Art de la guerre monétaire et économique

L’effondrement général de la croissance économique est causé par la faillite d’un Système monétaire international radicalement inadapté par Pierre Leconte

L’effondrement général de la croissance économique est causé par la faillite d’un Système monétaire international radicalement inadapté par Pierre Leconte

Qu’il s’agisse des USA, de la Grande Bretagne et du Japon, pays dans lesquels des politiques  monétaires et budgétaires ultra laxistes sont à l’œuvre depuis de nombreuses années, ou bien de la zone euro, ensemble de pays dans lesquels l’ultra laxisme monétaire est depuis peu compensé par des politiques budgétaires d’austérité, il n’y a presque plus de croissance économique, le chômage réel s’accroit massivement et les peuples comme les Etats s’appauvrissent via le recours exagéré au crédit, en même temps que la perte de compétitivité frappe indistinctement la plupart desdits pays qui, alors, se résolvent en catastrophe à dévaluer leurs monnaies dont le pouvoir d’achat ainsi s’évanouit.

 Ce qui conduit, comme en Italie,

1/ à la révolte des peuples contre des pseudo élites corrompues qui imposent, en outre, régression économique et démantèlement de la protection sociale à des populations frappées par un chômage de masse croissant,

2/et à la paupérisation collective pour cause de pression fiscale intolérable décourageant l’effort entrepreneurial. Tout cela dans le cadre d’un Système monétaire international inadapté transformant les “avantages comparatifs” du libre-échange en “désavantages définitifs” pour presque tout le monde en particulier dans les pays anciennement les plus développés (Rappelons ici que les théoriciens du libre-échange -Adam Smith, David Ricardo, etc.- ont conçu ce mécanisme économique dans le cadre d’un Système monétaire international de fixité des taux de change entre les monnaies et d’étalon-or, en l’absence duquel il ne peut pas fonctionner).

Désavantages sauf pour les banques “too big to fail” dont les dirigeants se comportent en kleptomanes (scandale du libor par exemple) étant donné que les Etats et les banques centrales acceptent de se ruiner (et leurs populations avec) via une émission massive de crédit et de monnaie ex nihilo pour toujours les sauver de la faillite. Émission monétaire qui, n’entrant pas dans l’économie réelle, ne sert qu’à entretenir des bulles improductives d’actifs papiers produisant l’illusion d’une certaine prospérité alors qu’elle ne repose que sur des mécanismes de plus en plus fragiles de crédit à tout va (comme les “réserves fractionnaires”). Bill Gross, le patron de Pimco, remarquait récemment que dans les années 1980 il fallait quatre dollars de crédit pour générer un dollar de PIB réel mais qu’il en faut vingt aujourd’hui pour obtenir le même résultat…

PLUS DE LECONTE EN SUIVANT:

Tant que subsisteront les taux de change flottants entre monnaies fiduciaires de papier manipulables à l’infini parce que non gagées sur l’or (actif plus stable que les autres parce que nécessairement produit en quantité limitée) et que la monnaie mondiale restera le dollar US, qui est en même temps celle de l’État dominant d’où l’avantage exorbitant qu’il en retire, le commerce mondial et le Système monétaire international resteront l’objet de manipulations sans fin de toutes sortes qui nécessairement finiront par la faillite de l’ensemble. Dont il est hélas quasiment impossible de se protéger, puisque même les métaux précieux voient leurs prix chuter du fait de mécanismes de manipulation (rôle destructeur des bullion banks et des marchés à terme à cet égard) savamment orchestrés par les banquiers centraux, dont l’entendement échappe à la plupart des investisseurs et épargnants comme à ceux qui les conseillent.

Tout indique que les principales banques centrales sont devenues insolvables, qu’elles ne seront pas en mesure de fournir aux Etats les énormes montants qu’ils doivent emprunter pour se maintenir à flot, pas plus qu’elles pourront continuer de soutenir indéfiniment les prix surévalués de certains actifs (actions et obligations) vers lesquels elles orientent l’épargne mondiale au détriment d’autres (métaux précieux) qu’elles s’emploient à dévaloriser pour pouvoir conserver le plus longtemps possible leur monopole de planification centrale monétaire. On connait la fin de la “partie”, c’est le krach boursier, mais hélas pas le timing…

Cela dit, suite au blocage politico-économique italien et à la dégradation de la situation politico-financière espagnole, la panique est revenue dans la zone euro pendant que le Japon continue à s’employer à détruire le yen, d’où la forte poussée du dollar US à la hausse tant contre l’euro que contre le yen et quelques autres monnaies (la livre sterling et le dollar australien s’étant aussi très affaiblis) qui, mécaniquement, fait baisser les prix des métaux précieux illustrant ainsi la loi de Gresham (”la mauvaise monnaie chasse la bonne”) et ceux de l’ensemble des matières premières.

Mais fait aussi baisser à un moindre degré les actions. Lesquelles, en dépit du soutien renouvelé des banques centrales, fluctuent violemment autour de niveaux pivots avant de vraisemblablement lâcher faute de croissance économique réelle suffisante pour justifier leurs prix actuels surévalués.  Pour ce qui concerne les obligations d’Etat ou d’entreprises, il ne faut surtout ne pas en acheter ni en conserver. Parce qu’elles ne rapportent plus rien dans un  contexte de taux d’intérêt zéro voire négatifs maintenus artificiellement par les banques centrales. Taux zéro qui, par définition, ne peuvent plus baisser mais uniquement remonter, ce qui détruira ce type de placement. Comme l’écrivait récemment Andreas Höfert, chef économiste de l’UBS, ” Proposant autrefois du rendement sans risque, les obligations d’Etat offrent aujourd’hui du risque sans rendement…” Tout cela n’est pas très réjouissant mais c’est ainsi.

