d’acheter 85 billions de valeurs du Trésor par mois et de maintenir les taux d’intérêt zéro aussi longtemps que le chômage ne descendra pas en dessous de 6,5% et que l’inflation restera contrôlée à 2,5%. 

La Taylor Rule, établie par John Taylor, professeur à Stanford,  a très bonne notoriété. Elle est considérée comme sérieuse et donne des résultats, dans les modèles très satisfaisants. Son objectif essentiel est de faire sortir la politique monétaire de l’arbitraire des Greenspan et Bernanke et d’établir des règles qui guident les décisions. Elle réduit l’incertitude et améliore la crédibilité de la Banque Centrale. 

C’est une règle très simple qui stipule quel doit être le niveau du taux d’intérêt nominal fixé par la Banque Centrale en fonction de l’inflation et de la production. Logique et intuitif, mais efficace.

La relation mathématique qui permet d’articuler ce taux prend en compte la divergence de l’inflation constatée  avec l’objectif d’inflation retenue par les régulateurs et, de l’autre côté, la différence entre la production potentielle de l’économie et la production constatée du moment. Bref, on triture à la fois la divergence d’inflation et la divergence d’activité économique. 

La Taylor Rule répond aux deux objectifs du mandat de la Fed,stabilité des prix et emploi maximum. 

Il s’agit, en se référant à elle, d’éviter de répéter les terribles erreurs du passé, celles des années 70 et plus près de nous, celles de 2003/2005 où les taux ont été maintenus trop bas trop longtemps, ce qui a conduit au boom, puis au bust. 

Évidemment, Taylor ne pouvait laisser passer la référence de Bernanke à sa règle sans réagir. Il est aussi évident que la mauvaise foi de Bernanke est totale en invoquant, pour se justifier, une règle qui, appliquée, donne des résultats opposés à… la politique de Bernanke. 

Il faut un singulier culot pour se réclamer d’une règle que l’on ne respecte pas, mais c’est devenu courant à la Fed, on invoque des lois économiques que l’on tronque. On invente de nouvelles théories pour masquer l’arbitraire et la surestimation personnelle. 

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Donc, Taylor a fait ses calculs immédiatement et il montre que les taux de Bernanke sont entre 2 et 3 points en-dessous des taux qui découlent de la Taylor Rule. 

 More Monetary Policy Uncertainty

Il souligne que, selon ses calculs, le bilan  de la Fed sera supérieur à 4 trillions à la mi-2015. 

More Monetary Policy Uncertainty

Que l’on va se retrouver dans la situation de 2003/2005 avec un boom suivi d’une récession et remontée du chômage. 

Il résume  tout cela très simplement comme nous le faisons souvent. 

Avec  pareil bilan, la Fed  aura le choix entre: 

  • – Retirer des réserves très vite et re-provoquer la récession
  • – Ne pas le faire et tolérer une accélération non contrôlable de l’inflation. 

Le problème des politiques de stimulation par stéroïdes est toujours le même, c’est celui de l’Exit.

Les sorties de ces addictions ne sont jamais glorieuses, n’est ce pas Monsieur Lance Armstrong?

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 16 Décembre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON

4 réponses »

  1. Impossible que ce Mr Bernanke ne voit pas ce qu’il va se passer quand ca va partir (si)… impossible. Ou alors il est fou à lier, se prenant pour le super-heros des banques centrales.

    Cela ne peut qu’être voulu à mon avis…

    • @Johnhold

      Bonjour,

      En deux lignes vous posez la question centrale. Cependant je ne pense pas que la reponse soit correcte ou meme satisfaisante.

      Bien sur je pense que Bernanke n’est pas neutre , qu’il defend non pas l’interet general mais des interets particuliers, mais il est peu probable qu’il soit cynique.

      Si il mene la politique qu’il mene c’est par ce que, pour lui , dans sa subjectivite , il est persuade qu’il fait le bien , qu’il fait ce qu’il faut faire.

      Je ne vais pas jusqu’ a affrmer que nul n’est mechant volontairement , non :mais j’affirme que losrque l’on pense faux et que l’on n’ a pas de contradicteur, alors il se produit ce qui arrive: la derive sans frein. Les banquiers centraux vivent dans le systeme du maitre, il n’ont pas d’autre contrepouvoir que le reel qui leur resiste.

      N’oubliez pas que Bernanke est ce que l’on appelle un academics.
      Il a passe son temps a etudier les livres des autres.
      Il ne connait rien au reel, a la vie. Il vit dans l’abstraction, les correlations , les relations abstraites entre des grandeurs.
      Il a oublie, mais l’al t il deja su , ce qu’ etait le monde, les gens, la sueur, les larmes, la colere, l’amertume.
      il ne vit qu’entoure des gens, economistes comme lui, lesquels pensent comme lui , et encore un peu moins bien.

      Pour tous ces gens, les fiches, les cartes remplacent le reel et lorsque les fiches sont erronees, inadequates, alors c’est la casatrophe.

      Il y a quelques jours l ‘INSEE publiait une etude pretendant decrire la France et les francais.

