Marchés Financiers et Boursiers Actions

WSJ….le prix de la sécurité financière

J’inaugure ici une nouvelle rubrique qui sera  simplement consacrés a la présentation  d’articles TRADUITS en français issus du WALL  STREET JOURNAL….Si comme moi vous appréciez un angle et un point de vue différents  sur les marchés financiers et boursiers mondiaux vous y verrez la l’occasion d’enrichir et vos connaissances, et votre suivi des marchés et je vous le souhaite aussi une manière de booster ou de protéger vos investissements…

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Le prix de la sécurité financière

Richard Barley

THE WALL STREET JOURNAL

EN SUIVANT :

 

Vous voulez être financièrement prudent? Emprunter comme s’il n’y avait pas de lendemain. C’est l’approche que les entreprises ayant accès au marché obligataire semblent avoir retenue. La prudence de ces entreprises est reflétée par l’utilisation parcimonieuse qu’elles font de leur trésorerie.

Avoir du cash dans son bilan – une politique qui était totalement passée de mode – fait désormais fureur. Alors que les banques contrôlent étroitement le marché du crédit, les entreprises se sont précipitées vers les marchés obligataires pour les solliciter. Les émissions excèdent désormais de loin les remboursements: J.P. Morgan estiment que les émissions nettes atteignent près de 26 milliards de dollars par semaine cette année.

Les entreprises non financières ont émis plus de 200 milliards de dettes aux Etats-Unis et en Europe cette année. En Europe, les émissions des entreprises non financières ont atteint près de 90 milliards d’euros, contre des remboursements de seulement 34 milliards d’euros, selon Société Générale.

Dans le même temps, alors que les flux de trésorerie sont sous pression, les entreprises font le dos rond en réduisant les investissements et les dividendes. Fitch Ratings estime que les entreprises industrielles européennes ont réduit leurs dépenses en capital en 2009 d’au moins un tiers.

Bien évidemment, l’accumulation de cash peut donner quelques migraines aux directions financières. La moyenne des rendements des obligations d’entreprises américaines à maturité intermédiaire s’élève à environ 5,6% selon Moody’s. En face, les placements de trésorerie ne rémunèrent que très peu le capital actuellement – le rendement de l’obligation à trois mois du Trésor américain ressort à 0,22%. Ce qui porte à 5,4% le prix de la tranquillité d’esprit que représente la possibilité pour les entreprises d’avoir un matelas de cash.

Il y a deux ans, ces stocks de trésorerie auraient attiré des investisseurs activistes. Dans l’environnement actuel, ils constituent une prime d’assurance. Avec une faible visibilité sur les bénéfices futurs, et des dettes arrivant à échéance, emprunter maintenant peut assurer la survie d’une entreprise au cas où les investisseurs obligataires redeviendraient frileux.

 

Des obligations d’entreprise très attirantes

 

Qu’est ce qui est désormais en même temps une valeur refuge et une classe d’actifs risquée? Les obligations d’entreprise.

Leurs caractéristiques, qui mêlent exposition aux entreprises et au marché obligataire, leur permettent de bénéficier des accès de pessimisme comme des lueurs d’optimisme.

Pour les investisseurs plutôt focalisés sur les actions, elles affichent des cours moins volatils et procurent une plus grande sécurité, puisqu’elles ont une priorité de remboursement supérieure aux actions. Leur coupon fixe semble attrayant alors que les dividendes des actions sont soumis à caution en ce moment.

Dans le même temps, pour les investisseurs obligataires, l’écart entre le rendement des emprunts des entreprises et celui des obligations d’Etat, appelé spread, est à son plus haut niveau depuis 1932, selon Moody’s.

Le spread entre les obligations à long terme d’entreprises américaines et les obligations d’Etat à 30 ans s’est toutefois réduit de 0,51 point de pourcentage, à 3,2 points de pourcentage, contre un pic de 4,03 points de pourcentage atteint en décembre.

De ce point de vue, si les investisseurs ont moins d’appétit pour le risque, les obligations d’entreprises pourraient bénéficier d’un afflux de liquidités en provenance des marchés d’actions.

Mais si les marchés deviennent plus enclins à prendre des risques et que l’économie s’améliore, alors les spreads des obligations d’entreprise devraient se restreindre, et elles devraient afficher de meilleures performances que les obligations d’Etat.

Le rebond pourrait même être de grande ampleur, le spread par rapport à l’obligation à 30 ans étant en moyenne de seulement 1,16 point de pourcentage depuis 1919.

Cette attractivité relative ne doit cependant pas faire négliger les risques. Les flux de trésorerie des entreprises sont sous pression tandis que les notes de crédits sont l’objet de dégradation de la part des agences de notation.

La menace de l’inflation pèse également sur le marché obligataire. Alors que les spreads par rapport aux obligations d’Etat sont amples, le rendement absolu des obligations d’entreprise n’appartenant pas au secteur financier est de 6,8%, soit seulement 0,4 point de pourcentage de plus que la moyenne de long terme. Ce rendement avait notamment atteint un sommet en 1981, à près de 16%.

 

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