La crise grecque a atteint un nouveau degré. Ce qui avait commencé comme un problème de crédibilité budgétaire d’un seul pays a maintenant fait apparaître des failles dans l’ensemble de la zone monétaire européenne.
L’ambiguité constructive, qui a permis d’entretenir l’idée sur les marchés qu’une aide sous une forme ou une autre serait fournie, a désormais cédé la place à la confusion. La probabilité que les dirigeants européens soient contraints d’apporter un soutien plus concret à la Grèce s’en trouve accrue.
PLUS DE CRISE EN SUIVANT :
Les rendements obligataires trahissent la gravité de la crise. Le taux de l’obligation d’Etat grecque à 10 ans est monté à près de 6,5% mardi, alors que celui du Bund allemand, à 3,06%, se situe à son plus bas niveau depuis environ un an, ce qui est tout aussi révélateur.
Il y a là trois forces à l’oeuvre :
la fuite des investisseurs vers la sécurité, leur préférence pour la prudence de l’Allemagne en matière budgétaire et leurs inquiétudes quant au préjudice que pourrait porter la crise grecque à l’économie et au système financier de la zone euro.
La ligne dure sur la Grèce adoptée par le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, s’est sensiblement adoucie. Alors que les divergences politiques ont commencé à se creuser, le patron de la BCE s’est mis à jouer les émissaires de paix.
La Grèce continuant de demander qu’on la soutienne tout en affirmant ne pas avoir sollicité d’aide, les marchés restent sur le qui-vive à l’approche du sommet de l’Union européenne. Il est grand temps que toutes les parties apaisent le débat et se concentrent sur les choix difficiles qui seront nécessaires dans la zone euro pour réparer les dommages causés par la crise financière et mettre en place les conditions de la croissance future.
Mais les chances qu’elles y parviennent s’amenuisent. Quand bien même la Grèce obtiendrait une aide à court terme, cela risquerait d’accroître l’aléa moral et de conforter les doutes à propos de la capacité de la zone euro à faire respecter ses règles budgétaires. La perte de crédibilité de la Grèce risque donc d’entraîner une perte de confiance dans l’euro.
-Richard Barley, The Wall Street Journal mars10
EN COMPLEMENTS : Jean Pierre Petit : De la crédibilité budgétaire (I) (cliquez sur le lien)
Jean Pierre Petit : la crédibilité budgétaire. (II) (cliquez sur le lien)
le sauvetage est en passe d’être bouclé car même la Suisse, hors zone euro comme chacun le sait, va participer au plan.