Commentaire de Marché

Les Bourses grimpent elles trop rapidement ?

Depuis le creux boursier du 9 mars 2009, la flambée des cours se poursuit: 54% de hausse de l’indice S&P500, 72% pour l’indice MSCI EAOE (Mondial- Amérique du Nord) et 47% pour le S&P/TSX(indice canadien)

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Ces rendements paraissent énormes et même exagérés, pour six mois. Examinons le calcul sous un autre angle : celui du niveau de récupération des pertes depuis le sommet du marché d’octobre 2007. On constate alors que la bourse américaine a récupéré 36% de ses pertes, l’indice mondial 40% et la bourse de Toronto 59%. 

Depuis les années 30, les deux plus importantes baisses boursières en pourcentage se sont produites durant les dix dernières années. Il n’est donc pas surprenant que la bourse de Toronto n’affiche que 4.5% depuis 10 ans au lieu des 10% historiques sur plusieurs décennies.  

Ce n’est pas demain que les investisseurs boursiers auront récupéré leurs pertes puisqu’il est peu probable que le rendement des 6 prochains mois soit aussi élevé que les 6 derniers mois.

Le FMI (fonds monétaire international) a étudié jusqu’à 230 crises financières historiques en 2008. La financière Banque Nationale, à l’automne dernier, avait identifié les 6 situations de  pays qui ont vécu une crise financière suivie d’une récession sévère. Les résultats de l’étude ont démontré  que le rendement boursier moyen a été de 50% dans les 6 mois après le creux. Il n’est pas surprenant que les cours aient autant grimpé.  Les mêmes études ont démontré que le rendement moyen a été deux fois moins  rapide dans les 6 mois suivants (25%). Durant l’année qui suivait, les cours n’ont pas progressé ce qui démontre que, malgré un rendement important la première année, les investisseurs n’avaient pas encore récupéré toutes leurs pertes 2 ans après le creux boursier.

Personnellement ce qui m’intéresse est de tracer une ligne sur la valeur fondamentale des bourses.

Du premier 50% de la hausse des cours depuis mars, 80% de ce  pourcentage est justifié parce que les cours avaient baissé en 2008 et au début 2009 plus rapidement que ne le justifie une évaluation fondamentale.

Depuis juillet, toute hausse des cours serait justifiée, en fonction d’une anticipation de la hausse des profits attendus au 2e trimestre de 2010. Nous avons estimé que les cours/bénéfices de la bourse américaine pourraient atteindre 16,3 en juin 2010, soit le ratio moyen depuis 128 ans. L’indice S&P/500 pourrait grimper si c’est le cas  à 1,250, ce qui impliquerait un rendement moyen mensuel de 3% par mois entre juin 2009 et juin 2010. A mon avis, toute hausse des cours supérieure à ce rendement susciterait des corrections. Par exemple au 11 septembre, l’indice est à 1045 et 2.5% trop élevé. Ces anticipations sont spéculatives et s’appuient sur le fait que les analystes et économistes ont vu juste dans leur prévisions et que la croissance économique serait entre 1.5% et 2% en 2010.

William André Nadeau,Gestionnaire canadien de portefeuille

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Commentaire de Marché : retour sur les résultats du 2ème trimestre , perspectives pour le 3ème et autres considérations (cliquez sur le lien)

6 réponses »

  1. Le Dow Jones moyen pour 2009 est à 8’060 (9650 plus haut + 6470 plus bas : 2) aujourd’hui il est à 9630 soit 1.2 écart type au dessus de la moyenne avec une volatilité historique de 16%. Donc peu de chance pour une grosse progession des cours d’ici la fin de l’année.

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