Changes et Devises

Martin Wolf : La crise montre l’intérêt d’une monnaie indépendante

La tragédie grecque mérite une audience globale. Elle a valeur de test et montre que la plupart du temps il n’est d’aucune utilité d’avoir sa propre monnaie…..

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 Mais très souvent, lorsqu’on s’y attend le moins, les pays ont désespérément besoin d’une valve de sécurité, écrit Martin Wolf, dans le Financial Times. Le chroniqueur veut montrer pourquoi le Royaume-Uni ne doit pas faire partie de l’eurozone.

La Grèce est pour sa part complètement dépendante des décisions de la BCE. Or l’euro s’est apprécié en termes réels depuis 1999. Pire, la compétitivité de la Grèce s’est détériorée. En dix ans, les coûts unitaires du travail en Grèce ont augmenté de 23% par rapport à ceux de l’Allemagne. Ni la sortie de l’euro, ni le défaut sur sa dette ne sont de bonnes solutions. Un sauvetage par l’Europe impliquerait un contrôle direct sur  sa politique fiscale. Ce serait possible s’il existait une union politique…

EN COMPLEMENT :

WSJ : La déboires de la Grèce menacent l’euro

Certains cadeaux sont empoisonnés. Voilà six semaines, Jean-Claude Juncker, qui préside le groupe des ministres des Finances de la zone euro, se plaignait d’un euro surévalué. Depuis, la monnaie unique a reculé de 6,6% face au dollar sans pour autant rendre J.-C. Juncker plus heureux : les craintes liées à la situation budgétaire de la Grèce ont transformé les échanges en euros en référendum sur la crédibilité de la devise.

L’euro s’échange actuellement en deçà de 1,41 dollar, alors qu’il cotait 1,51 dollar le 25 novembre. Le cours actuel ne remet toutefois pas en cause la solidité de la devise puisqu’à la mi-décembre, à 1,45 dollar, la Commission européenne avait jugé l’euro surévalué de 7% à 8% en valeur effective réelle.

Plusieurs facteurs pèsent sur la devise européenne. Certains semblent être temporaires, comme les craintes que la Chine ne plafonne la croissance du crédit. Il s’agit apparemment d’une manière de contenir l’inflation nationale, ce qui devrait jouer en faveur d’une hausse de l’appétit mondial pour le risque sur le long terme.

D’autres sont plus fondamentaux, comme l’avertissement lancé par la Banque centrale européenne, qui ne s’attend qu’à une reprise progressive de l’économie européenne. D’aucuns s’attendent à ce que la BCE relève ses taux d’intérêt après la Réserve fédérale américaine.

Mais l’élément le plus inquiétant est lié aux difficultés économiques de la zone euro, illustrées par les efforts de la Grèce pour reprendre le contrôle de ses finances. L’euro dégringole à mesure qu’augmente le coût d’assurance des dettes souveraines d’Europe de l’Ouest contre les défauts de paiement.

Des rendements plus élevés et une devise plus faible pourraient attirer vers la Grèce l’attention des investisseurs obligataires étrangers. Mais l’avertissement réthorique de la BCE, qui a déclaré qu’elle n’accorderait aucun traitement de faveur à la Grèce, n’a fait qu’accentuer les pressions sur l’euro.

Le risque de contagion n’est plus à écarter : si les craintes s’amplifient sur la situation d’autres pays européens, comme le Portugal, l’Espagne ou l’Irlande, de plus en plus d’investisseurs risquent de bouder la monnaie unique.

-Richard Barley, The Wall Street Journal janv 10

EN COMPLEMENTS INDISPENSABLES : Valeur des CDS souverains en Europe comparés aux CDS de leurs entreprises non financières et financières (cliquez sur le lien)

Cedric Tille : L’Europe victime de la faiblesse du dollar? (cliquez sur le lien)

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