Commentaire de Marché

John Micklethwait estime que la reprise sera durable

Les indicateurs économiques ne trompent pas. La reprise est au rendez-vous. Elle est mondiale, elle est durable, mais elle sera lente selon le rédacteur en chef du magazine The Economist, .

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The Economist fut une des premières publications à sonner l’alarme, il y a plusieurs années, au sujet de la bulle immobilière mondiale qui a mené, ultimement, aux crises financières et économiques actuelles. Il se dit optimiste quant aux chances des pays riches de se sortir, lentement mais sûrement, de cette crise qui s’achève. « Les indicateurs sont là, dit-il. Les États-Unis ont affiché la croissance du troisième trimestre. L’Allemagne et la France également, dès le deuxième trimestre. Je crois que nous ne connaîtrons pas ce que les économistes appellent une reprise en V. Elle sera plutôt en U. Et un U très plat. » Selon M. Micklethwait, il s’agit donc d’une reprise lente mais constante.

Plusieurs médias ont fait état de cette théorie voulant que cette crise soit si exceptionnelle que les indicateurs habituels ne tiennent plus. John Micklethwait n’est pas d’accord. Pour lui, la crise financière que nous traversons n’est qu’une crise bancaire hypertrophiée. « Certes, elle est extraordinaire en un sens. Mais elle ne l’est pas non plus quand on ne la compare pas à ce que la Suède et le Japon ont vécu par le passé. Il s’agit tout simplement d’une version plus dramatique de surendettement généralisé, combiné avec une surévaluation à grande échelle de la valeur des propriétés. »

M Micklethwait considère que la remontée des Bourses, depuis plusieurs semaines, est saine. Il note peut-être un excès d’optimisme dans les marchés. « Car les taux de chômage sont très élevés et il n’y a aucun signe que le consommateur américain va recommencer à dépenser bientôt. Mais au rayon des bonnes nouvelles, je ne crois pas que nous perdrons une décennie comme ce fut le cas au Japon. Ni que nous nous enfoncerons autant que dans les années 1930. »

John Micklethwait considère que nous traverserons une longue période de reprise « plutôt ennuyeuse ». Une ère marquée par des dettes publiques énormes et une consommation discrétionnaire plutôt restreinte. « En gros, ce sera une période de rééquilibrage qui s’apparente davantage à de l’art qu’à de la science ».

M. Micklethwait espère que les gouvernements ne seront pas tentés de rééquilibrer leurs budgets trop rapidement. Pour donner le temps aux économies de reprendre leur souffle et de se mettre résolument en mode reprise. Il s’attend à ce que les décideurs publics affichent clairement leurs plans, étalés sur plusieurs années, pour appuyer cette reprise. Quitte à vivre avec des déficits pendant deux ou trois ans. 

Il estime que la reprise viendra des États-Unis. « La théorie du découplage, associée aux pays du BRIC, est intéressante et s’est avérée juste… jusqu’à un certain point, dit-il. Mais l’économie de la Chine et ses acolytes n’est pas assez forte pour entraîner une reprise mondiale. Par contre, la locomotive américaine est mal en point. Je suis d’ailleurs partagé face aux États-Unis. L’Amérique a une économie suffisamment diversifiée, et qui donne déjà des signes de reprise. Ils ont juste trop de dettes. Et ils ont réappris à économiser. Ils le font massivement, car ils sont passés d’un taux d’épargne voisin de zéro à 5% en quelques mois. L’impact est énorme sur la consommation, qui ne repart tout simplement pas. Mais ce ne sera pas assez pour freiner la reprise. Qui est bien réelle. »

source Fand Ioct09

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