Quant à faire croire que les USA se sont finalement eux-aussi lancés dans la “rigueur budgétaire vertueuse” (qui justifierait l’excellence du dollar US par rapport aux autres monnaies de papier) avec une baisse des dépenses publiques de 85 milliards de dollars par an alors que cette somme est exactement la même que celle que la Federal Reserve imprime chaque mois de l’année, c’est se moquer du monde…

Conclusion: En dépit de la forte baisse des métaux précieux à nouveau en février (pour le 6éme mois consécutif!), nous gardons des positions longues (récemment diminuées) sur l’or et l’argent-métal en dollars US seulement (plus de platine, ni de palladium, ni aucune autre matière première) et de petites positions short sur les actions US en général (via l’achat de SDS), tout en augmentant les liquidités majoritairement détenues en dollars US pour les réinvestir dans l’or et l’argent-métal s’ils venaient à chuter sur des niveaux proches de leurs plus bas récents vers 1.500 et 26 dollars US l’once (voire même jusqu’à 1.415 et 22 au pire) qui devraient tenir et fournir la base pour une reprise technique. Nous conseillons à tous ceux qui ont des métaux précieux et veulent se protéger contre leur risque éventuel de baisse supplémentaire d’acheter du DUST (voir graphique ci-dessous).

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http://www.businessinsider.com/scott-adams-dilbert-market-commentary-2013-3

http://www.businessinsider.com/stan-druckenmiller-on-the-economy-2013-3

http://www.businessinsider.com/bofa-tells-clients-to-stay-bearish-2013-3

http://www.moneynews.com/FinanceNews/Student-Loan-Delinquencies-Home-Buyers/2013/02/28/id/492561

http://www.moneynews.com/Economy/personal-income-Consumer-Spending-taxes-pay/2013/03/01/id/492639

http://www.businessinsider.com/walter-zimmerman-warns-of-financial-crisis-2013-2

http://www.peakprosperity.com/blog/81049/warning-stocks-likely-crater-here

http://www.project-syndicate.org/commentary/the-growing-risks-to-the-dollar-by-martin-feldstein

http://www.project-syndicate.org/commentary/the-risks-and-costs-of-quantitative-easing-by-nouriel-roubini

http://articles.marketwatch.com/2013-02-28/markets/37345023_1_gold-futures-comex-division-retail-investors

http://www.bloomberg.com/news/2013-02-28/gold-heads-for-worst-monthly-run-since-1997-as-demand-slumps.html

http://www.oftwominds.com/blogfeb13/bubbles2-13.html

http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-se-proteger-politiques-monetaires-non-conventionnelles-qui-taxent-epargne-menages-au-profit-banques-jean-jacques-netter-565936.html

http://fr.news.yahoo.com/10-900-milliards-dollars-besoins-demprunt-pays-locde-175009425–finance.html

http://finance.yahoo.com/news/why-gold-miner-etfs-lagged-162059252.html

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Deux articles théoriques de fond intéressants expliquant pourquoi et comment s’opére la manipulation des prix de l’or

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Objet : Guest Post: Gold Manipulation: The Logical Outcome Of Mainstream Economics Part 1 | Zero Hedge 

http://www.zerohedge.com/news/2013-02-21/guest-post-gold-manipulation-logical-outcome-mainstream-economics-part-1

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Objet : Guest Post: Gold Manipulation, Part 2: How They Do It (And How To Hedge It) | Zero Hedge 

http://www.zerohedge.com/news/2013-02-26/guest-post-gold-manipulation-part-2-how-they-do-it-and-how-hedge-it

SOURCE ET REMERCIEMENTS: FORUM MONETAIRE DE GENEVE

http://www.forum-monetaire.com/?p=7645

3 réponses »

  1. bonjour, la devaluation competitive de survie des monnaies , ultime but de prendre des parts de marche et se maintenir la tete hors de l`eau est interdite en UE par l`allemagne , raison simple, elle est occuppee militairement par les usa . et l`UE paie tres cher en chomage et recessions , concernant l`or , il est entoure de papiers ETFs qui manipulent le cours du lingot physique , c`est aussi dangereux que les autres supports , bonne journee

  2. Il est normal que l’économie déraille puisque les pilotes aux commandes utilisent des instruments de bord erratiques.
    Tous les instruments de bord de l’économie reposent sur les valeurs attribuées aux richesses qui circulent. Ces valeurs sont mesurées en référence aux monnaies locales en cours sur le lieu des transactions. La conversion pour une vision de commerce mondialisé s’opère en fonction des taux de change. Elle permet d’attribuer au pays concerné un certain PIB avec ses évolutions propres. Donc le PIB est dépendant des taux de change.
    Le taux de change d’une monnaie est généralement attribué en fonction des caractéristiques du PIB du pays concerné. Donc le taux de change dépend du PIB, … qui dépend du taux de change, … qui dépend du PIB, … etc., … qui dépend finalement de l’humeur du moment des traders, qui dépend des perspectives de bonus qu’ils entrevoient.
    C’est un peu léger comme système pour étalonner l’économie mondiale, mais c’est juste mon avis (présenté de manière très résumée).

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