Gold et Métaux Précieux

Revue hebdo des matières premières Semaine 19

J’inaugure ici une nouvelle rubrique consacré à un point hebdomadaire sur les matières premières hors pétrole mais avec les métaux précieux…En effet une croissance bientôt retrouvée mais qui sera de type inflationniste devrait remettre à l’honneur les matières premières en tant qu’actif privilégié par bon nombre d’investisseurs…

SEMAINE 19

Le palladium au plus haut depuis 8 mois

Le métal précieux est porté par l’annonce d’un bond des ventes de voitures en Chine. Nouveaux sommets des cours du sucre en trois ans

POINT HEBDO DETAILLE  EN SUIVANT :

_ PALLADIUM ET PLATINE

Le palladium a renoué la semaine

dernière avec un prix plus

vu depuis fin septembre, dopé

par un bond des ventes de voitures

en Chine, tandis que le platine

reprenait près de 7%.

La semaine précédente, les prix

de ces métaux, nettement plus

exposés aux aléas de l’industrie

que l’or et l’argent, avaient pâti

de l’annonce du dépôt de bilan

du constructeur américain

Chrysler. A l’inverse, ils ont profité

la semaine dernière de signes

d’embellie dans le secteur

automobile et l’état du secteur

industriel en général.

«La Fédération automobile chinoise

a indiqué que les ventes de

véhicules avaient bondi de 25%

pour atteindre un record de 1,15

million» de voitures vendues en

avril, ont rapporté les analystes

de Barclays Capital, soulignant

que le palladium avait été le

principal bénéficiaire de cette

annonce. «La plupart des véhicules

ont des moteurs à essence qui

contiennent plus de palladium

(en proportion par rapport au

platine, ndlr) dans leurs pots catalytiques

», ont-ils expliqué.

La fabrication de pots catalytiques

représente plus de la moitié

de la consommmation de platine

et de palladium.

Sur le London Platinum and Palladium

Market, l’once de platine

a fini à 1.149 dollars contre 1.076

dollars vendredi dernier. L’once

de palladium a terminé à 242

dollars contre 212 dollars une semaine

plus tôt.

_ OR

L’or a atteint 925 dollars jeudi,

son prix le plus élevé en un mois,

à la faveur d’un affaiblissement

du dollar.

Les prix de l’or tendent à évoluent

en sens inverse de la valeur

du dollar, les investisseurs tendant

à acheter du métal pour se

couvrir contre les risques d’inflation.

Or, le billet vert s’est affaissé

cette semaine face à l’euro, notamment

après que la Banque

centrale européenne (BCE) eut

jeudi annoncé des mesures non

conventionnelle pour lutter

contre la crise économique. De

1,32 dollar pour un euro environ

lundi, le dollar est tombé vendredi

jusqu’à 1,3516 dollar, son

niveau le plus faible en un mois.

Selon les analystes de Deutsche

Bank, «un affaiblissement plus

prononcé du dollar pourrait

contribuer à justifier les prix actuels

de l’or». Selon eux, l’or a résisté

de façon étonnante au tarissement

des investissements

dans les fonds spécialisés ETF (exchange

traded funds).

Sur le London Bullion Market,

l’once d’or a fini à 907 dollars

vendredi au fixing du soir,

contre 884,50 dollars vendredi

dernier.

_ ARGENT

La dépréciation du dollar a été

encore plus bénéfique à l’argent,

qui a atteint son meilleur niveau

en deux mois et fini en hausse

de 14,4%. Jeudi, l’once d’argent

a dépassé la barre des 14 dollars,

à 14,16 dollars, avant de céder

une partie de ses gains en fin de

semaine.

«L’argent a fait une bien meilleure

performance que l’or cette

semaine, probablement parce

qu’il est perçu comme sous-évalué

par rapport au métal jaune»,

a commenté Marius Paun, analyste

chez ODL Securities.

L’once a clôturé vendredi à 13,90

dollars contre 12,15 dollars une

semaine plus tôt.

_ SUCRE

Les cours du sucre ont touché de

nouveaux plus hauts. Ils ont atteint

jeudi leur niveau le plus

élevé depuis près de trois ans

(juillet 2006), en atteignant

452,20 livres la tonne à Londres,

et 15,60 cents la livre à New York.

