Allemagne

La “sainte” Allemagne est maintenant “embourbée dans une fosse septique”

La “sainte” Allemagne est maintenant “embourbée dans une fosse septique”

By Audrey Duperronfr.express.live août 2, 2017

« Le pays qui adore terroriser les autres avec les dangers de risques moraux, qui exige un respect strict des règles de l’UE en matière de fiscalité, et qui dépeint les pays du Sud comme étant des Etats corrompus de manière endémique, est maintenant lui-même embourbé dans une fosse septique. L’industrie automobile tant vantée du pays, sa plus grande société d’ingénierie et sa plus grande banque sont frappées par les scandales, et on soupçonne désormais fortement que Berlin ferme depuis longtemps les yeux sur tout cela. » (Politico)

Le constructeur automobile allemand Volkswagen s’est vu octroyer frauduleusement 400 millions d’euros de prêts de la Banque européenne d’Investissement (BEI) en 2009 pour construire le moteur diesel au cœur du fameux scandale du « Dieselgate ». C’est ce qu’affirment les responsables de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), l’organe de surveillance de l’UE en charge de la lutte contre la fraude.

La BEI finance principalement des projets d’infrastructure et de développement, et à l’origine, ce prêt visait à aider Volkswagen à développer un moteur respectueux des nouvelles règles en matière d’émission de gaz polluants en Europe et aux USA. Mais selon les enquêteurs de l’OLAF, il aurait été octroyé sur base d’un dossier « trompeur » et « frauduleux ».

En septembre 2015, on avait appris que Volkswagen avait équipé 11 millions de ses véhicules diésel avec un logiciel qui avait permis de fausser les résultats des tests d’émissions. Le niveau réel des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d’oxydes d’azote (NOx) de ces moteurs était parfois des dizaines de fois supérieures aux limites tolérées par la loi en Europe et aux États-Unis.

Les cadres de VW ont menti

L’argent emprunté à la BEI a été investi dans le moteur EA 189 de Volkswagen. Or, avant d’accorder ce prêt, la BEI avait expressément demandé à Volkswagen quel était l’impact de ce moteur sur l’environnement. Mais les cadres du constructeur, qui n’ignoraient pas que ce modèle ne satisferait pas en lui-même les normes imposées, se sont bien gardés de le lui dire ; la BEI n’aurait jamais octroyé le prêt si elle avait obtenu tous les éléments du dossier.

En réponse, la banque avait reçu un email affirmant que les projets en question « étaient des composants de l’aspiration de VW à devenir le constructeur d’automobile de masse le plus innovant, mettant l’accent sur les réductions des émissions et la consommation de carburant ».

3 méga-scandales… parmi d’autres

L’industrie automobile allemande se trouve dans une situation de plus en plus désespérée. Outre la tromperie sur les tests d’émissions de Volkswagen, on a appris récemment que les cinq plus grands constructeurs automobiles allemands – Audi, BMW, Porsche, Volkswagen et Daimler – s’étaient entendus pendant des années sur leurs politiques de prix, de fournisseurs et de normes techniques lors de réunions secrètes pour fausser la concurrence et évincer les constructeurs étrangers.

De plus, l’année dernière, la Deutsche Bank a dû s’acquitter d’une amende de 7,2 milliards de dollars aux Etats-Unis. Elle lui avait été infligée pour avoir vendu des produits financiers présentés comme sûrs alors qu’ils avaient pour contrepartie des prêts immobiliers accordés pour certains à des emprunteurs peu sûrs. La grande banque allemande a aussi été impliquée dans le vaste scandale de la manipulation du taux d’intérêt Libor, et elle a écopé d’une amende de 10 milliards de dollars pour avoir blanchi de l’argent russe.

Quant à Siemens, elle vient de se faire prendre la main dans le sac à livrer des turbines pour des générateurs électriques en Crimée, une région de l’Ukraine annexée par la Russie en 2014. Ces turbines devaient permettre de mettre fin à la dépendance énergétique de cette région à l’égard de l’Ukraine, en violation des sanctions infligées à la Russie par l’Union Européenne. Le conglomérat a expliqué que ces livraisons avaient été effectuées par son client russe contre son gré.

EN BANDE SON : 

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