Europe

WSJ : La Banque d’Angleterre prise entre deux feux

La récente publication du produit intérieur brut britannique, qui s’est avérée décevante, est peu susceptible d’influencer la campagne électorale qui se déroule actuellement au Royaume-Uni. Mais elle donne en revanche des indications sur l’orientation probable de la politique monétaire du pays. Même avec une inflation supérieure aux attentes, le taux de croissance du PIB va sans doute rester faible après s’être établi à 0,2% au premier trimestre 2010, alors qu’il était attendu à 0,4%.

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Les dirigeants politiques peuvent donner à ces chiffres l’interprétation qui convient le mieux au programme de leurs partis respectifs.

Le parti travailliste prétendra que la faiblesse de la croissance montre bien la nécessité de continuer à stimuler l’économie. Les partis d’opposition pourront rétorquer qu’elle illustre au contraire l’échec de la politique du parti au pouvoir. Etant donné l’historique des révisions de ces premiers chiffres, personne n’est en mesure de prédire avec certitude à quoi ressemblera l’estimation finale. En outre, la faiblesse actuelle de la croissance est en partie due aux fortes chutes de neige intervenues au début de l’année. Il est donc possible qu’un rebond en mars ait été sous-estimé.

Mais les données publiées vendredi sont les dernières d’une série d’indicateurs économiques convoyant des signaux contrastés pour la politique monétaire. D’après les minutes de la réunion d’avril de la Banque d’Angleterre, certains membres du comité de politique monétaire craignent qu’une inflation durablement supérieure à l’objectif fixé par la banque n’alimente une hausse des anticipations d’inflation.

Monétariser leurs dettes ou comment les états politiques recyclent l’économique par l’inflation… (cliquez sur le lien)

 Or dans le même temps, la Banque d’Angleterre a prévenu que les problèmes de dette souveraine risquaient d’entraîner de nouveaux chocs susceptibles de porter un coup à la reprise.

Avec une dette plus élevée, l’inflation va croître…. (cliquez sur le lien)

Par ailleurs, le nombre de chômeurs, publié la semaine dernière, a atteint son plus haut niveau depuis 15 ans entre décembre et février, sans compter que les ventes de détail se sont avérées décevantes et qu’un resserrement budgétaire est à attendre dans le courant de l’année.

Etant donné l’apparente disposition de la Banque d’Angleterre à tolérer une inflation supérieure à son objectif de 2%, la reprise cahoteuse dépeinte par les chiffres du PIB suggère en définitive qu’un resserrement de la politique monétaire n’est pas pour demain. Surtout si le nouveau Parlement, comme on le craint, se trouve sans nette majorité, et si les incertitudes politiques en résultant sapent la confiance des investisseurs et affectent les marchés.

-Richard Barley, The Wall Street Journal avril10

REMARQUE DU WOLF :

SteppenWolf par Johny Day  En Grande-Bretagne,une  grosse poussée de l’inflation en mars HCPI +3.4% sur un an, core CPI +3.0%. L’année fiscale 2009– 2010 est la pire enregistrée depuis 1945, il a fallu emprunter GBP 152.8 mia = 10.9% du PIB. Que du bonheur !!!!

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