Lisbonne s’est engagé à ramener le déficit de 9,3% en 2009 à 3% en 2013. Les fonctionnaires, les premiers visés par un plan d’austérité, ont paralysé le pays jeudi
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Cahora Bassa. C’est le nom d’un immense barrage hydroélectrique sur les eaux du Zambèze, au Mozambique. Il a été construit entre 1967 et 1974 par le Portugal, l’ancien pouvoir colonial, et produit 2500 mégawatts par année. Le courant est exporté à 60% en Afrique du Sud voisine. Lisbonne détient encore 15% de la centrale, qu’il s’apprête à vendre. Les recettes viendront renflouer ses finances publiques dans un état proche de la faillite. Pour preuve, l’agence Standard & Poor’s a modifié de «stable» à «négative» la perspective économique à long terme du Portugal.
Le gouvernement portugais ne cache pas cette mauvaise santé. L’an dernier, le déficit budgétaire s’est élevé à 9,3% du produit intérieur brut (PIB), contre 3% en 2008. La dette publique devrait atteindre 86% du PIB en 2010. Le taux de chômage dépasse déjà la barre de 10%. Après avoir stagné en 2008, l’économie s’est contractée de 3% l’an dernier. Pour 2010, le Fonds monétaire international prévoit une croissance quasi nulle de 0,4%.
Autant dire que le Portugal vit au-dessus de ses moyens. D’où la décision de l’Etat d’imposer une cure d’amaigrissement. Approuvé en janvier, le budget 2010 prévoit une série de mesures qui vont de la baisse ou du gel de salaires dans la fonction publique à l’augmentation de diverses taxes. Le gouvernement prévoit aussi de réduire les effectifs de 7 à 10% des 675 000 fonctionnaires. Résultat: la grogne s’est installée dans le pays. Hier, à l’appel des syndicats, les fonctionnaires ont paralysé de nombreux services de l’administration, de la santé et de l’éducation.
«Le Portugal n’est pas la Grèce»
Mais le pire des mesures d’austérité est devant. Car les économies préconisées pour 2010 ne réduiront le déficit budgétaire que marginalement, à environ 8%. Or le gouvernement s’est engagé auprès de la Commission européenne à atteindre 3% d’ici à 2013. Ce n’est pas la reprise ces prochaines années qui comblera le déficit. Selon S & P, la croissance à long terme se situera entre 1 et 1,5%. Parce que les investissements stagnent, la compétitivité et la productivité sont médiocres. Aussi, la dette des ménages est l’une des plus élevées dans la zone euro, à 200% du PIB, ce qui aura un impact sur la consommation.
«Le Portugal n’est pas la Grèce», a déclaré lundi Alberto Soares, directeur de l’agence nationale qui gère la dette. En effet, alors qu’Athènes a besoin de 53 milliards d’euros pour honorer ses créances en 2010, Lisbonne doit lever 20 milliards. Mais la fragilité des finances publiques portugaises n’a pas échappé aux marchés des capitaux, qui imposent désormais une prime sur le taux de rendement de référence.
source le temps mars10
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Si cette histoire d’attaque de notre monnaie pouvait avoutir à une gouvernance économique européenne, c’est que finalement, on aurait gagné.
En effet, que pèse chacun des pays de l’U.E. pris individuellement sur la scène mondiale?
Réponse : rien et c’est pour cela qu’ils sont facilement attaquables.