Douce France

La trappe à dette versus France et Royaume uni

Des lendemains qui déchantent pour les 1ères puissance respectivement du 18ème et 19ème siècle…. Face à la pensée unique et monolithique alliée à l’incompétence de la BCE et de son ignoramus Trichet quelques rappels essentiels s’imposent

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT :

Version France cela donne ce qui va suivre et c’est  Charles Gave qui l’a exprimé et conceptualisé de manière magistrale :

  « Ce bon M. Seguin, président de la fort officielle Cour des comptes, vient de nous annoncer que le déficit de l’Etat français dépasserait 6,6 % du PNB cette année et que la dette atteindrait des niveaux qui n’avaient jamais été vus en France en période de paix. Remarquons au passage que, comme l’Etat représente 50 % du PNB français, cela veut dire que le déficit en pourcentage du secteur privé (le seul qui paie des impôts…) doit représenter quelque chose comme 13,2 % de la valeur ajoutée par tous ceux qui travaillent dans le secteur non protégé. On frémit d’horreur.
Mais il y a plus inquiétant : le financement de la dette passée (service de la dette) représente 55 milliards d’euros, soit pas loin de 3 % du PNB. Or tous les lecteurs se souviennent des critères de Maastricht, qui limitent le déficit pour chaque pays participant à l’euro à 3 % de ce même PNB. Pour que nous revenions dans l’épure prévue par les traités, il faudrait donc que le budget ex paiement des intérêts soit au pire à l’équilibre, au mieux en excédent. Or il est en déficit de 3,6 % du PNB. Et comme la dette va monter en proportion exacte du déficit de cette année, il est d’ores et déjà certain que l’année prochaine, à taux d’intérêt équivalent, le service de la dette va augmenter de nouveau… Et le lecteur imagine ce qui se passera si les taux d’intérêt venaient à remonter. Pour empêcher la catastrophe, il faudrait que les rentrées fiscales montent beaucoup plus vite que le PNB, et ce de façon durable. Comment y arriver ?

 Les comptables du ministère des Finances nous disent qu’il faut augmenter les impôts. Cela déclencherait immédiatement une récession-dépression et une chute accélérée des recettes fiscales. Option à écarter, donc.

Certaines bonnes âmes pensent qu’il faudrait faire redémarrer l’inflation, ce qui est impossible, et pour deux raisons. La première est que si le marché obligataire commence à sentir que l’inflation arrive, les détenteurs d’obligations les vendront sur les marchés «  futurs », et les taux nominaux et réels monteront immédiatement à un niveau où la croissance sera étouffée, déclenchant de ce fait une baisse des prix et non pas l’inflation espérée. La seconde raison, c’est qu’aussi bien les taux d’intérêt que les taux de change ou le contrôle de la masse monétaire – tous outils dont on pourrait essayer de se servir pour relancer l’inflation – sont maintenant sous le contrôle exclusif de la BCE, elle-même complètement dans les mains de la Bundesbank, dont on connaît la détestation pour l’inflation. Solution à exclure, donc.

Tout cela veut dire que la France est en train d’entrer à toute allure dans une « trappe à dette », c’est-à-dire dans une période où le service de la dette commence à croître de façon exponentielle et où, pour parler brutalement, le pays est en train de pratiquer la cavalerie à grande échelle. On emprunte de plus en plus pour simplement payer les intérêts sur les stocks de dette existants, lesquels se mettent à croître de façon incontrôlable, ce qui veut dire qu’il y a de moins en moins d’argent pour le reste, éducation nationale, défense, police, justice, service des retraites, un peu comme avant 1789… M. Madoff apparaît comme un aimable amateur. A l’arrivée de toutes les périodes similaires, soit une refonte fondamentale de l’Etat avec une diminution gigantesque de son rôle, soit la faillite pure et simple. Nous allons non pas vers un accroissement du rôle de l’Etat mais vers une profonde baisse. »

Version Royaume Uni même son de cloche avec Anthony de Jasay qui décrit brillamment le même mécanisme :

 En l’an 2000, sous Tony Blair, la dette publique atteignait 30% du PIB. Sept ans de New Labour plus tard, elle a grimpé à 60%. «En soi, le niveau est tolérable, mais le taux d’augmentation ne l’est pas», explique le libéral Anthony de Jasay 1. Le déficit public britannique atteint maintenant 12,4% du PIB et suscite logiquement une réaction du Trésor. Celui-ci prévoit une réduction graduelle à 5,5% du PIB en 2013-14, laissant la dette publique grimper à 76% du PIB.  

Même avec une croissance de 3,25% du PIB, la charge d’intérêts sera plus lourde qu’en 2009. Le surcoût est estimé à 3,8% du PIB. Afin de réduire le déficit public selon les vœux du Trésor, les dépenses publiques hors charges d’intérêts doivent diminuer de 7,9% du PIB. «Toute personne qui croit en un tel scénario n’a rien compris à la démocratie», selon Anthony de Jasay.

David Cameron, le probable futur chancelier, promet des sueurs et des larmes. Mais son plan d’économies ne touche que 0,6% du PIB. «Il y a toujours une solution à un dilemme, mais souvent une mauvaise. Dans une démocratie, face au cercle vicieux de la dette, aucune solution ne s’accompagne d’une stabilité des prix», selon de Jasay. Avant l’agonie du Labour et l’élection de Margaret Thatcher, l’inflation atteignait 25% au Royaume-Uni. Cette époque keynésienne paraît pourtant bien lointaine…..