      Bonjour ;

      En deux lignes vous posez la question centrale. Cependant je ne pense pas que la réponse soit correcte ou même satisfaisante.

      Bien sur je pense que Bernanke n’est pas neutre, qu’il défend non pas l’intérêt général mais des intérêts particuliers, mais il est peu probable qu’il soit cynique.

      S’il mène la politique qu’il mène c’est par ce que, pour lui, dans sa subjectivité, il est persuadé qu’il fait le bien, qu’il fait ce qu’il faut faire.

      Je ne vais pas jusqu’a affirmer que nul n’est méchant volontairement, non: mais j’affirme que lorsque l’on pense faux et que l’on n’ a pas de contradicteur, alors il se produit ce qui arrive: la dérive sans frein. Les banquiers centraux vivent dans le système du maitre, il n’ont pas d’autre contrepouvoir que le réel qui leur résiste.

      N’oubliez pas que Bernanke est ce que l’on appelle un academics.
      Il a passé son temps à étudier les livres des autres.
      Il ne connait rien au réel, à la vie. Il vit dans l’abstraction, les corrélations, les relations abstraites entre des grandeurs.
      Il a oublié, mais l’al t il déjà su, ce qu’était le monde, les gens, la sueur, les larmes, la colère, l’amertume.
      Il ne vit qu’entouré de gens, économistes comme lui, lesquels pensent comme lui, et encore un peu moins bien.

      Pour tous ces gens, les fiches, les cartes remplacent le réel et lorsque les fiches sont erronées, inadéquates, alors c’est la catastrophe.

      Il y a quelques jours l’INSEE publiait une étude prétendant décrire la France et les français.
      Je regardais et je pensais au regretté Leo Ferré, lorsqu’il chantait: Ils vont nous mettre en carte,…
      Quelle richesse, car être mis en carte, réduit à des abstractions ideologico rationelles, voilà ce que nous sommes. Ferré avec sa capacité poétique évoque en plus le fait d’être en carte comme les prostituées, exploitées par leur maquereau. Vous mesurez la richesse de cette demi-phrase.

      Ces gens, les Bernanke et autres vous réduisent à ce qu’’ils voudraient que vous soyez, des abstractions économiques conformes à leurs théories. Heureusement, ce n’est et ce ne sera jamais le cas.

      J’ai écrit que la crise détruirait tout, y compris les structures, les fausses valeurs, les fausses théories, ce sera le cas avec la théorie sur laquelle s’appuie Bernanke et sa clique.

      En deux mots car je prépare un article compliqué sur cette question, ils sont idéalistes, ils croient aux abstractions qu’ils manipulent sans se rendre compte qu’elles ne sont pas plus scientifiques que ce que l’on dit dans les religions. Hélas l’idéalisme en matière économique, lequel confond le réel avec les perceptions, l’idéalisme bute sur : le rare, l’humain, le matériel.

      Il y a deux groupes de théories en matière économique, et deux seulement
      il y a celles qui sont suspendues dans les airs, lesquelles sont dominantes en ce moment et servent à tous les gouvernements occidentaux.
      il y a celles qui sont enracinées, ancrées, dans le matériel, la production, la vie, les rapports de forces.

      Avant l’économie n’existait pas avec la prétention de science, elle n’était qu’ un sous ensemble de la discipline des sciences morales et sociales.

      • Oui tout à fait, Mr Bertez, je n’ai pas grand chose à ajouter. Ces gens manipulents trop de zeros pour que leur résultat dépasse le zéro justement…

        Sauf peut-être, je trouve que l’humain (son psyché primaire) évolue très lentement. On a déjà eu ce genre de clique au pouvoir dans l’histoire, notre histoire ne renferme que cela d’ailleurs. Peut-être le poids de la contradiction, qui est de devoir evoluer dans un système sans vraiment pouvoir s’en affranchir mais en ne l’acceptant pas, ralentit cette evolution NECESSAIRE. Internet, ainsi que le partage de l’information REELLE, de la connaissance reelle, est la clef future de l’évolution humaine. La concentration des pouvoirs disparaitra peu à peu, mais “on” (nos decideurs) y préfère le recul et l’obscurantisme… Peut-être que les populations elle-même n’y sont pas prêtes? Alors il faudra les éduquer. Les éduquer sur la valeur du rare, comme vous le dites.

        Je pense que la technologie actuelle, avec le peu d’évolution sociétale et primaire (instinct de survie bien trop ancré), risque de devenir dangereuse. Il faut la mettre à notre service, au service de tous. Le source s’energies et les quantités de matières premières disponibles sont bien evidemment un problème, mais qui connait l’etat réel de ces ressources? Peut-on s’affranchir en devenant quasi-autonome au niveau energetique? Si cela est possible, il faudra une revolution des psychés? Je vois bien trop loin malheureusement…

        Nous avions une chance énorme. Les progrès industriels, scientifiques, de la DIFFUSION de l’information et technologiques de ces dernieres années sont(était) une chance pour le genre humain. Il va falloir se reveiller rapidement. Le mode de gestion des entités humaines devra être circulaire et non plus pyramidal, n’en déplaise à certains. Sans effacer les differences evidemment.

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