Turquie

LA BLAGUE DU JOUR. La vérité blesse: quand Erdogan se fâche contre Joe Biden

Le parlement turc a autorisé jeudi une intervention militaire contre les djihadistes en Irak et en Syrie, où la ville kurde de Kobané, proche de la frontière avec la Turquie, était asphyxiée par le groupe Etat islamique (EI)

En Irak, deux attaques de l’EI contre des bases des forces de sécurité ont fait 17 morts parmi les policiers et les soldats dans la province d’Al-Anbar, frontalière de la Syrie, à l’ouest de Bagdad, selon des sources de la sécurité qui ont fait état de la mort de 40 djihadistes. En Syrie, «les djihadistes sont désormais à moins d’un kilomètre à l’est et au sud-est de Kobané et la ville est totalement asphyxiée» à l’exception de l’accès au nord, a indiqué Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Mais les combattants kurdes sont déterminés à mener des «batailles de rue» pour défendre Kobané (Aïn al-Arab en arabe), troisième ville kurde de Syrie, située dans le nord, a-t-il ajouté. «Nous sommes prêts au combat», a affirmé un responsable kurde local, Idriss Nahsen, alors que Kobané est défendue par les Unités de protection du peuple (YPG), milice kurde dont les hommes sont moins bien équipés et bien moins nombreux que les djihadistes. Du côté turc de la frontière, les tirs d’obus de mortier étaient clairement audibles.

Selon l’OSDH, la ville «s’est vidée à 90% de ses habitants et les villages environnants sont quasiment déserts et contrôlés par l’EI». Il ne resterait que quelques milliers de civils à Kobané, qui comptait 70 000 habitants avant la guerre et avait accueilli un nombre équivalent de réfugiés d’autres zones syriennes. La chute de Kobané permettrait à l’EI de contrôler sans discontinuité une longue bande frontalière de la Turquie. L’EI, qui contrôle déjà de vastes régions dans le nord et l’est de la Syrie ravagée par plus de trois ans de guerre civile, a lancé le 16 septembre son assaut pour s’emparer de la ville, prenant près de 70 villages et entraînant la fuite d’au moins 160 000 personnes en Turquie.

AFP 3/10/14 

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Le président turc Recep Tayyip Erdogan a une nouvelle fois exprimé son hostilité envers internet et les réseaux sociaux en confessant à une délégation du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) qu’il s’en méfiait « de plus en plus ». « Je suis chaque jour de plus en plus opposé » à l’Internet, a lâché jeudi soir à ses visiteurs M. Erdogan, cité vendredi dans un communiqué du CPJ.

Son conseiller de presse a toutefois démenti le sens prêté par l’ONG à ces propos.
« Il a simplement voulu attirer l’attention sur le fait que les réseaux sociaux pouvaient être utilisés comme un instrument de propagande par l’EI (Etat islamique) et d’autres organisations », a affirmé Lutfullah Göktas, cité par l’agence pro-gouvernementale Anatolie. « Il a ensuite souligné que c’était une tendance inquiétante qui le préoccupait de plus en plus », a poursuivi M. Göktas, « cela n’a rien à voir avec être +anti-internet+ ».

Cette rencontre s’est déroulée alors que la Cour constitutionnelle a annulé jeudi plusieurs dispositions d’une nouvelle loi qui autorisait l’autorité de régulation des télécommunications (TIB) à bloquer des sites Internet sans décision de justice, afin de « protéger la sécurité nationale et l’ordre public ou empêcher un crime ».
M. Erdogan a défendu sa loi en affirmant que des « organisations criminelles et terroristes », dont le groupe Etat islamique (EI) qui se trouve aux portes de la Turquie en Syrie et en Irak, recrutaient des combattants sur le net, selon le CPJ.

Le ministre de la Communication, Lütfi Elvan, a de son côté dénoncé l’arrêt de la plus haute instance judiciaire du pays. « La Turquie ne dispose désormais plus de mécanisme pour intervenir immédiatement en cas d’infractions », a-t-il déploré devant la presse.

Reporters sans frontières (RSF) a par contre salué cette décision de la Cour qui, selon son représentant régional Johann Bihr, « rappelle que les impératifs de sécurité nationale doivent être contrebalancés par le respect de la liberté d’expression ».

Lors de son entretien avec M. Erdogan, le CPJ s’est aussi inquiété des pressions visant les journalistes en Turquie. M. Erdogan a réfuté toutes ces critiques. « Les médias ne devraient jamais avoir la liberté d’insulter », a-t-il plaidé.

Le chef de l’Etat s’en prend régulièrement et publiquement aux médias qui le critiquent.
Pour faire taire les accusations de corruption lancées contre lui à la veille des élections municipales de mars, M. Erdogan avait ordonné le blocage de Twitter et de YouTube, provoquant une levée de boucliers en Turquie et à l’étranger. Il avait été contraint de faire marche arrière sur injonction de la justice.
Son gouvernement avait aussi fait voter par le Parlement une loi controversée renforçant le contrôle d’internet.

Dans un rapport publié en décembre, le CPJ avait estimé que la Turquie restait la première prison au monde pour les journalistes, en recensant 40 derrière les barreaux, la plupart pour leur proximité supposée avec les mouvements rebelles kurdes.

AFP 3/10/14

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