Marchés Financiers et Boursiers Actions

Ces Gérants de Portefeuille qui ne croient plus à la crise….

Crisis what Crisis ?? chantait Supertramp dans les années 70…C’était juste avant 1980 et 30 ans de prospérité US !!!!

Morceaux choisis :

George Foley, de Global Currents Investment Management (Groupe Legg Mason) entrevoit un “nouveau cycle de valeur” après la chute des résultats des entreprises, alors que les valorisations intègrent désormais des objectifs revus en baisse. “Les investisseurs peuvent, à condition de faire preuve de prudence, profiter des opportunités offertes par les sociétés de qualité qui dégagent des bénéfices et une croissance des dividendes confortables, et dont la structure financière est solide”, explique-t-il, en précisant que sa gestion privilégie “les sociétés cycliques qui ont été lourdement sanctionnées mais dont les prévisions sont prudentes”.

23/3/09

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Début de marché haussier ou feu de paille ? Le vif rebond des Bourses depuis trois semaines divise les spécialistes… Certains sont convaincus que le pire est désormais passé, comme le gérant-vedette de Templeton, Mark Mobius et celui de Traxis Partners, Barton Biggs. Selon eux, les efforts de relance du gouvernement américain devraient permettre aux marchés d’actions de reprendre durablement le chemin de la hausse.

Barton Biggs a ainsi estimé lundi dernier que l’indice S&P 500 pourrait encore rebondir de… 30% à 50% ! Hier, c’était au tour du milliardaire de Hong Kong Li Ka-Shing, parfois comparé à Warren Buffett, d’estimer que c’était “le moment d’acheter des actions et de l’immobilier dans une optique de moyen terme”.

27/3/09

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Didier Le Menestrel

 

Au cours d’un entretien avec Cercle Finance, Didier Le Menestrel, président et fondateur de Financière de l’Echiquier, estime que “le pic de la crise est derrière nous” et que “les actions sont sous-évaluées”. Ainsi, selon le spécialiste, ‘la contraction a été tellement brutale et les plans de relance annoncés sont si massifs que l’économie devrait enrayer sa chute d’ici à la fin de l’année’.

Quel est votre diagnostic de la situation économique et financière actuelle ?

Les actions sont sous-évaluées parce que les marchés ne prêtent aucune attention à la valeur des choses. Ils sont guidés par la peur de perdre. Cela dure depuis de nombreux mois mais, comme tout excès, celui-ci finira par être corrigé.

Quel facteur favorisera un retour de la croissance ?

Une stabilisation du prix des actifs immobiliers américains, d’où est partie la crise, permettrait à tout le système d’être à nouveau fluide pour retrouver, dans un premier temps, des niveaux de valorisations que nous avons connus avant le mois de septembre. Je m’intéresse beaucoup plus aux entreprises qu’à l’économie mais je regarde, par exemple, l’indice ISM qui permet de mesurer la confiance du secteur manufacturier aux Etats-Unis.

Au vu des derniers évènements pensez-vous que la crise est derrière nous ?

Pendant un an, la crise s’est diffusée comme une mèche lente. Très rares sont ceux qui en avaient pris toute la mesure avant qu’elle explose aux yeux de tous le 15 septembre avec la faillite de Lehman Brothers. Le pic de la crise est derrière nous, il a été atteint au mois d’octobre 2008. Aujourd’hui, nous sommes rentrés dans la phase de traitement du problème. La suite dépendra de l’évolution de l’économie.

A ce titre, les mesures de politiques économiques mises en oeuvre vous semblent-elles pertinentes ?

La contraction a été tellement brutale et les plans de relance annoncés sont si massifs que l’économie devrait enrayer sa chute d’ici à la fin de l’année. Les mesures prises ont surtout permis d’éviter un effondrement complet du système financier. À mon sens, la réglementation devrait évoluer. Il faudrait revoir certaines normes comptables et favoriser plus de transparence en créant un système de compensation, notamment pour les ‘Credit Default Swaps’ (CDS). Enfin, les acteurs du système doivent faire preuve de plus de responsabilité et comprendre que la rémunération d’un investissement comme celle d’un dirigeant ou d’un salarié doivent être proportionnelles au risque pris. Il est sain que cette crise le rappelle.

Aujourd’hui quelle est votre stratégie d’investissement ?

Je suis toujours contrariant. Paradoxalement, la crise a détourné les investisseurs des entreprises. Nous, nous ne les avons jamais autant rencontrés et ils n’ont jamais été aussi disposés à échanger avec nous. Cela nous donne un avantage considérable pour l’après-crise. Aujourd’hui, le cours de beaucoup sociétés industrielles endettées anticipe leur disparition pure et simple. Leurs fonds propres sont valorisés pratiquement à zéro alors que certaines vont survivre à la crise. Pour celles-là, le risque sera très bien rémunéré. Certaines verront leur cours multiplier par 10 d’ici à 3 ans.

Franklin Templeton rappelle dans une note hebdomadaire que les valorisations actuelles sont faibles à ®quasiment tous les égards¯. ®Jusqu’ici, les périodes où les valorisations sont basses ont généré d’excellentes conditions pour les investisseurs de long terme¯, écrit le gestionnaire. ®Ainsi, nous observons de très bonnes opportunités d’achat de sociétés majeures considérées comme des valeurs de croissance. Mars 2009

Jeremy Grantham: Fin rapide de la crise

Par Propos recueillis par Emmanuel Garessus 30/3/09

Jeremy Grantham, président de GMO, a très bien anticipé la crise. A Zurich cette semaine, il présente son modèle pour «minimiser les regrets». Il prévoit un rendement annualisé de 10 à 13% sur les actions ces sept prochaines années

Jeremy Grantham, président de GMO, a très bien anticipé la crise. A Zurich cette semaine, il présente son modèle pour «minimiser les regrets». Il prévoit un rendement annualisé de 10 à 13% sur les actions ces sept prochaines années.

