« NOTRE CIVILISATION EST UNE MACHINE QUI NE PEUT S’ACCOMMODER D’EXISTENCES INDÉTERMINÉES »
« Notre civilisation prend, ou tend à prendre, la structure et les qualités d’une machine […]. La machine ne souffre pas que son empire ne soit pas universel et que des êtres subsistent, étrangers à son acte, extérieurs à son fonctionnement. Elle ne peut, d’autre part, s’accommoder d’existences indéterminées dans sa sphère d’action. Son exactitude, qui lui est essentielle, ne peut tolérer le vague ni le caprice social ; sa bonne marche est incompatible avec les situations irrégulières. Elle ne peut admettre que personne demeure, de qui le rôle et les conditions d’existence ne soient précisément définis. Elle tend à éliminer les individus imprécis à son point de vue, et à reclasser les autres, sans égard au passé — ni même à l’avenir de l’espèce. »
Paul Valéry – Propos sur l’intelligence (1926)
« Avec le marché du désir, la jouissance devient une marchandise : toute la problématique morale traditionnelle est balayée par la nouvelle économie politique. Le désir est innocenté. Le nouveau genre de vie va témoigner d’un amoralisme radical. » — Michel Clouscard
« Les individus, dans la société moderne, sont chaque jour plus semblables les uns aux autres et chaque jour plus étrangers les uns aux autres. Des monades identiques qui s’affrontent dans un individualisme féroce. » — Nicolás Gómez Dávila, Les Horreurs de la démocratie
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