Europe

Maquillage des comptes de la Grèce: Bernanke (Fed) disculpe Goldman Sachs

Le président de la banque centrale des États-Unis Ben Bernanke a affirmé mercredi que la banque américaine Goldman Sachs n’avait commis aucune infraction en aidant la Grèce à abaisser son niveau de déficit public au début des années 2000.

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 “Nous avons examiné les accords de Goldman Sachs avec la Grèce”, a déclaré M. Bernanke devant la Commission économique mixte du Congrès, et “nous avons découvert qu’en 2000 et 2001, il y avait un contrat dont l’effet était de modifier légèrement le niveau de la dette et du ratio de déficit que la Grèce rapportait à l’agence statistique de l’Union européenne”, Eurostat. 

M. Bernanke n’a évoqué aucune infraction à la loi, ni manipulation comptable faite à dessein. Il a rappelé que ce contrat avait été conclu bien avant le durcissement des normes provoqué par le scandale du courtier en énergie Enron, poussé à la faillite à cause de malversations comptables de ses dirigeants. 

Les autorités grecques et Goldman Sachs ont déjà soutenu que ce contrat sur des transactions en devises, qui a fourni des liquidités à Athènes sans apparaître dans les comptes publics comme un emprunt, n’avait rien d’illégal. 

“Goldman Sachs a vendu cette position en 2005 à une banque grecque”, qui s’est alors retrouvé en possession de ce contrat avec l’État grec, a indiqué M. Bernanke. 

L’existence de ces contrats, révélée dans une revue spécialisée (Risk Magazine) dès 2003, a suscité une forte controverse en Europe en février, sur fond de crise budgétaire pour la Grèce et de baisse du cours de l’euro. 

Eurostat, qui certifie les chiffres économiques des États membres de l’Union européenne, avait lancé une enquête pour déterminer si cette transaction repoussant de plusieurs années les engagements de la Grèce avait été déterminante pour permettre l’entrée du pays dans la zone euro. 

Pour M. Bernanke, les conséquences ont été limitées: “le ratio de la dette sur le PIB a été ramené d’environ 101% à 100%, donc ce ne fut pas un effet important, mais il y a eu un effet”. 

“Nous avons discuté de cette question avec Goldman, et ils ont, comme ils y sont obligés, une procédure beaucoup plus élaborée aujourd’hui pour évaluer de tels contrats potentiels et s’assurer qu’ils ne sont pas motivés par des raisons comptables ou d’autres types de problèmes d’apparence”, a-t-il ajouté. 

M. Bernanke a par ailleurs fait référence aux soupçons, répandus en Europe, sur le rôle que certaines banques américaines auraient pu jouer dans la crise grecque, en amplifiant les craintes sur le marché de la dette publique grâce à des paris sur le défaut de paiement des États européens. 

“Sur les contrats d’assurance sur le risque de crédit” (CDS), les instruments financiers permettant de prendre de tels paris, “nous n’avons pas trouvé que des banques américaines aient des positions importantes vis-à-vis d’États européens”, a dit M. Bernanke

“Nous n’avons pas examiné la question en particulier de l’utilisation des CDS pour manipuler les prix, ce qui bien entendu serait illégal et inopportun. Ce serait plus la responsabilité de la SEC, et je sais qu’ils se penchent sur le sujet”, a-t-il ajouté. 

Interrogée par l’AFP, la SEC, régulateur des marchés financiers aux États-Unis, a refusé tout commentaire sur le sujet, indiquant qu’elle ne communiquait ni sur l’objet ni sur les avancées de ses enquêtes en cours.

EN RAPPELS INDISPENSABLES :

 Trappes à Dettes /Grèce : Le régulateur US s’invite chez Goldman Sachs (cliquez sur le lien)

Trappe à Dettes : Les montages opaques et les liaisons dangereuses de la Grèce en ligne de mire (cliquez sur le lien)

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