Enfin pour conclure provisoirement ce qui se passe en Grèce actuellement est de mon point de vue tout à fait éclairant et mérite que l’on s’y intéresse au plus haut point….En quelque sorte un avant gout presque certain de ce qui risque d’arriver à quelques pays du club med : Espagne, Italie et France dans le peloton de tète…Les Cigales ayant beaucoup chanter tout l’été se mirent carrément à piailler quand la bise fut venue…

Aremarquer qu’il n’est pas innocent que cela soit un gouvernement socialiste chargé en Grèce des basse besognes ainsi la pilule amère sera peut ètre plus facile à faire passer compte tenu des coupes drastiques que cela suppose dans les dépenses publiques et les budgets sociaux …. A lire et à méditer

Le projet de budget grec taille dans le déficit, fixé à 9,1% pour 2010

La Grèce doit réduire en 2010 à 9,1% du PIB son déficit public, qui caracole en 2009 à 12,7% du PIB, selon le projet de budget déposé vendredi au parlement grec, qui prévoit de nouvelles réductions de dépenses par rapport à l’avant-projet.

« L’objectif est de sortir le pays des soins intensifs », a déclaré le Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, commentant la présentation de la loi de finances.

Le projet, qui doit être adopté le 20 décembre au parlement ou le gouvernement dispose d’une confortable majorité, est « le début d’un grand effort (…) pour redresser l’économie grecque, renforcer la justice sociale (…) améliorer la compétitivité du pays et introduire le modèle du développement durable », selon le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou.

La priorité « est l’importante réduction du déficit et la limitation de la hausse de la dette publique, qui hypothèque le futur (…) dans un environnement international particulièrement défavorable », a ajouté le ministre dans son adresse aux députés.

Le texte prévoit un gonflement de la dette à 120,8% du PIB, contre 113,4% pour 2009.

Le projet, élaboré à marche forcée après l’arrivée au pouvoir des socialistes le 4 octobre, se fonde notamment sur une hausse des revenus fiscaux, via une lutte renforcée contre l’évasion, et des coupes des dépenses publiques essentiellement via une rationalisation de l’usage des fonds.

Les dépenses doivent reculer de 2,3% et les rentrées progresser de 9% par rapport à 2009.

Selon le projet, le PIB doit stagner en 2010 avec un recul de -0,3%, marquant une très légère reprise par rapport au recul de 1,2% prévu pour 2009.

Le taux de chômage doit continuer à grimper à 9,7% contre 9% en 2009 et le taux d’inflation s’établir à 1,4% contre 1,2% en 2009.

Avec d’autres mesures de soutien aux bas revenus et à l’emploi, le projet prévoit une augmentation de 8,4% des investissements publics à 10,3 milliards d’euros. Selon le texte, le pays doit recevoir en 2010 6,85 milliards de fonds européens contre 4,84 milliards en 2009.

M. Papaconstantinou a aussi annoncé le prochain dépôt au parlement d’un projet de loi garantissant l’autonomie des services statistiques du pays, dont la fiabilité est mise en doute par les partenaires européens et la Commission européenne. La précédente équipe conservatrice avait chiffré le déficit public à 6,7% du PIB.

Source ATHENES, 20 nov 2009 (AFP)

 

10 réponses »

  1. Que la France perde sa notation AAA cela commence à être envisagé par un organisme de notation (Fitch)… Il se réfère à cet info
    http://www.investir.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/le-triple-a-britannique-menacee-par-les-deficits-publics-fitch-172415.php

    Le triple A britannique menacée par les déficits publics /Fitch dont voici l’extrait relatif à la France :

    Fitch, a également déclaré David Riley, nourrit des inquiétudes vis-à-vis de la dette française. « Nous avons des craintes au sujet de la France. Nous voyons une détérioration sensible des déficit fiscaux en France, une certaine pression commence à s’y faire sentir. »

  2. Conséquence imaginée par Hashtable…

    Eh bien j’en parlais justement il y a quatre ans, en novembre 2005 :
    http://h16.free.fr/wordpress/index.php/2005/11/17/63-finance-et-dominos
    D’abord, les taux augmentent (en une semaine, pour la France, l’adjudication des OAT ayant lieu toutes les semaines). Comme ces taux augmentent (mettons, de 4.5% -AAA- à 7% -AA-) et que les besoins de finances, eux, ne diminuent pas aussi vite (on ne se débarrasse pas de 2.5% de fonctionnaires en une semaine, p. ex), l’état emprunte toujours les mêmes sommes, mais qui lui coûteront donc plus chères à rembourser. Ce qui accroît le risque sur le remboursement de la dette déjà émise, et des dettes futures à contracter. Rapidement, les instances payantes (Trésor Public) vont se retrouver à sec. Comme on ne peut pas envisager de ne pas payer les retraités et les fonctionnaires, on fera du « crédit fournisseur », en ne payant plus les factures des entreprises privées qui s’accumuleront alors dans un joli petit coin du ministère des finances.

    Trois ou six mois plus tard et un nombre conséquent d’entreprises privées étant tombées sur le carreau, le Trésor sera effectivement vide, et… Nous revoilà en 1789.

    Vous voyez, hein.

    • Il n’y a pas que les fonctionnaires qui plombent les finances publiques: il y a surtout les HLM, les aides sociales diverses, l’argent donnée à des associations a but social, et enfin les niches fiscales (scellier).

      Par contre, il faut garder un nombre de policier conséquent pour garantir l’état de droit, la propriété privée, et la liberté publique (les gangs et les mafieux sont en train de proliférer en France).

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