Douce France

Douce France : Du bling-bling au toc Par Marie-Hélène Miauton

Douce France : Du bling-bling au toc Par Marie-Hélène Miauton

Entre un Nicolas Sarkozy sans manières et un François Hollande qui sonne faux, les Français ont de quoi regretter les puissants chefs d’Etat de jadis, estime Marie-Hélène Miauton

Décidément, la France fait la une. Heureusement, une récente victoire en football a permis de rompre avec l’avalanche des mauvaises nouvelles mêlées d’interrogations sur le bon fonctionnement du pays. Mais les buts marqués ne dépendent aucunement du président de la République et c’est bien dommage tant François Hollande aurait un urgent besoin de mettre quelques succès à son actif. Tout va de travers depuis son arrivée, alors qu’une bonne moitié des Français avaient fondé leurs espoirs sur le changement. C’est à se demander comment ce plutôt sympathique chef de parti, bonhomme et souriant, a pu devenir ce président coincé et maladroit, incapable d’inspirer le moindre respect.

Il a commencé par se créer un personnage au lieu de rester lui-même, ce qui révèle, mais un peu tard, une personnalité mal assurée. Les citoyens préféreraient un vrai Hollande à un faux Mitterrand, d’autant qu’à se donner les airs supérieurs de son prédécesseur historique il met tragiquement en lumière qu’il n’en a pas l’étoffe. S’étant laissé dire qu’il était trop rondouillard, il a maigri, oubliant que Pompidou, encore plus enrobé, reste un président regretté. Il se donne des airs pincés, fronce les sourcils en permanence, serre les lèvres, se tient raide, mains à plat le long du corps… On se prend à aimer sa cravate de travers tant elle humanise un peu ce robot.

Les Français, tout empreints des fastes de la royauté, sont plutôt enclins à respecter leur président, sauf que la fatalité les a fait passer du bling-bling du précédent au toc de l’actuel. De piètres hommes pour régner sous les ors, vrais ceux-là, du Palais de l’Elysée! Le cérémonial et le décorum auxquels la France reste attachée amplifient la petitesse des hommes dès lors qu’ils sont assis dans ces fauteuils dorés, sous la lumière scintillante du cristal des grands lustres, entourés de la magnificence des brocarts. Et je ne fais évidemment aucune référence à leur taille en parlant de petitesse.

L’actuelle tendance à l’insurrection du peuple résulte évidemment de son immense colère face au chômage, celui des jeunes en particulier. Face aux impôts confiscatoires qui saignent la classe moyenne, déjà durement touchée. Face à une immigration mal gérée qui attente à l’esprit même de la République. Face à l’insécurité résultant d’un laxisme coupable. Face à l’appauvrissement industriel, économique et agricole d’un pays pourtant riche en ressources matérielles et humaines. Face à une école publique qui part à vau-l’eau…

Mais les Français supporteraient mieux la crise s’ils pouvaient s’incarner dans leur président. Ce d’autant qu’ils manquent également de leaders politiques crédibles, aussi bien à droite qu’à gauche, entre ministres fantasques et opposition brouillonne. Ils se sentent donc seuls, sans espoir de voir surgir de cette clique le capitaine qui maîtriserait le gros temps. Dès lors, le peuple descend dans la rue sans être aiguillonné par un quelconque parti politique ou syndicat, signe qu’il ne s’en remet plus qu’à lui-même pour faire changer les choses. C’est aussi nouveau que grave!

Source Le Temps 22/11/2013 

http://www.letemps.ch/Page/Uuid/78c14e34-52cf-11e3-966c-07ee27cea0c8/Du_bling-bling_au_toc

1 réponse »

  1. « alors qu’une bonne moitié des Français avaient fondé leurs espoirs sur le changement. « .

    Ca, c’ est la vision -tres Suisse- de la foi en la democratie !

    Aucune chance pour que ce guignol de mollusque ait eu 50% des votants avec lui, il faut de toute urgence rendre le vote blanc officiellement reconnu, ce sera un bon debut pour, un jour peut-etre, reduire le pouvoir des politiciens et le transferer vers le peuple.

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