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WSJ : Les assureurs US face à la réforme de la santé

Les investisseurs impatients de voir se finir le débat sur le sytème de santé américain ont eu ce qu’ils voulaient.

Les actions des grands assureurs santé, comme Aetna et Cigna, sont en légère hausse après avoir progressé de près de 10% la semaine dernière au lendemain de l’adoption au Congrès du projet de loi de refonte du système de santé. Mais si les investisseurs peuvent se réjouir de la levée des incertitudes, ils souhaiteront certainement étudier consciencieusement les conséquences de cette réforme.

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La difficulté sera de fournir une couverture santé à quasiment quiconque la demandera, y compris aux nombreux Américains que les assureurs refusaient de couvrir en raison de leurs antécédents médicaux.

Les assureurs auront du mal à réaliser des bénéfices avec cette catégorie de clients et verront probablement leurs marges se réduire en conséquence.

La solution du gouvernement est de rendre obligatoire la couverture pour l’ensemble de la population, même pour les personnes bien portantes, en pénalisant ceux qui ne souscrivent pas d’assurance. Le problème est que l’amende, qui sera portée à terme à un minimum de 695 dollars par an, risque d’être trop faible pour être dissuasive.

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Dans des Etats comme celui de New York, les primes peuvent s’élever à plusieurs milliers de dollars par an, même pour les individus en bonne santé. Parmi les assureurs, WellPoint pourrait être tout particulièrement touché dans la mesure où il contrôle une grande partie du marché des particuliers tandis que ses concurrents se concentrent sur les entreprises.

Les assureurs seraient également en position de faiblesse si l’Etat décidait le moment venu de s’investir davantage dans la fixation des tarifs. Et étant donné que la majeure partie de leur chiffre d’affaires provient du programme de couverture médicale publique Medicare, les assureurs n’auraient guère le pouvoir de s’opposer à une telle intervention.

En outre, une taxe d’environ 12 milliards de dollars sera prélevée chaque année sur les bénéfices des assureurs à partir de 2014. Si cela constitue une menace pour les profits des assureurs, ces derniers ont largement le temps de trouver les moyens de répercuter ce surcoût sur leurs clients.

Le point positif est que les assureurs devraient bénéficier dans un avenir proche d’un environnement moins concurrentiel: selon John Rex, analyste chez J.P. Morgan, les assureurs privés sans but lucratif, qui représentent 45% du marché, ont utilisé les baisses de prix pour gagner du terrain ces dernières années. Mais comme certains d’entre eux ont vu leurs marges tomber à zéro l’an dernier, ils vont probablement faire preuve de moins d’agressivité, estime-t-il.

Difficile de dire si cela sera suffisant pour compenser l’impact potentiellement négatif de la réforme sur les assureurs. Mais si l’assurance santé va rapidement devenir obligatoire pour les particuliers, elle devrait rester optionnelle pour les investisseurs.

John Jannarone,Wall Street Journal mars2010

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