Le Temps: Est-ce que vous avez accumulé des actions ces derniers temps?

Jeremy Grantham: Oui, nous avons accumulé de gros paquets d’actions en plusieurs étapes. Lors de la forte baisse d’octobre, notre allocation en actions était inférieure au minimum que nous nous sommes fixé (45% du portefeuille).
Au début 2008, nous étions désespérés face à la surévaluation des marchés. En novembre, nous étions à 38,5% en actions. Nous avons investi 16% d’un grand coup. Puis nous avons acheté 7,5% de nos réserves quand l’indice S & P était à 740. Il a fallu deux semaines pour réaliser l’opération. Par chance, c’était le plus bas de mars à 666. La sous-pondération est donc de 4,5% par rapport à notre référence (65%), un taux tombé à 3% avec le rally. Nous avons deux autres objectifs. L’un sera très probablement touché. Il s’agit d’un nouveau plus bas durant les trois prochains mois. Je lui accorde une probabilité de 50%.

– Quel sera le plus bas du marché?

– Il existe une chance sur trois pour que nous ayons déjà vu le plus bas. Une sur trois que ce sera au-dessus de 600 points au S & P. Et une sur trois en dessous de 600. Les proportions changent. Chaque semaine qui passe réduit le risque de tomber à un plus bas. Le temps joue en faveur des acheteurs.

– Est-ce que le risque de rater un cycle haussier dépasse le risque de nouvelle forte baisse?

– Notre modèle consiste à minimiser les regrets. Si nous achetons trop vite, nous pourrions souffrir quelque temps, mais le rebond ultérieur ne se produira pas beaucoup plus tard. Par contre si vous ratez la hausse, vous perdrez de jolies chances de rendement ou vous chasserez un marché haussier. Ce qui n’est jamais simple.

– Quel est le risque principal entre la déflation et l’inflation?

– Notre pire crainte, c’est une résurgence de l’inflation, même s’il est possible que le spectre de l’inflation soit contenu par la faiblesse de l’économie. Aujourd’hui c’est notre principal thème de recherche.

– Prenez-vous en compte dans vos prévisions l’augmentation de la politique dans l’économie?

– Nous l’ignorons, sauf dans le «timing» des décisions.

– Est-ce qu’il existe une bulle spéculative actuellement?

– Sans aucun doute dans les obligations d’Etat. Elles sont poussées délibérément par les gouvernements. Les rendements sont artificiellement bas. C’est le meilleur «short» actuellement.

– Qu’attendez-vous du marché immobilier américain?

– C’était l’une de nos prévisions les sûres il y a deux ans. Nous avions montré qu’après 150 ans de stabilité, c’était une bulle au sens classique du mot. L’immobilier américain est revenu à la tendance initiale. Il exagérera à la baisse. Mais de combien? Nous devrions assister à une baisse supplémentaire de 10%. Cela ne surprendrait pas si le recul est encore de 20%.

– Vous étiez très négatif sur le Royaume-Uni. L’êtes-vous encore?

– Vous pouvez anticiper un recul de 20% au Royaume-Uni et ne pas être surpris avec 30%.

– Qu’attendez-vous des monnaies?

– Nous avons beaucoup gagné en vendant le dollar et la livre sterling et en achetant le yen. Aujourd’hui, les certitudes manquent. La plupart des monnaies paraissent faibles. Le franc suisse n’est plus ce qu’il était. La livre sterling est dans un mauvais état. Et personne ne sait ce qu’il adviendra de l’euro dans cinq ans. Vous pouvez établir un raisonnement baissier sur presque toutes les monnaies. Nous achetons le dollar canadien. C’est dire si nous sommes désespérés, ainsi que la couronne norvégienne et l’or, que nous n’avons jamais acheté auparavant.

– Est-ce que les matières premières protègent contre la faiblesse des monnaies?

– Nous ne faisons pas de franc pari sur les matières premières, mais nous nous y préparons, selon l’évolution politique et économique. Nous préparons un portefeuille de protection contre l’inflation.

– Quand surviendra la fin de la crise économique à votre avis?

– La crise devrait prendre fin ces tout prochains mois, mais le malaise général restera de longues années. Il est probable que vous puissiez obtenir des rendements boursiers décents, mais improbable que vous fassiez fortune.
Le marché boursier, qui réagit plus vite que l’économie, pourrait fortement s’apprécier dans l’anticipation que tout redeviendra beau. Une opportunité s’offrira alors pour prendre ses bénéfices.
Dès que l’on attendra une reprise conjoncturelle de quelques trimestres, les indices vont monter. Mais tout est très compliqué. Le marché devrait d’abord établir un plus bas. Mais s’il ne le fait pas ces trois prochains mois, il y a une petite probabilité que la situation empire et que la bourse passe au mode panique et touche alors un nouveau plus bas. Ensuite la reprise économique se matérialiserait un peu et les bourses partiraient exagérément à la hausse. On pourrait revenir à un environnement proche des années 1970.

Et pour une vision plus large dans le cadre théorique approprié l’excellent dernier billet de JEAN PIERRE CHEVALLIER :

Consensus des Consensus

http://www.jpchevallier.com/article-29737133.html

et toujours d’actualité mon billet : De la déprime irrationelle des marchés

http://leblogalupus.com/2009/03/14/115/

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