«Les prix du sucre ont réalisé de

bonnes performances, les investisseurs

anticipant un resserrement

des stocks indiens (premier

consommateur, ndlr) et des

nouvelles de l’industrie des biocarburants

» estimaient les analystes

de Standard Chartered, en

référence à un projet de loi visant

la réduction des émissions

de carbone en Californie.

Les analystes rapportaient également

que l’Inde, dont les importations

atteindraient un total de

plus 50.000 tonnes de sucre blanc

et 2 millions de tonnes de sucre

non raffiné, avait voté cette semaine

un nouvel assouplissement

des barrières d’importation.

Ces mesures, qui ont débuté en février

dernier, ont été adoptées

dans le cadre des élections qui finissent

mi-mai, soulignaient les

analystes. Sur le Liffe de Londres,

la tonne de sucre blanc pour livraison

en août valait 445,90 livres

vendredi à 14H00 GMT contre

431,80 livres la semaine précédente

vers 12H30 GMT. Sur le NYBoT

américain, la livre de sucre

brut pour livraison en juillet valait

15,37 cents, contre 14,47 cents

jeudi dernier.

_ MÉTAUX

DE BASE

Les métaux de base échangés au

London Metal Exchange (LME)

ont poursuivi leur remontée la

semaine dernière, dopés par les

espoirs grandissants d’une reprise

économique, la palme revenant

à l’étain et au zinc, qui

ont renoué avec des prix plus vus

depuis l’automne.

L’ETAIN a enregistré la plus belle

performance du lot : son cours

a gagné plus de 12% sur la semaine

jusqu’à atteindre 14.249

dollars la tonne jeudi, cours inédit

depuis six mois (mi-novembre).

«De solides achats spéculatifs

semblent être à l’origine de

l’envolée actuelle des prix», ont

expliqué les analystes de Barclays

Capital. «Bien qu’il n’y ait pas eu

d’événéments spécifiques pour

justifier que ce métal ait fait

mieux que les autres, l’étain souffre

des troubles entourant la production.

Avec en face une économie

chinoise (principale

consommatrice de métaux, ndlr)

qui semble s’améliorer, on obtient

un contexte relativement

attirant», ont-ils toutefois avancé.

La République démocratique du

Congo (RDC), l’un des principaux

producteurs mondiaux après

l’Indonésie, voit sa situation humanitaire

se détériorer dans l’est

du pays, malgré l’appui de l’ONU

à l’armée contre les rebelles hutus

rwandais.

Autre champion, le ZINC a repris

5,5% et son cours s’est hissé

jusqu’à 1.638 dollars la tonne, un

plus haut depuis 7 mois.Le

NICKEL a lui aussi brillé : il s’est

hissé jusqu’à 13.439 dollars, son

prix le plus fort de l’année. «Sachant

que les producteurs de

nickel ont eu bien plus de temps

pour ajuster leur offre aux conditions

de marché (la baisse de la

demande ndlr), son marché est

plus proche d’atteindre un équilibre

mondial que celui du cuivre

et de l’aluminium», estiment

les analystes de Deustche Bank.

Selon eux, les prix seront prêts

à rebondir quand la demande repartira.

La dégringolade des prix

du nickel a commencé un an

avant celle des autres métaux,

dès le printemps 2007, contraignant

les producteurs à réduire

leur offre dès cette période.

Quant à l’ALUMINIUM, il a enregistré

sa meilleure performance

de l’année, grimpant jusqu’à

1.590 dollars mercredi, avant de

retomber.

Le CUIVRE et le PLOMB ont progressé

eux aussi mais sans faire

mieux que deux semaines plus

tôt. Le plomb est monté jusqu’à

1.484 dollars, le cuivre jusqu’à

4.848 dollars.

A l’origine de la poussée du cuivre,

les stocks destinés à quitter

les entrepôts du LME («cancelled

warrants») ont bondi pour atteindre

74.900 tonnes, soit 19%

du tonnage total.

