Art de la guerre monétaire et économique

Moscou abandonne le projet de gazoduc South Stream

 Moscou abandonne le projet de gazoduc South Stream

Alors que le projet était suspendu depuis le printemps dernier, Moscou, par l’intermédiaire de Vladimir Poutine et du patron de Gazprom, a annoncé lundi l’abandon de la construction du gazoduc South Stream qui devait relier la Russie à l’Italie.

Le gazoduc South Stream

Le président russe Vladimir Poutine a reconnu, lundi 1er décembre, à Ankara qu’il ne pouvait pas « en l’état » poursuivre le projet russo-italien de gazoduc South Stream, auquel la Bulgarie s’est opposée sous pression de l’Union européenne (UE).

« Comme nous n’avons toujours pas reçu la permission de la Bulgarie, nous pensons que dans la situation actuelle la Russie ne peut pas poursuivre la réalisation de ce projet », a déclaré Vladimir Poutine à la presse à l’issue d’une rencontre avec le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan.

« Le projet est abandonné, c’est comme cela », a confirmé le directeur général de Gazprom, Alexeï Miller.

Porté par Gazprom, le projet South Stream, d’un coût évalué à 16 milliards d’euros, est destiné à approvisionner l’Europe en gaz russe en contournant l’Ukraine. Il a été bloqué par l’Union européenne dans le cadre des sanctions visant Moscou dans son conflit avec Kiev.

Le projet russo-italien South Stream, dont le chantier a été officiellement lancé en décembre 2012, devait relier sur 3 600 kilomètres la Russie à la Bulgarie, pour se diriger ensuite vers l’Europe occidentale via la Serbie, la Hongrie et la Slovénie. Il devait avoir une capacité de 63 milliards de m3 par an.

Divorse Consommé

Ce n’est pas tout à fait officiel, mais comme cette déclaration vient de Vladimir Poutine lui-même, on peut supposer que ce ne sont pas des paroles en l’air: Le gazoduc South Stream est abandonné!

Donc, après l’abandon du projet Nabbuco – soutenu par les États-Unis – voici le tour du projet russe. Le projet (bien plus qu’un projet en fait, puisque sa construction avait déjà débuté) devait relier la Russie à l’Europe en passant par la Mer Noire, histoire de court-circuiter l’Ukraine.

Deux petits problèmes sont venus se greffer là-dessus:

1- Une loi européenne de 2007 interdit à une compagnie exploitante de gaz de posséder aussi les principaux pipelines au sein de l’Union. Ce qui aurait été le cas pour Gazprom, mais aussi pour l’italien ENI, instigateur du projet.

2- La Bulgarie (qui devait être le point d’entrée du gazoduc en Europe) a suspendu les permis de construire cet été, sous la pression des USA et de l’UE d’après certains (ce qui n’étonnerait personne).

Du coup, le président russe à dit ceci:

« (…) la Russie ne pouvait pas poursuivre la réalisation du projet compte tenu de la position actuelle de la Commission européenne ». Nous allons dérouter nos ressources énergétiques vers d’autres régions du monde et l’Europe ne recevra plus les mêmes volumes de la Russie, mais c’est le choix de nos amis européens (…) »

Quelle autre solution pour l’Europe?

La semaine dernière, la question d’un gazoduc israélo-européen a été remis sur la table. A ce titre, les ministres de l’énergie israélien, chypriote et grec se réuniront le 9 décembre prochain, avec le vice-président de l’UE pour les questions énergétiques – Maros Sefkovichem. Ce projet, d’un coût avoisinant les 15 milliards de dollars, relierait les sites du « Leviathan » et les exploitations de Chypre en passant par le fond de la Méditerranée, Chypre et l’Italie.

Problème de taille, l’autorité palestinienne refuse d’ores et déjà de signer l’accord avec l’Union Européenne. Mais ce n’est pas tout, le parlement français vient de reconnaitre officiellement l’Etat Palestinien (ce qui n’engage que les parlementaires, le président Hollande ne le reconnaitra jamais, ni le premier Ministre, encore moins le Ministre des affaires étrange(ère)s), et Tel-Aviv traverse une crise politique majeure, Bibi venant de limoger deux de ses ministres (centristes, Tzipi Livni et Yair Lapid) et appelant à des élections anticipées…

Il y a quelques mois, tous les regards étaient tournés vers l’Ukraine et tout le monde se demandait comment Kiev allait bien pouvoir subvenir aux besoins en gaz de ses citoyens. Grâce à l’UE et aux USA, la solidarité a fait son œuvre; maintenant ce sont les citoyens européens dans leur ensemble qui se demande avec quoi ils vont bien pouvoir se chauffer dans les années à venir… Merci!

Source STRATEGIKA 51 2/12/14

http://strategika51.wordpress.com/2014/12/02/divorce-consomme/

Le président de la République serbe de Bosnie Milorad Dodik a déclaré qu’il ne comprenait pas la position des grands pays européens, qui ont bloqué la construction du gazoduc South Stream, annoncent mardi les médias serbes.

« La Russie a déclaré qu’elle ne pouvait pas construire le South Stream contre la volonté de l’Europe. Il y a quelques années, le gazoduc Nord Stream a été construit, puisant le gaz des mêmes sources. Il est arrivé en Allemagne et dans d’autres pays industrialisés d’Europe sans qu’il y ait eu la moindre réduction des livraisons de gaz pendant toute la durée de la crise en Ukraine. Pourquoi ne sommes-nous pas autorisés à construire South Stream aux mêmes conditions? Pourquoi sommes-nous obligés de penser que notre avenir énergétique n’est pas assuré? », s’est interrogé le président intervenant sur la chaîne télévisée RTRS.

Le président a qualifié de « dramatique » la nouvelle de l’abandon par la Russie du projet South Stream. Selon lui, l’Europe veut forcer les Serbes à payer des intermédiaires occidentaux pour le transit de gaz russe.

Selon le projet South Stream, une branche du gazoduc aurait dû connecter la Serbie à la République serbe de Bosnie.

Lundi, le président russe Vladimir Poutine a annoncé, lors des négociations avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, qu’actuellement, la Russie ne pouvait plus poursuivre la réalisation du projet South Stream, notamment en raison de la position non-constructive de l’Union Européenne.

Source : http://fr.ria.ru/world/20141202/203127894.html VIA http://civilwarineurope.com/2014/12/02/south-stream-le-president-de-la-republique-serbe-de-bosnie-critique-lue/

1 réponse »

  1. ANKARA, 1er décembre – RIA Novosti/La Voix de la Russie Un deuxième gazoduc reliera la Russie à la Turquie sous la mer Noire conformément à un mémorandum signé lundi à Ankara dans le cadre d’une visite du président russe Vladimir Poutine en Turquie, a annoncé le PDG du groupe russe Gazprom Alexeï Miller.
    Lire la suite: http://french.ruvr.ru/news/2014_12_01/Moscou-et-Ankara-construiront-un-nouveau-gazoduc-sous-marin-1285/

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