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Un supercycle démographique

L’investisseur sous-estime les tendances à long terme, selon Schroders. L’évolution démographique aura pourtant un fort impact sur la demande sectorielle des difféents pays.

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«Sous l’angle social, la réforme de la santé d’Obama est tout à fait raisonnable, mais sous l’angle économique, il faut savoir que les coûts de la santé américaine dépasseront le PIB dans 20 ans. La situation n’est pas durable», a expliqué Virginie Maisonneuve, responsable globale des marchés d’actions pour Schroders, à Zurich.

La banque a mis sur pied en avril 2008 un fonds qui investit dans les sociétés qui profiteront des tendances démographiques. Celles-ci auront un impact considérable sur la demande, la croissance et les impôts. 

Malheureusement les investisseurs sous-estiment généralement les tendances à long terme. Il en va de la démographie comme d’autres «supercycles», tels que la Chine, Internet et aujourd’hui le changement climatique.

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Certes, la population mondiale va passer de 7 à 9 milliards d’individus d’ici à 2050, mais 98% de l’augmentation viendra des pays émergents, et le quart de ce chiffre de l’Inde. L’investisseur doit comprendre cette dynamique et sélectionner les entreprises qui participent à l’expansion de la classe moyenne en Chine et en Inde ainsi que des besoins en infrastructures.

«Longtemps, en finance, beaucoup ont ignoré la Chine et ses perspectives à long terme. C’était pourtant la clé d’investissements rentables dans les matières premières, selon l’experte

Viriginie Maisonneuve demande comment peut-on prétendre investir correctement dans les infrastructures sans parler du supercycle démographique?

 Les besoins globaux sont estimés à 32 000 milliards de dollars d’ici à 2030 et une bonne part des investissements sont destinés aux pays émergents. 

Par contre, le vieillissement sera un frein terrible pour les pays industrialisés. En 2050, 22% de la population mondiale aura plus de 60 ans et en Europe 30% aura plus de 65 ans. La diminution de la population active réduira le potentiel de croissance. 

En Espagne, en raison des programmes de retraite publics particulièrement généreux, le coût fiscal actualisé du vieillissement de la population correspond à 650% du PIB, selon Schroders

Par Emmanuel Garessus le temps mars10

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 Le stock-picking seul moyen de tirer parti des tensions. Entre politiques monétaires plus restrictives ou encore accommodantes.   

«La Grèce n’est pas en Grèce». Elle s’étend à l’Espagne et au Portugal. 

C’est par cette syllepse oratoire que Virginie Maisonneuve, responsable des actions mondiales et internationales de Schroders, évoque la dimension centrale du surendettement de ces pays, lors d’une présentation dévolue aux«Global Trands» mercredi à Zurich. 

«D’autant que 46% de cette dette est due à des banques allemandes et françaises». A tel point que Josef Ackermann, le patron de Deutsche Bank, aurait même jugé ce facteur plus grave que la crise financière, lors d’une rencontrerécente organisée par la banque allemande 

Une crise qui illustre surtout le rôle moteur pour l’Europe d’une économie allemande attachée àun rôle de soutien de l’euro selon la spécialiste. De plus «pourquoi l’Allemand qui a pris sa retraite à 69 ans en s’acquittant de ses impôts,paierait-il pour celui qui en Grèce n’a quasiment pas payé d’impôts et pris sa retraite à 61 ans» argumente encore la gestionnaire française, active depuis des années aux Etats-Unis. Une distribution des rôles qui renvoie assurément aux dimensions grecque et allemande à l’oeuvre chez bien des Européens. 

Mais ce qui préoccupe le plus actuellement la spécialiste de Schroders, c’est l’absence de reprise dansle domaine de l’octroi de crédits, parfois même en déclin. Ou plus précisément la conjonction de ce facteur avec celui de politiques monétaires moins accommodantes qui nourrit, chez certains, la crainte d’un double-dip (reprise manquée suivie d’un nouveau recul du PIB). «Je ne partage pas cette vision des choses. Mais il faut être très attentif à l’impact de cefacteur sur les sociétés et leurs financements

Car de nombreuses sociétés pourraient faire faillite si l’accès à des capitaux avantageux vient à se raréfier. Or l’obtention de bonnes conditions pour le refinancement des dettes deviendra difficile pour les sociétés de piètre qualité et pour les pays mal gérés » selon la spécialiste. Ce qui se reflète dans l’évolution des écarts de taux de la dette grecque. A cet égard la crise grecque est loin d’être terminée. 

D’autant que «l’évolution des crédits pourrait subir un impact négatif de 20% si les nouvelles exigences en matière de fonds propres des banques définies par les normes Bâle III sont reprises telles quelles», avertit Virginie Maisonneuve, en se référant aux craintes d’une grande banque française. 

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Craintes qui n’ont pas l’heurt d’impressionner des instances de régulation encore échaudées par la crise et qui de ce fait, privilégient à tout crin la sécurité du système bancaire. 

D’où le retour de balancier des excès précédents. L’impact de Bâle III est d’autant plus malvenu qu’il intervient à un moment où les banques centrales commencent à se démarquer des politiques monétaires accommodantes. Il faut donc s’attendre à des tensions génératrices de volatilité. Induites également par les mouvements contraires des pays qui, à l’instar de l’Australie et de la Chine, resserrent déjà leur politique monétaire après le succès de leurs plans de relance. Alors que d’autres nations, telles que le Japon, vont dans l’autre sens et que l’Europe et les Etats-Unis tentent de normaliser leurs situations respectives. 

Or ces mouvements adverses sont les ingrédients d’une volatilité élevée. Car au cours des cinq prochaines années, la configuration des marchés d’actions va changer radicalement

 A cet égard, la prise en considération des grandes tendances majeures de croissance de l’économie mondiale devient non seulement cruciale mais un facteur de succès en matière de stock-picking

Car après le fort rally boursier observé depuis mars 2009, Virginie Maisonneuve table sur une année 2010 en yoyo. Une année de volatilité avec beaucoup de trading. 

Sur la base d’une mesure historique des PE – moyenne sur 20 ans – la valorisation des actions est encore attrayante, mais sur la base des résultats des quatre derniers trimestres (trailing PE), les actions sont bien valorisées

 Autant le dire, dans ce contexte, Virginie Maisonneuve ne croît pas à l’efficacité des marchés, pas plus qu’au comportement rationnel des êtres humains. A cet égard, exploiter les inefficacités, par le biais d’une recherche et analyse fondamentale centrée sur la mise en évidence des écarts de croissance permet de dénicher des opportunités fantastiques. Sans lourdes contraintes de pondérations sectorielles ou par pays mais sous un strict contrôle du risque. Ainsi, parmi les positions cruciales du  fonds mondial Global Equity Alpha,  des valeurs aussi familières que Danone, Roche et Novartis, mais  aussi des sociétés telles que le fabricant  espagnol d’éoliennes Gamesa, la société indienne de financement  de transports Shriram Transport  Finance, la société américaine de technologies médicales Danaher Corp. et le groupe bancaire brésilien  Itau Unibanco. 

Pour tenir compte précisément des trois tendances mondiales essentielles  sur le long terme considérées  par Schroders, à savoir le  changement climatique – à cet  égard le sommet de Copenhague  est perçu comme un succès – l’évolution  démographique – et ses implications  négatives par exemple  sur la productivité du Japon – ainsi  que ce que Schroeders définit  comme le Super-Cycle, soit l’impact  majeur de la croissance des  marchés émergents sur le reste du  monde._

source agefi mars10

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