Sur le LME, une tonne de cuivre

pour livraison dans trois mois

valait 4.763 dollars la tonne vendredi

à 13H00 GMT contre 4.515

dollars la tonne une semaine

plus tôt à 14H00 GMT. L’aluminium

valait 1.564 dollars la

tonne contre 1.518 dollars. Le

plomb valait 1.484 dollars la

tonne contre 1.356 dollars.

L’étain valait 14.214 dollars

contre 12.475 dollars. Le nickel

valait 13.303 dollars la tonne

contre 11.725 dollars. Le zinc valait

1.557 dollars contre 1.475

dollars.

_ COTON

Les prix du coton ont encore progressé

la semaine dernière à

New York, enregistrant une

sixième hausse hebdomadaire

consécutive, portés par l’espoir

que le pire est passé pour l’économie

mondiale.

Le contrat pour livraison en juillet

a terminé à 59,85 cents la livre

vendredi, contre 57,20 cents

à la clôture de la semaine dernière,

soit une hausse de 4,6%,

évoluant au plus haut depuis

sept mois. «Les marchés actions

et des matières premières ont

traversé une bonne passe ces derniers

temps, ce qui a provoqué

un sentiment plus optimiste

chez les investisseurs et a redirigé

une partie de l’argent caché

sous les matelas vers différents

marchés», ont commenté les

analystes de Plexus Cotton.

L’indice Cotlook A, moyenne

quotidienne des cinq prix du coton

les plus faibles sur le marché

physique dans les ports d’Orient,

valait vendredi 62,50 dollars,

contre 59,60 dollars sept jours

plus tôt (+4,9%).

 source : AFP

ET TOUJOURS D’ACTUALITE :

http://leblogalupus.com/2009/04/19/formation-financiere-investir-dans-les-matieres-premieres-2/

3 réponses »

  1. bonjour,
    Quand vous ecrivez croissance de type inflationniste, on peu en conclure une inflation a venir.
    Mais votre avis sur celle ci rejoint il celui de JP CHEVALLIER ( 2%) ou avez vous une autre appreciation.
    Merci de votre reponse.
    Peut etre pourriez vous consacrer un article sur l’inflation a venir

    • Je suis tout fait d’accord avec JEAN PIERRE CHEVALLIER sur cette question (et sur plein d’autres d’ailleurs…) Mais quand il parle de 2% d’inflation c’est très malicieusement qu’il le fait : en effet il prend le CPE-LFE qui sert de base pour la politique de la FED…Le CPE-LFE c’est l’inflation sous jacente c’est-à-dire l’inflation calculée hors énergie et produits alimentaires jugés avec raison trop volatiles… Dans ce contexte 2% correspondent à une inflation trop forte (la norme est à 1.5) ce qui entrainera une remontée des taux de la FED pour la contrer…
      Origines de cette inflation : il s’agit cette fois d’une inflation par les couts :

      1 moins de désinflation en provenance de la Chine, les Démocrates se montrant comme à leur habitude de frileux protectionnistes, mais surtout mise en place de freins (fiscaux entre autres) aux délocalisations

      2 inflation par les couts salariaux : son vecteur sera une protection sociale accrue et des augmentations de salaires trop importantes lâchées par Zorrobama (promesses électorales) et répercutées dans leurs prix par les entreprises…

      3 une taxation accrue des profits des entreprises (promesses électorales) sera répercutée immédiatement par celles-ci et sera donc un vecteur supplémentaire d’inflation…
      A noté que l’idée d’une inflation transmise par les matières premières est tout à fait ridicule :
      Les US maitrisant tout à fait ces marchés au travers en particulier du dollar, quand les matières premières montent le dollar baisse et inversement, et compte tenu de la largeur de ces marchés de mat.prem. Des firmes telles que Goldman Sachs et d’autres contrôlent les prix du pétrole et des métaux de base en particulier… Les matières premières servent en fait de variables d’ajustement à la stratégie du désordre menée par les américains…je vous renvoie à ce sujet une fois de plus aux travaux et billets émérites de Jean Pierre Chevallier sur la question…

      Dernier point, à chaque fois que vous entend(r)ez parlez d’hyperinflation qui serait due à « une extraordinaire expansion et création monétaire appelée encore planche à billets » passez votre chemin ou sortez votre flingue 🙂

      Un billet sur la question est en préparation…

      Cordialement

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